Le Poing: Le Spectacle Familial Jacques Rougeau porte bien son nom

C’est au Centre Marcel-Dionne de Drummondville qu’avait lieu le plus récent spectacle familial de Jacques Rougeau, une enceinte prédestinée à l’événement. Du à sa petite taille, le surnom de Dionne dans la Ligue Nationale de Hockey était Little Beaver, comme le célèbre lutteur nain, et accroché au plafond de l’aréna se trouve le chandail numéro 21 des Voltigeurs de Drummondville, équipe de la Ligue de Hockey Junior Majeur du Québec, porté par Denis Gauthier Jr, qui en plus d’avoir joué 554 matchs dans la LNH, est le neveu de Jacques Rougeau.

C’est d’ailleurs, plus que jamais, une histoire de famille pour Jacques. L’un des garçons de Jacques, Cédric, 23 ans, y travaille d’ailleurs doublement. En plus d’y participer en tant que lutteur pendant les galas, il prend beaucoup d’expérience en arrière-scène.

« Cédric est maintenant le président des ventes de la compagnie, de dire fièrement son père. Je lui donne un coup de main, mais c’est lui qui est en charge. Je l’avais amené avec moi dans chaque commerce pendant trois mois. Je lui avais dit de ne pas parler et d’observer seulement. Il a vendu près de 4 000 billets pour le spectacle de samedi. »

Son plus jeune fils, Émile, 16 ans, lutte depuis qu’il est enfant et continue de s’améliorer. Si au début son père le faisait lutter contre des lutteurs nains, Émile a maintenant la charpente d’un mastodonte en devenir avec ses 6 pieds 1 et ses 225 livres, 250 selon son père! La dernière fois que je l’avais vu lutter, il y a 4 ans, j’avais remarqué son fort charisme et sa facilité à travailler sa foule. Même à 12 ans, il travaillait mieux sa foule que la grande majorité des lutteurs québécois sur la scène indépendante. Alors j’étais content de voir samedi dernier que rien n’avait changé à ce niveau. Il est tout simplement un naturel.

« Il a tellement pris de la maturité dans le ring, raconte l’ancien champion par équipe de la WWE. Pendant notre match, il est arrivé une situation où un des lutteurs adverses s’est mêlé dans la séquence. Émile a su capter la situation d’un gars perdu, il n’a pas paniqué et est resté calme et on a repris le tout. J’ai beaucoup apprécié ça. Ce sont des choses qui peuvent arriver, mais il faut être assez professionnel pour pas que la foule ne s’aperçoive de l’erreur. »

Mais en plus de Cédric et Émile, Jacques peut compter sur l’appui de sa conjointe Nathalie et de sa bru, la conjointe de Cédric, Natacha. Cette dernière s’occupe de la marchandise tandis que la première se consacre à la billetterie. Si on dit qui prend mari prend pays, dans ce cas-ci, c’est qui prend Jacques prend…théâtre?!

« Pis la sécurité, ce sont les parents de mes élèves », renchérit Jacques.

Une 3e génération de frères Rougeau
Je me souviens que ce qui m’avait marqué lors de ma dernière visite à un spectacle de Jacques, c’est que la majorité des lutteurs avaient un petit gabarit. J’étais donc content de voir samedi dernier que l’alignement était plus gros. Mis à part Émile qui a évidemment grandit et grossit depuis, Jacques peut compter sur les Frères Imad, deux gars qui jouent des personnages de frères Arabes, et qui, malgré qu’ils soient encore verts, me font penser à la famille des Samoans par leur gabarit et leur look. Imaginez-vous Rosey et Jamal, mais un peu plus petits. Silver, anciennement Silver Valentine, est aussi un autre lutteur avec un bon gabarit. Le vétéran et ancien professeur de l’école de lutte de Jacques, Éric Mastrocola n’a jamais été aussi en forme. Et Anthony Tonin, mieux connu sous le nom de TNT, mais qui joue le rôle de La Muerte ici, complète une liste de lutteurs poids-lourds qui n’étaient pas lors de ma dernière présence. Il y a aussi quelques lutteurs de haute-voltige digne de mention, tels que Durag James et Spiderman. Cependant, celui qui s’est le plus démarqué selon moi est le jeune Manix, qui est à la fois capable d’être spectaculaire et charismatique.

La soirée, co-animée par l’imitateur Mikaël Rancourt, qui pour une première fois s’est fort bien tiré d’affaires, a vu Jacques et ses fils faire équipe pour la première fois et battre l’équipe composée de La Muerte, Casey « The Crow » Katana et Silver, accompagné du Joker, un moment spécial pour Cédric et Émile.

« Tout cela représentait tout simplement la joie que nous, les Rougeau, avons pour la lutte au Québec ou partout dans le monde! » s’exprime le cadet.

« Le combat était trop amusant. Travailler en équipe avec mon père et Émile était spécial, car la chimie, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur du ring, on l’a, explique Cédric. Il faut aussi donner crédit au gars avec qui nous travaillions, car ce sont des pros. Mais en somme, ce fut de loin le combat le plus spécial pour moi jusqu’ici, au sommet de mes combats favoris, déclassant celui de 2013 où j’avais lutté en tag team avec mon père! »

Il s’agissait du seul spectacle familial de l’été pour Jacques et sa troupe, alors que les prochains spectacles n’auront lieu que dans le temps des fêtes, soient le 27 décembre à Mont-Laurier et le 28 décembre à Val D’Or. La finale prévue pour ces deux spectacles en sera une assez spéciale alors que pour la première fois, deux des fils de Jacques feront équipe. En effet, Émile et Cédric affronteront Éric Mastrocola et Silver. Si Cédric et Émile marquent la quatrième génération des Rougeau, ce combat marquera une troisième génération de frères Rougeau. Johnny et Jacques ont été les premiers dans les années 60, tandis que les fils de Jacques, Raymond et Jacques Jr ont suivi dans les années 80. Ce sera aussi la première troisième génération de frères luttant en équipe de l’histoire de la lutte professionnelle, exploit que même la famille des Anoa’i n’a pas encore accompli. D’ailleurs, à titre historique, les Rougeau est la seule famille ayant quatre générations de lutteurs de l’histoire, les McMahon étant la seule autre avec autant de générations, mais pas tous des lutteurs alors que Jess et Vince Sr n’ont jamais lacé de bottines.

Et la WWE là-dedans…
Depuis qu’il a eu un entretien avec William Regal lors du Raw à Montréal en mai 2015, plusieurs experts pensent que Cédric, à cause du nom et de son fort gabarit, devrait signer un jour ou l’autre avec la WWE. Mais une blessure à la cheville a ralenti quelque peu le processus. Il s’agissait d’ailleurs du premier match de Cédric depuis le 31 mai 2015.

« J’avais hâte de lutter, j’avais extrêmement hâte de lacer mes bottes et remonter dans le ring. Pour le moment je ne suis pas à 100% ça c’est sûr, mais je suis déjà confortable sur mon pied et ça ne fait que 48h que j’ai lutté, expliquait-il en entrevue lundi soir. Il y a de ça seulement quelques mois, un petit effort sur ma cheville pouvait me laisser sur la touche pour 4 à 6 jours. Je vois les progrès dans ma récupération suite à des entraînements intenses et des combats comme samedi soir. Je m’entraine fort et d’ici quelques mois, je crois bien être à 100%.

Pour Jacques, cela vient changer la façon qu’il voulait entraîner son fils.

« À cause de sa blessure, il n’est pas encore prêt à ce que je le prépare pour la WWE. Il faut que je le ramène dans le ring, que je le ramène au point où il était avec de se blesser. Il a beaucoup de craintes et n’a pas regagner sa confiance encore dans l’arène. »

En attendant, la blessure de Cédric lui a permis de développer une connaissance du milieu qu’il n’avait pas encore gagnée.

« J’ai tellement travaillé à l’extérieur du ring depuis ma blessure que mon Q.I. de lutte à triplé en l’espace de 10 mois! Je me suis documenté à un point inimaginable, retouchant toute les era de la lutte, plus profondément l’Attitude Era, incluant le Monday Night War, des documentaires sur certains lutteurs comme Bret Hart, Hulk Hogan, Mr. Perfect et Owen Hart. Je suis abonné au WWE Network depuis septembre et je n’ai manqué aucune émission, incluant les PPV. J’ai donc une plus grande vision de ce qu’est le monde de la lutte. Je dirais que ma compréhension du produit est rendu assez bonne. »

Cet engouement est contagieux, car Émile, malgré son jeune âge, rêve aussi à la WWE.

« Oui, je pense que la WWE serait un objectif pour moi, car j’aimerais continuer la tradition des Rougeau, raconte-t-il. Je sais qu’un jour je vais remercier mon père pour m’avoir montré ce sport, car j’ai beaucoup de plaisir en ce moment! Et j’espère aussi dans les prochaines années! »

Voici les résultats rapides du spectacle, qui, avec une vente de près de 4 000 billets, a attiré une foule d’environ 2 000 spectateurs, une excellente foule compte tenu de la belle température à l’extérieur.

Samuel Boivin a battu Adamo
Thunder a défait Chaos
Bazooka Joe a battu Golden Price
Durag James a défait La Momie accompagné par John Paul Jones
Manix et Taloche Le Clown ont battu Les Frères Imad
Géant Martin et Little Man ont défait Le Hurleur par compte à l’extérieur
Spiderman a battu “Pretty Boy” Eric Mastrocola
Jacques, Cédric et Émile Rougeau ont défait Casey “The Crow” Katana, La Muerte et Silver accompagné par The Joker

Cette chronique est une présentation du Resto-Bar Coin du Métro, 10 719 Lajeunesse, à Montréal. Le Resto-Bar Coin du Métro, l’endroit par excellence pour tous les événements sportifs tels que le hockey, le soccer, la boxe, la lutte et le football à Montréal! Pour plus de détails sur le Resto-Bar Coin du Métro, veuillez consulter leur page Facebook.

Bonne lutte à tous et à toutes!

Si vous avez des questions, des suggestions ou des commentaires, n’hésitez pas à communiquer avec moi au patric_laprade@lutte.quebec, sur ma page Facebook ou sur mon compte Twitter.

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