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30/08/2015 | Chroniques

Quand ça va mal!

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Une mauvaise journée au bureau, tu connais? Des fois, on est mal à l’aise en arrivant, pas d’énergie, on s’est couché trop tard, on a eu une crevaison en se rendant au boulot. Des fois, on ne sait trop pourquoi, on se sent d’attaque, motivé et prêt à la tâche, mais pour des raisons hors de notre contrôle, tout va de travers. Même si on fait tout comme d’habitude, avec le même état d’esprit, on dirait qu’une force surnaturelle fait que tout va de travers.

Dans les sports, ça arrive. En tant que gardien de but au hockey, j’en sais quelque chose, comme lutteur aussi. Une mauvaise journée dans le corps, tu fais quoi quand ça t’arrive devant des centaines de personnes qui sont fixées sur toi?

Ça ressemble à un mauvais rêve, tu sais, le classique : Tu as un exposé oral de Français devant toute la classe et tout le monde rit de toi car tu as oublié ton pantalon. Puis là, tu te réveilles! Mais quand le réveil n’est pas une option, tu fais quoi?

Vite comme ça, je dirais, faut sauver les meubles. Mais comment? J’ai toujours dit que la seule chose qui est impardonnable à la lutte c’est le manque d’intensité. Vrai, mais j’ajouterai aussi qu’il est impardonnable d’un lutteur de montrer son désarroi et/ou montrer qu’on est à court d’idées.

Au hockey, comme gardien, une mauvais partie arrive, mais quand je jouais dans des niveaux compétitifs, il y avait 2 gardiens par équipe. Alors après 2 ou 3 mauvaises séquences, l’entraineur le voit et te retire du match au profit de l’autre gardien. Mais dans les ligues pour adultes, je suis seul dans l’équipe à porter les grosses jambières et le masque. Alors on fait quoi? Quand on se sent hors du match, ou quand ça ne se déroule pas comme ça devrait, on doit se fier sur ses acquis. C’est-à-dire la base, sa position de base, s’assurer de bien couvrir ses angles et se tenir droit devant la rondelle et espérer qu’elle nous frappe. Juste s’assurer que notre technique est bonne et essayer de survivre au match en se fiant à ses coéquipiers. L’erreur serait de vouloir trop pousser et trop vouloir en faire pour compenser, ça donne juste l’effet inverse, tu vas t’enfoncer encore plus.

Une technique parfaite, ça aide que les durs moments sont moins pire que pour un autre.

Une technique parfaite, ça aide à rendre les durs moments moins durs que pour un autre.

Dans le ring, c’est exactement la même chose. Une mauvaise journée peut arriver pour pleins de raisons : Pas d’énergie, cordes du ring trop molles, plancher du ring en mauvais état, une blessure, un trou de mémoire, la foule ne réagit pas comme prévu pour un paquet de raisons (mauvais jugement lors de la planification ou un clown arrive dans la foule sans raison et distrait les fans en faisant des chiens en ballon). Bref, pleins de choses qui peuvent être ou non, hors de ton contrôle. Des fois tu vas bien, mais ton adversaire a une mauvaise journée.

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Un nez cassé est une excellente raison de revoir son planning de match.

Bref, j’y reviens, tu fais quoi? Première chose IMPORTANTE : Rends-toi en compte! Je le dis et redis sans cesse, il faut avoir une auto-évaluation juste et franche. Ensuite, on s’en rend compte, alors, ON NE PANIQUE PAS! Rien de pire pour un fan que de se rendre compte que ce qui se passe dans le ring n’est pas ce qui devait arriver et que les lutteurs paniquent. Alors comme un gardien de but, on reste calme et on se concentre sur sa technique. On s’assure de livrer la seule chose qui compte vraiment, de l’intensité et on se concentre à faire les prises de façon nette et précise. On coupe les segments du match qui ne pourront être bien réalisés. Exemple, tu as manqué ton périlleux arrière de la 2e corde (moonsault) et tu as manqué un autre saut par la suite, bien, ne t’acharne pas, coupe les sauts suivants, garde ça simple et remplace-les par de quoi de plus facile mais qui raconte la même histoire. On n’est pas obligés de toujours être le combat de la soirée (match of the night), mais on ne veut jamais être le pire non plus. Des prises manquées à répétition et un manque d’intensité, ça ne passe juste pas. Un match simple mais fait avec rigueur, ça sera toujours apprécié.

C’est là que de bien se préparer est primordial. Toujours planifier ses combats en pensant raconter une histoire et non une série de prises. Car le jour où ça va mal, la série de prises tombe à l’eau et il ne reste plus rien comme fil conducteur. Alors qu’on peut toujours raconter la même histoire en utilisant des prises différentes et bien paraître devant les fans. Puis si l’histoire racontée est bonne et captivante, les amateurs vont peu se soucier des prises effectuées. Quand ça va bien, on en met toujours plus et ça ajoute au succès de la sauce, c’est certain. Ce que je dis, c’est quand on voit que ça va mal ou pas aussi bien que voulu, rien de mal à sauver les meubles et réussir à donner une performance honnête.

En t’appuyant là-dessus, tu t’assure que le pire que tu puisses faire, c’est un bon match. Peut-être pas extraordinaire, mais bon. Puis si les fans voient que tes matchs sont toujours dans la catégorie de “bons à 5 étoiles” bien tu gagneras le respect et t’assureras d’être dans leurs bonnes grâces pour longtemps. Mais aussi, les autres lutteurs le verront, consciemment ou non et ils voudront travailler avec toi. C’est ainsi qu’on monte à la lutte, en ayant des gens qui veulent travailler avec nous. Ils parlent de toi à leur promoteur et celui-ci t’adopte après avoir vu ton bon travail. Tu profites ainsi de nouvelles opportunités et ainsi de suite.

Pour pouvoir bien réagir dans une situation qui va mal, ça prend un coffre d’outils bien garni. C’est certain qu’un lutteur ne fera jamais toutes les prises (ou série de mouvements) qu’il est capable de faire, mais d’en avoir d’extra, en réserve pour justement, pouvoir les sortir quand on est mal pris. Plusieurs choses peuvent être faites aussi, rien n’empêche un méchant de demander un “break” pour sortir du ring et chauffer la foule le temps que tout le monde reprenne leurs esprits. Quand on est un héros, c’est plus dur, on ne peut faire une pause, un méchant peut jouer le peureux pour gagner du temps, mais un héros ça fait quoi? Bien tu te sers de ton adversaire, tu l’envoies au tapis et le fais rebondir partout. Enchaîne les “boom!” jusqu’à ce que tu retrouves tes idées. La foule ne s’en rendra même pas compte, même pourrait aimer d’avantage. Ou sinon, communique avec ton adversaire pour lui dire de sortir et jouer avec le monde un moment. Tu peux faire passer le message par l’arbitre, il fait partie de l’équipe tout comme les lutteurs et c’est une partie de son travail aussi. Dans ces moments, il ne faut pas avoir peur de communiquer avec ton adversaire et de donner des directives claires, pour que tout le monde se comprenne et remettre le train sur les rails. Je sais qu’on essaye de conserver la magie devant les fans, mais des fois, vaut mieux que 4 ou 5 spectateurs entendent un “call” et que les 500 autres voient une belle séquence que de rien dire pour garder la magie et que 500 personnes voient une séquence ratée. Steve Austin, Kurt Angle, The Rock, Shawn Michaels étaient très vocaaux dans l’arène, on le voyait même à la télé, mais tout était toujours bien fait, parfait même.

Billy Gunn à très longtemps été un des "bons vétérans" de la WWF/WWE

Billy Gunn a très longtemps été un des “bons vétérans” de la WWF/WWE. Pas extraordinaire, mais toujours là, toujours dans les standards.

Tu as sûrement déjà entendu l’expression “bon vétéran”? Bien si tu ne savais pas ce que ça représente, bien ma chronique d’aujourd’hui en couvre une petite partie. Aucun rapport avec l’expérience ou l’âge, si tu arrives à maîtriser cet aspect, et aussi ceux dans mes chroniques précédentes (Lutter selon sa position sur la carte, L’importance de se protéger entre autre) , tu seras un “bon vétéran”. Mais il est vrai que ça prend des années d’expérience avant de maîtriser et pouvoir doser ces aspects de la lutte. Mais plus vite tu seras un “bon vétéran”, plus tu seras utile au spectacle. Un promoteur n’a jamais assez de “bons vétérans”. Ça t’assure une place au sein de l’équipe, je dirais, presque permanente. Puis ça donne confiance, à toi en premier, mais aussi à tes futurs adversaires. S’il arrivent au gala en sachant que ce soir ça ne peut pas mal aller car tu es là, leur confiance montera et ils risquent d’offrir une performance supérieure à leur standard habituel. Au bout du compte, si tout le monde est toujours meilleurs qu’à l’habitude quand tu es là, c’est ta valeur qui monte. Les gens, des 2 côtés du rideau, s’en rendent compte. C’est presqu’un passage obligé pour ensuite atteindre le niveau supérieur, celui de vedette de ta promotion. Je dis presque, car oui certains peuvent se rendre à cet échelon, mais sans maîtriser cet aspect du jeu, tu risques que de n’être qu’une vedette éphémère et de retourner en bas de carte relativement vite. Mais sans être une vedette potentielle, un lutteur peut s’assurer un poste dans l’alignement pour de nombreuses années, comme l’exemple de Billy Gunn. Peu importe ton rang dans la hiérarchie ça t’assure, en partie, une longévité dans ta carrière.

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