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19/04/2015 | Chroniques

La longévité d’un lutteur

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Quand on parle de l’impact d’un lutteur sur l’Histoire de la lutte, il y a un facteur incontournable auquel c’est attaché, la longévité. Si un lutteur a à marquer le sport, il se doit d’avoir une longévité de carrière pour y arriver. Comment donc, en tant que lutteur, tu peux t’assurer, plutôt, te donner une chance de pouvoir durer dans l’industrie?

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Nick Bockwinkel qui fut champion de la AWA alors qu’il était dans la 50aine.

En évitant les blessures? Certain, mais facile à dire, pas facile à faire. Effectivement, un des éléments qui font que tu pourras faire une longue route dans la lutte, c’est de lutter intelligemment. C’est un éternel débat au niveau de la lutte indépendante, mais c’est juste mathématique : Moins tu prends de risques incontrôlables ou juste vraiment casse-cou, plus tu as de chances de rester en forme. Vraiment, je ne t’apprends rien et n’aie pas peur, ma chronique ne tiendra pas sur ces concepts faciles.

Mais soyons francs, personne ne peut éviter les blessures à la lutte, surtout pas à la WWE où ils ont 3 ou 4 galas par semaine, 52 semaines par année, sans vacances et en plus, presque jamais dans la même ville ou région 2 soirs consécutifs.

Alors, il reste quoi comme solution? Bien, travailler avec les blessures. Avant même de continuer je n’encourage personne à faire des stupidités qui les mettraient en danger, je parle ici de blessures qui sont possibles à gérer. Dès que ça touche le cou ou la colonne vertébrale, il ne faut pas faire le fou et il faut tout faire pour y voir. Mais pour le reste…

De un, il est important de se connaître, de connaître l’anatomie humaine, de la fonction des muscles et des articulations principales. Comment la mécanique fonctionne. Ensuite, être capable de reconnaître les types de douleur; est-ce que je ressens un étirement, une contusion, une déchirure, un claquage, une torsion, un écrasement? Aussi, reconnaître l’endroit endolori; est-ce un muscle qui me fait mal, un tendon, un nerf, un cartilage? Ensuite tu additionnes les données et tu peux faire un auto-diagnostic. Malheureusement, cette partie ne s’apprend qu’avec l’expérience. Il est évident qu’être en bonne forme physique et d’être bien entraîné est majeur.

Il faut ajouter à ça qu’il est important de savoir comment le mal qu’on a guéri et en combien de temps. Nous sommes à l’ère de l’internet et il est facile en 10 minutes de trouver de l’information. Avec le temps, on finit par savoir comment notre corps réagit à certaines blessures.

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J’arrive maintenant à comment on peut appliquer ça à la lutte, comment cette connaissance de nous-mêmes peut nous aider à travailler et performer plus longtemps. Car soyons lucides, le showbiz est ainsi fait, tu quittes ton poste pour un petit moment et quelqu’un prend ta place. La lutte c’est exactement pareil, le sport professionnel en général est comme ça.

Alors, je parlais d’apprendre dès le début à lutter intelligemment, c’est ici que ça devient primordial. Si u es un lutteur qui est capable de monter un scénario, de faire vivre des émotions aux fans et de jouer un rôle, tu pourras plus facilement performer malgré une blessure. Un saut périlleux de la 3e corde, c’est impossible avec une cheville foulée, mais pas besoin de ta cheville pour jouer une histoire. Un exemple? Tu es le héros du match, mais ta cheville t’empêche de courir et sauter. Joue le scénario où le méchant t’attaque dès le début, fais juste t’assurer de cacher ton mal lors de ton entrée au ring. Le méchant te martèle, attaque ta cheville. Facile comme ça et ça te donne une histoire à vendre aux fans. De plus, ton retour à la fin du match, tu seras crédible, car tu joueras vraiment bien ton mal de cheville.
Si tu es le méchant, simple encore. Joue le peureux qui veut éviter les contacts au début, retraite hors du ring, fais rager la foule. Une fois chauffé à blanc, tu te fais avoir par le héros et en recevant une manœuvre de celui-ci, tu te “blesses” à la cheville. Blessure que tu exagèreras comme si tu étais au point de mourir, pour ensuite, essayer de t’en sortir avec les pires tricheries que tu peux trouver. C’est cliché peut-être, mais les clichés bien joués, ça reste toujours bon.

le Nature Boy

Le Nature Boy qui était toujours à son meilleur même dans la 40aine.

Ce n’est que 2 petits exemples tout simples, mais tu peux trouver les tiens, les varier selon l’endroit qui t’incommode. Que ton adversaire travaille l’endroit où tu as vraiment mal est toujours une bonne idée. De un, moins de chance de t’y faire mal de nouveau, car un bon lutteur va toujours faire attention en appliquant ses prises. Souvent, on se fait mal à une partie du corps qui n’était pas visée par la manœuvre. Ensuite, ton jeu d’acteur sera vraiment à son meilleur, car tu n’auras même pas à jouer, les fans vont te trouver crédible et seront plus captivés par l’action. C’est un autre petit truc. Selon comment tu veux le jouer, tu peux même mettre l’accent sur ta blessure avant même de sortir du rideau, surtout si tu es un des bons. Tu as besoin d’un stabilisateur pour le genou? Ajoute du tape blanc dessus pour que tout le monde le voit. Le méchant devra alors jouer le fait qu’il l’a remarqué avant que la cloche sonne et s’assurer que les fans ont vu qu’il l’a vu. Ensuite, travailler ce match est un jeu d’enfant. J’ai souvent eu mes matchs avec les plus grosses réactions ainsi.

Finalement, faut aussi être très honnête envers nous-mêmes et vraiment connaître nos limites. Que suis-je capable de faire et ne pas faire selon le type de mal que j’ai? Car je le dis toujours, les demies-mesures et le manque d’intensité sont à peu près les seules choses impardonnables devant les spectateurs. Alors dans ces situations, faut savoir exactement quelles sont nos capacités. Même avec tous les trucs du métier, si ça ne guérit pas, faut savoir quand arrêter pour un moment.

C’est là un des facteurs importants de la longévité d’une carrière, rester présent, performer tout en guérissant. Mais faut le faire intelligemment tout comme notre façon d’approcher nos matchs.

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