J’espère que vous avez aimé le Spécial Madame de la semaine dernière, parce que cette semaine on change diamétralement de registre. Sans dire que nous tombons en territoires machistes, on s’en va cependant directement pour le douteux et dans le fucked up! On s’en va à Frogtown de 1987, avec Roddy Piper dans Hell Comes to Frogtown (Transmutations pour nos cousins français).
Devenu un classique culte chez les amateurs de mauvais films sympathiques ou d’OVNIs cinématographiques, Hell Comes to Frogtown (je dirai simplement Frogtown à partir de là) est le premier rôle principal de Roddy Piper au cinéma et où il ne joue pas un lutteur (j’exclus donc un film temporairement). Dans son podcast, il explique que c’était bien avant que la WWF ne soit à l’aise avec le fait de laisser partir ses lutteurs pour des tournages de films et que ces derniers devaient être approuvés par Vince McMahon. CEPENDANT, il faut noter que Roddy réfère à un autre film dans ce cas-ci, They Live (à venir!), puisqu’il refuse CATÉGORIQUEMENT de parler de Frogtown. Dans sa bio, sa seule référence au film est cette parenthèse : « Je suis d’ailleurs toujours convaincu près de 30 ans plus tard que je n’ai pas fait ce film et que c’est plutôt mon jumeau diabolique qui y a pris part. » avant de passer à autre chose complètement. Piper a donc fini par démissionner après Wrestlemania III pour cet autre film. Ce rôle a mené à d’autres rôles qui ont mené à son statut d’icône pop culturel, obligeant pratiquement la WWF à rembaucher Piper et majorer son salaire. J’aime les histoires qui se terminent bien. Je remercie d’ailleurs mon collègue Simon pour le livre de Piper traitant du sujet.
Piper a donc sauté à reculons, apparemment, dans le rôle de Sam Hell, un badass hors-la-loi dans un monde post-apocalyptique suivant une guerre nucléaire qui a laissé la Terre dans un état de ruine désertique permanent. En plus de créer des humanoïdes batraciens radioactifs pas vraiment gentils, cette guerre a aussi rendu la plupart des humains restants complètement stériles. Tous? Non! Il reste un homme fertile! The Rowdy One! Le… HOT ROD!
Hot Rod… Ok j’avoue… je viens de faire une mauvaise joke d’érection. Mais ne vous en faites pas, car si moi je viens d’en faire juste une, le film lui en contient plus de 9000.
Quand Sam est finalement arrêté par ce qui reste de la milice gouvernementale qui tente de reprendre le contrôle de la planète, il a le choix entre l’exécution par le Colonel Sodom (WTF?!)… ou utiliser sa fertilité pour partir en quête de femelles pouvant enfanter et propager sa bonne nouvelle à l’humanité. Il accepte, par noblesse et humilité, de prêter son corps à la science pour redonner espoir à la race et faire plein de ptits Piper… Sitôt après, nous avons droit à la musique militaire patriotique pour saluer l’héroïsme de Roddy, la même qui joue dans le film Dr. Strangelove, de Kubrick, aussi une satire militaire. Jolie touche.
Alors que des femelles potentiellement fertiles sont repérées, Caporale Cabotinage-en-sous-vêtements et ultra-sexy G.I.Jane-avant-G.I.Jane amènent Piper de l’autre côté des frontières défendues par l’armée, aux limites d’une ville minière contrôlée par les humanoïdes-grenouilles, afin d’y labourer tous ces champs d’estrogène. Rendu là, c’est la catastrophe, car Caporale Cabotinage est enlevée … vous le devinerez… dans un bar à nichons!!!… laissant Piper en besoin urgent de la retrouver. Voyez-vous Piper est relié au gouvernement par un GPS de chasteté spécial qui lui électrocute le repas trois services s’il s’éloigne trop de sa madame militaire. Quel bon film! De l’excellent Piper, fiable, solide et qui ne se prend pas au sérieux (surement parce qu’il s’en caliss!), dans un divertissement qui ne prend pas une ride.
On dirait que je vous raconte ça très vite, mais je n’ai pas le choix. Frogtown ne dure que 86 minutes! Pas le temps de s’ennuyer entre les 9001 blagues d’érections et costumes d’hommes-grenouilles gluants qui ont l’air de se mettre plus d’huile de bébé que Buff Bagwell. D’ailleurs vous remarquerez que les grenouilles ont l’air de Ninja Turtles sur le crystal meth! Les maquillages sont très adéquats et l’équipe d’effets spéciaux qui a travaillé sur Frogtown a travaillé par la suite sur Predator, Men in Black II, Godzilla ou encore le cultissime Monster Squad pour ne nommer que ceux là. L’un des coréalisateurs, R. J. Kizer est un monteur et monteur son particulièrement légendaire, ayant travaillé sur une centaine de films, jusqu’au tous récents Interstellar, Spider-Man 2 ou Dark Knight Rises. L’autre coréal, Donald G. Jackson, a un autre film de lutteurs à son actif duquel nous parlerons plus tôt que tard.
Sa réputation faite et jouissant d’une popularité toujours forte aujourd’hui avec l’internet, Hell Comes to Frogtown est très facile à trouver, bénéficiant de multiples éditions VHS et DVD. Son statut culte fait que la plupart des gens qui se partagent le film ont des grosses chances de ne rien connaître à la lutte. Voyez que c’est prometteur! Personnellement, mis à part la VHS en début de chronique, j’ai dernièrement déniché ce « Programme Triple » de films de lutteurs, venant de chez mes amis d’Image Entertainement, responsables du DVD de Sting – Moment of Truth. Malgré la présence de trois films sur le même disque, je dois avouer que sa qualité d’image m’a agréablement surpris. Son prix est encore abordable, mais le DVD, sobre d’extras, se fait de plus en plus rare. Sinon, une édition spéciale Programme Double vous donne aussi accès pour moins de 12$ au film Def Con 4, un autre post-apo fait aux USA en 1985. Ça dépend de votre sensibilité artistique j’imagine… Il n’est pas rare non plus de le croiser sur YouTube, dans des qualités TRÈS variables, comme plusieurs films cultes du genre. Attention de toujours cliquer celui qui se rapproche le plus de 1h26. Il existe trois suites, non conseillées, du même réalisateur, et rares. Ne perdez pas votre temps.
La semaine prochaine, je vais vous raconter une belle histoire. Cette histoire sera celle de Hulk Hogan, qui a vu sa vie changer en 1981, lorsqu’il a reçu ce fameux coup de téléphone, sans lequel il n’y aurait peut être jamais eu de Hulkamania!