Si Filmomania XIV était un défouloir contre Pro Wrestler vs Zombies, cette semaine c’est un hommage à l’un de mes films de lutteurs préférés. Sans être celui qui l’a provoqué (ça s’en vient, promis), c’est l’un des films qui m’a donné envie de faire cette chronique, bien avant qu’elle n’existe, et qui en est maintenant à sa 15e édition en autant de semaines. Merci d’être si nombreux à la lire! Vous êtes aussi quelques-uns qui m’avouent aimer les captures d’écran. Je vous en donne un max cette semaine et vous m’en donnerez des nouvelles.
On s’en va sur la rive-sud de Montréal pour Filmomania XV avec un film de série B, tourné à Longueuil en 1992, qui met en vedette Lorenzo Lamas le demi-Dieu et Scott « Bam Bam » Bigelow! Oui, Bam Bam Bigelow, the Beast from the East! Plusieurs ont vu Bam Bam au cinéma, sous forme de caméo, dans Major Payne, film d’enfance de la génération 83-90 avec Damon Wayans dans le rôle du major qui torturait les ptits soldats de l’école militaire. Bam Bam jouait le méchant motard qui se fait bousiller la gueule. Pour la plupart d’entre nous, ce fut notre premier contact avec Bigelow au cinéma. Dans mon cas, c’est même mon premier contact avec un lutteur dans un film. Inquiétez-vous pas que j’ai fait pause sur mon lecteur VHS à l’époque pour voir son vrai nom, Scott Bigelow, tout content de mon enquête journalistique.
Lorenzo Lamas est l’un de mes acteurs de films d’action direct-to-video fétiches de l’ère VHS, avec Don « The Dragon » Wilson et Christophe Lambert. Lorenzo, en particulier. Il a joué dans le premier mauvais film que j’ai regardé de ma vie en mode « j’aime ça parce que c’est mauvais » : Alien 3000 (Unseen Evil 2), que je ne recommande à PERSONNE! J’ai dû voir ce film 6x et j’ai fait un exposé oral dessus au Cégep, montrant des extraits aux camarades pour rire publiquement de cet effort cinématographique misérable. Après, j’étais irrécupérable. Trêve de nostalgie, mon héros Lorenzo Lamas interprète le rôle de Jack Kelly, le Snake Eater, ancien marine devenu flic et détective privé (encore ce scénario!) qui frappe d’abord, pose les questions ensuite et finit ça avec un one-liner qui achève l’ennemi. C’est d’ailleurs le titre du film, Snake Eater III : His Law. Et oui, le troisième et dernier chapitre d’une trilogie. Oubliez le Seigneur des Anneaux, Smokey and the Bandit ou la Matrice. LA trilogie, c’est les Snake Eater, tous tournés à Longueuil et Montréal, réalisés par George Erschbamer. Il n’existe pas beaucoup d’infos sur ce grand homme qui moyenne pratiquement un film par année depuis 30 ans, suivant une carrière en effets spéciaux pour des films comme Rambo et Rocky IV. Il semble aussi beaucoup travailler au Canada, où il tient probablement une partie de ses racines. Si tu lis ceci, George, considère-toi salué et admiré. Je vous laisse la bande-annonce du premier Snake Eater. Vous allez voir que ça torche. Si vous n’avez pas envie de le voir après ça, je ne vous comprends pas!
Dans Sa Loi, Kelly se fait donner le mandat de retrouver la fille kidnappée d’un couple de Longueuil par le groupe de motards Les Anges Furieux, qui lui ont donné aussi une gonorrhée et l’herpès. En tout cas, c’est ce que ses parents disent ouvertement… Sa mère les veut morts. Après avoir commencé sa ptite enquête, il finit… vous l’avez deviné… dans un bar de danseuses… appartenant aux Anges Furieux. Là, il rencontre le numéro 2 de la gang, Dindon (Bam Bam)… oui, Dindon…
Après une scène de dialogue incroyablement géniale, Dindon et Kelly ont leur première escarmouche de stationnement. Suivant cela, Kelly devra héberger la copine danseuse de Dindon chez lui pour sa sécurité, au grand bonheur de sa blonde! Par chance, Dindon règle ça avec un coup de shotgun à travers la porte et un one-liner en guise d’avertissement de se mêler de ses fesses. Jack Kelly, fort sur la vengeance (ce sont les thématiques de trois films) décide que Dindon va servir d’exemple. Son plan, c’est d’envoyer son partenaire « Cowboy » chez Bam Bam pour le distraire, pendant que Kelly va électrocuter sa toilette… oui… électrocuter sa toilette. Pour compléter le circuit électrique, le pisseur doit se tenir devant la bol sur un tapis chargé et la pisse, une fois en contact avec l’eau, va conduire l’électricité dans le kizi-wizi du pisseur. Est-ce que de la pisse peut conduire l’électricité en passant, amis scientifiques? Mythbusters? Bref, Cowboy devra attirer Dindon aux chiottes. Pour ce faire, il amène chez Dindon une trentaine de bières, question de le saouler. Le problème, c’est que Cowboy doit suivre dans sa consommation le géant de 450 livres… mais ne PAS aller pisser avant lui. Puis, on apprend que Dindon prend des pilules pour une infection urinaire qui l’empêchent de pisser… tabarnak! C’est de loin ma scène préférée du film. Maman j’ai raté l’avion pour adultes. Pensez à combien vous auriez envie de pisser après 15 bières! Je me pisse dessus après deux! C’est quand la dernière fois que vous avez ressenti de la tension dans un film parce que vous ne saviez pas qui allait aller pisser le premier, sachant que ça allait être fatal?? Ne cherchez pas plus loin…
La trilogie des Snake Eater est légendaire de ce genre de moments. On ne sait si c’est drôle volontairement ou pas, mais comme tout le monde se prend au sérieux et que Lamas est un vrai badass, c’est difficile de le savoir. Ils ont été produits par le tandem de André Link et John Dunning, deux producteurs d’ici, fondateurs de Cinépix. Véritables légendes du cinéma de genre, ayant produit des slashers cultes, des comédies comme les Meatballs (film qui ayant fait découvrir Bill Murray), les premiers films érotiques d’ici de Denis Héroux, les premiers films de David Cronenberg et ceux d’Ivan Reitman. Bref, une centaine de films qui méritent d’être découverts. Si vous voyez les noms d’André Link et John Dunning à n’importe lequel générique, vous allez passer un bon moment.
Les films semblent exister en DVD, mais même sur Amazon, je n’arrive pas à faire confiance à la source, sauf pour ce qui est du deuxième, distribué par Christal Films. Je ne peux garantir l’intégrité des autres. Le III, Sa loi, qui nous intéresse aujourd’hui, se trouve en VHS quand on est chanceux. J’ai dû en croiser près d’une dizaine à vie, de chez Lion’s Gate. Faites gaffe, une version sur deux a été enregistrée en qualité inférieure par le distributeur à rabais C/FP, le fameux SLP (Super Long Play) de vos cassettes de 6 heures de Bleu Nuit d’antan, où le ruban magnétique est 3x plus mince et le film 3x moins beau qu’une bonne VHS de qualité et avec un son horrible, sauvant 2/3 de coûts aux distributeurs par copie. Gang de radins.
Si vous remarquez, c’est la troisième fois en trois qu’un film d’ici avec des lutteurs n’est pas distribué au-delà de la VHS au Canada, après Ultime Menace et Sci-Fighters. Ce ne sont pas les seuls… croyez-moi! Les distributeurs, réveillez-vous! À cause de ça, les TROIS Snake Eaters, de par leur statut culte, sont disponibles en anglais, sur YouTube. Je les ai déjà vus passer en français, mais ils n’y sont plus. Les copies, cependant, sont laides. Ben laides. Mais bon, c’est quand même mieux que ma VHS en Super Long Play. Je vous emmerde C/FP.
La semaine prochaine, si tout va bien, je vous parle du plus récent film de The Rock, San Andreas! Et comme bonus cette semaine, notre collègue Simon vous offre un montage de son cru fait pour Total Crap – Spécial Lutte avec les meilleurs moments et répliques de Bam Bam Bigelow dans L’Indomptable III – Sa loi. Personnellement, j’en ai pleuré de rire plus d’une fois en le regardant!