En écrivant ces lignes, je suis de ceux qui sont toujours convaincus que Sting va remporter le World Heavyweight Championship, que ce soit ce dimanche à Night of Champions ou lors d’un PPV subséquent s’il y a de la magouille avec Triple H. Mais hey, personne ne me lit pour connaître mes opinions sur la lutte. Vous voulez un autre film de Sting? Allons-y!
La première chronique où j’ai avoué avoir détesté viscéralement un film, c’était la chronique #7 où je vous parlais de ce film incroyablement pourri, incompétent et insultant sur « la vie » de Sting depuis qu’il a retrouvé Dieu. Je savais qu’il avait joué dans plusieurs films, mais j’ignorais alors ce qui m’attendait par rapport au côté born-again (renaître) chrétien du Icon. C’est alors que j’ai regardé Revelation Road : The Beginning of the End…
Je me doutais bien qu’avec un titre de même, on allait sûrement avoir Dieu pas trop loin géographiquement du fond de notre gorge, entré là de force… mais… Holy shit! Votre humble chroniqueur a décidé de façon ludique de boire une petite gorgée de bière chaque fois que le mot God, Lord ou Jésus allait être prononcé. Pas de blague, j’ai été obligé de boire 4 bières en 86 minutes. Je pense qu’ils disent “God” plus souvent que dans un film porno. Voyons voir ce qui s’est passé.
Josh est un vendeur sur la route avec un passé lourd. Perdu au milieu de nulle part, il tente de vendre son brevet de gilet pare-balle à un commerçant d’armes/dépanneur à vocation chrétienne (America!). Josh a perdu la foi. Malheureusement, le commerce est victime d’un cambriolage armé par une bande de motards pendant la visite de Josh. Son passé refait surface (il serait un genre d’ancien Marine, vétéran) et il tue de sang-froid les trois motards comme des mouches avec l’aide de Dieu. Le shérif (Éric FUCKING Roberts) lui annonce cependant qu’il devra maintenant rester dans ce trou perdu environ une semaine le temps de terminer l’enquête sur cette auto-défense. On l’installe dans un motel cheapos alors que les motards restants préparent leur vengeance pour le soir-même, où Dieu va se mêler de l’action.
Là vous vous dites « Ouais, belle prémisse à un film d’action! »… mais non, ça c’est le film au complet! Le reste, ce sont des scènes de souper, de prières, de personnages qui se remettent en question ou qui discutent de Dieu, shotgun entre les mains (‘Murica!). Ouais… 86 minutes! Et Sting? Où il est le Vigilante? Sting est un peu comme son personnage du temps de la WCW, qui regarde de loin et qui intervient au moment opportun. Il est le second de la gang de motards, le seul qui semble avoir une conscience. Il ne fait pratiquement rien du film, mais on sent que ça va venir… dans la suite!
Quoi? Une suite? Oui, christ! C’est le premier volet de… TROIS films!!! Beginning of the End était la mise en place des éléments pour la suite de cette trilogie de l’Apocalypse. Ça va brasser on dirait!
Revelation Road est un film de 2013 réalisé par Gabriel Sabloff. Une simple recherche de son nom m’aura emporté dans le cœur de sa filmographie, composée d’un nombre inquiétant de films catholiques chrétiens. En fait, j’ai même peur d’avoir fait cette recherche, puisque maintenant, je crains que mon IP circule dans les organisations chrétiennes qui vont maintenant vouloir que je regarde d’autres de leurs films « purs ». Mais ça va plus loin…
L’acteur qui joue le rôle de Josh, David A.R. White, est également le producteur du film, au nom d’une société baptisée Pure Flix, une alternative « digne de confiance » à la pourriture représentée par Netflix pour les familles chrétiennes. Si y’a ben quelque chose que les catholiques conservateurs aiment, c’est bien les alternatives chrétiennes pour leur donner l’impression de prendre soin de leur famille. Ça pis les fusils! Gloire à toi, Ô fusil de chasse semi-automatique, car grâce à toi, je n’ai jamais tort… parce que je peux imposer ma raison par la force, et prendre soin de ma famille. On préfère de loin montrer à son kid comment se servir d’un 9mm à 4 ans au nom de Dieu que de lire un livre de science ou montrer à quoi ressemble le corps d’une femme nue (‘Murica!). Ils font donc des films où les femmes sont vierges et où tout le monde a un gun.
White, avec sa femme qui joue dans le film, fait donc maintenant l’OSTIE de pia$tre, exempt de l’impôt bien sûr grâce à ses vocations religieuses, en produisant des films qu’ils font distribuer par leur plate-forme Pure Flix, avec toujours les mêmes acteurs et des histoires en poudre où quelqu’un ayant la foi faible la retrouve grâce à une situation extraordinaire qui ne peut être expliquée que par « Dieu ». Et du fait que Pure Flix est une copie conforme parfaite du modèle Netflix. On n’y peut rien, car si c’est fait au nom de la religion, c’est à l’abri des poursuites.
C’est donc toute une culture auto-suffisante qui existe en marge de la masse, un îlot chrétien avec ses propres codes, ses propres vedettes et son propre cinéma. Elle est soutenue par des croyants qui la consomment et la supportent sans y penser à deux fois! Bon ou mauvais, comme une équipe de bowling qui se donne des high-five malaisants après un mauvais carreau, ou une famille quétaine de la Guerre des Clans qui se félicite d’avoir une réponse stupide. En anglais, on utilise l’expression think tank, ou “laboratoire d’idées”, où des opinions sont supportés, puis renforcés par des « experts » biaisés qui partent du même principe de base, avant de les régurgiter en propagande officielle pour ses membres, puis renforcées de nouveau en preuves. Ce cycle malsain, c’est comme boire l’eau de son bain, avant de la pisser, et d’utiliser ça pour laver sa vaisselle, puis de recycler ça pour prendre son bain, que l’on va boire. Tout comme le curé qui a mis de la pression sur votre grand-mère pour qu’elle enfante dangereusement douze fois au détriment de la santé de tous, aujourd’hui, il vous encourage à consommer seulement le contenu nettoyé de Pure Flix.
Sting fait partie de ce cycle chrétien, comme Shawn Michaels ou Ken Shamrock, qui se repentissent d’actions horribles à la dernière minute en devenant des born-again chrétiens. Et s’ils pensent fermement que Dieu met volontairement un chevreuil dans leur chemin pour qu’ils l’abattent à la divine carabine, je leur dis qu’ils sont des schizophrènes paranoïaques qui cherchent à justifier leur propre personnalité en faisant parler un ami imaginaire qui leur donne la permission « divine » de laquelle personne ne peut prouver l’inexistence. Je dis tant mieux si le fait de se croire surveillés par Dieu fait qu’ils ont lâché les substances toxiques et qu’ils sont encore capables, dans le cas de Sting à 56 ans, d’offrir certaines des meilleures performances de leur vie, mais vous confondez Dieu et force mentale intérieure, où seule cette dernière est louable.
Maintenant, si vous le permettez, je vais aller préparer mon foie (pas ma foi) pour la suite… À la semaine prochaine, si Dieu le veut…