Filmomania VII – Sting dans “Moment of Truth”

Voilà! C’est fait. Sting a ENFIN lutté un match complet et officiel à la WWE. Il a maintenant tout fait! Bodybuilder, NWA, WCW, TNA, WWE, et acteur! Oui oui! Steve « Sting » Borden est aussi un acteur. Un vrai, un bon. Il a joué dans des films et des commerciaux. Plusieurs même. Sting n’a peut-être pas la filmographie d’un Piper ou d’un Rock, mais reste qu’il a sa place à Filmomania.

Je n’ai trouvé aucune trace de Sting avant 1991 sur un autre médium qu’un ring. Dans son bouquin, Controversy Creates Cash, Eric Bischoff mentionne (page 274) que Sting avait un coach de jeu à l’époque, en chemin vers son premier film, The Real Reason (Men Commit Crimes) avant 1998. Ce film est incroyablement difficile à trouver pour l’instant, puisque c’était un film créé pour le marché sur demande seulement. En 1991, il aurait joué dans une série devenue film long-métrage, SuperForce. Encore là, rien que des VHS hors de prix.

 

En attendant, je tiens quand même à vous présenter un peu de Sting au grand écran. Grand écran est à prendre au large dans ce cas-ci, car il s’agit un docu-fiction produit par l’Église catholique. Si vous ne saviez pas, Sting est un born-again Christian (Chrétien régénéré), comme Shawn Michaels. Il attribue sa longévité, son succès et la perte de ses démons à l’église qu’il fréquente et ses retrouvailles avec Dieu. Bien entendu, ce qui peut aider le zumain à devenir meilleur et lui procurer la paix, le respect de son prochain et la capacité d’inspirer n’est rien d’autre que louable. Cependant, ceux qui me connaissent savent que je suis contre toutes formes de religions organisées. Sting – A Moment of Truth représente exactement pourquoi! Je m’explique…

 

Ce n’est ni un film sur la lutte, ni même un documentaire sur l’icône Sting. Ça raconte comment la religion est venue sauver Steve Borden, l’homme. La lutte est le canal, l’autoroute empruntée. Le Stinger aussi. Pour ce faire, Borden interprète son propre rôle, un Sting mature en fin de parcours (il l’était en 2004 avant de re-signer avec la TNA et donner un second souffle à cette partie de sa carrière). Il signait à l’époque son 1er livre, éponyme à ce que je vous présente, qui en est l’adaptation cinéma. Ça commence quand un journaliste vient le voir après l’un de ses matchs, contre Jeff Jarrett. Sting lui accord une entrevue, qui sera illustrée aux spectateurs sous forme de flashbacks, avec une narration. Rien de mal à date. Pensez que le film le plus payant de l’histoire du cinéma en date de 2004, Titanic, fonctionne exactement de cette façon. Où le bât blesse, c’est que c’est la seule comparaison qui mérite d’être faite avec Titanic, la filmographie de James Cameron, celle de Sting, Filmomania ou le Cinéma en général. A Moment of Truth est une abomination! C’est une des façons les plus incompétentes de raconter quoi que ce soit que j’ai vue de ma vie. Si le film était un lutteur, il serait Max Moon, qui est malheureusement plus crédible que la réalisation de ce film « biblique ».

 

 

 

C’est effectivement la première fois que j’attaque un film aussi agressivement. Mais il ne mérite rien d’autre. Le pauvre Sting a fait tout ce qu’il a pu pour nous raconter humblement comment l’alcool, la solitude et les pilules ont failli tuer sa carrière, jusqu’à ce qu’il rencontre un motard au cœur d’or dans le stationnement d’un aréna qui lui parlé de Dieu. Ça c’est noble, si on veut. C’est humble, car il est la preuve vivante qu’avec un peu de discipline, d’huile de coude et d’humilité, on peut remettre sa vie sur les rails, bien au delà de 45 ans. Tout le reste m’a fait regretter d’avoir appuyé sur Play. Ce n’est pas parce que quelque chose est fait au nom de la religion qu’il faut en excuser les chiures! Déjà que ces organisations ne payent pas de taxes au cas où ils « auraient raison » sur ce qui se passe après la mort, pourquoi ne paieraient-ils pas de droits sur les séquences qu’ils ont volées à la WWE? Oui, le film utilise plein de séquences de très mauvaise qualité « empruntées » à la WWE d’archives de Sting. Par emprunter, j’entends utiliser au nom de la religion des extraits pris sur YouTube ou enregistrés sur une VHS avec le logo WWE caché par une barre noire. Essayez ça pour voir dans un film, même étudiant. Les McMahons vont vous poursuivre jusqu’à votre régime de retraite. Mais si ce n’était que ça…

 

Le reste est un montage abrutissant de séquences qui reviennent en boucle de paysages filmés en voiture, de séquences tournées à la TNA (…toute publicité étant une bonne publicité dans leur cas), de faux matchs de lutte tournés en studio avec Jarrett, les Harris, Abyss et Dallas, et de spectateurs filmés hors de contexte qui s’en crissent. Les séquences « biographiques » sont filmées dans des chambres de motels cheapos et les reconstitutions filmées avec un « faux jeune Sting » ne tiennent aucunement compte de la temporalité des choses. Exemple : En 1985, il n’y avait pas de voitures de 2004… Là vous allez dire que je gosse juste pour gosser. Mais non! Si vous tenez plus de 20 minutes devant le film, là on s’en reparlera. Imaginez si disons quelqu’un utilisait une carte débit dans Il faut sauver le soldat Ryan ou si tout le monde avait eu un iPhone dans le film 1987…? C’est au nom de la religion donc la médiocrité ne compte pas? Fuck oui! Si tu oses utiliser le même médium que Cameron ou Trogi, mais que tu refuses de payer des pros (acteurs et/ou techniciens), caché derrière un dessein religieux, je n’ai aucune pitié. Il n’y a pas de confort dans l’ignorance, la médiocrité ou l’indifférence. Si tu ne peux pas faire un film, ne fais pas de film!

 

Les artisans de Moment of Truth sont des voleurs qui veulent votre argent pour donner à leurs églises de voleurs qui ne payent pas de taxes. Je n’ai aucun doute que Steve Borden est un homme bon, humble et qui donne à son prochain, mais son image est ici exploitée par des artistes d’usurpation voulant séduire les faibles. De grâce, restez loin de ce « film » ou faites comme j’ai fait pour le regarder au complet: attrapez un ami et transformez le tout en jeu de boisson. Je suggère une gorgée par référence à Dieu et une par séquence d’archives volées.

 

Je n’ai aucun mal de conscience à vous dire que vous pouvez télécharger directement ce film sur YouTube. Vous pouvez aussi vous procurer le DVD (discontinué) chez Image Entertainement, source plus ou moins crédible de divertissement alternatif dans un bel enrobage de plastique dur. Par le fait même, vous verrez qu’il annonce la présence de Luger, Hogan, Nash, Goldberg, Flair et DDP… alors qu’au final ce sont les lutteurs présents dans les images empruntées de matchs de la WWE… Un bel artefact, comme garder une crotte au congélateur…

 

Et désolé, Sting. On se reprendra mon vieux. Promis.

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