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22/09/2015 | Chroniques

Le poing: Le titre Intercontinental, un cadeau empoisonné?

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Kevin Owens, le nouveau champion Intercontinental  Photo WWE.com

Pat Laprade

Pat Laprade

Je vous avise à l’avance, je risque d’être rabat-joie.

Depuis que Kevin Owens a fait ses débuts à la WWE au mois de mai dernier, plusieurs amateurs espèrent le voir remporter un titre. Les gens étaient déçus qu’il ne remporte pas le titre des États-Unis face à John Cena. Et ces mêmes gens l’auraient été encore plus s’il n’avait pas remporté le titre Intercontinental dimanche dernier lors de l’événement Night of Champions.

Et ne vous méprenez pas. Je suis content et très fier de tout ce qu’Owens accompli depuis quatre mois, mais mon cerveau ne peut faire autrement que de relativiser les choses, de mettre les choses en perspective quelque peu.

Petite histoire du titre IC
Le titre Intercontinental en est un, historiquement parlant, de prestige. Il s’agit du deuxième titre en importance dans l’histoire de la WWE. Créé en 1979, son origine provient du titre Nord-Américain. En effet, à son arrivée à la WWF de l’époque, Ted DiBiase (bien avant le personnage du Million Dollar Man) est annoncé comme étant le champion Nord-Américain. Le 19 juin à Allentown en Pennsylvanie, Pat Patterson bat DiBiase lors des enregistrements télévisuels de Championship Wrestling. Trois mois plus tard, être le champion de l’Amérique du Nord n’était pas assez prestigieux pour Vince le père et il décide de renommer le titre, Intercontinental. Afin de donner de la crédibilité au changement, on raconte que Patterson et le champion Sud-Américain ont tous les deux fait partie d’un tournoi à Rio de Janeiro au Brésil, question que personne ne puisse vraiment retracer quoique ce soit, que Patterson est sorti gagnant du tournoi et donc, le premier champion regroupant les deux hémisphères de l’Amérique.

Kevin Owens, le nouveau champion Intercontinental  Photo WWE.com

Kevin Owens, le nouveau champion Intercontinental Photo WWE.com

À travers les années, plusieurs grands lutteurs ont eu ce joyau, mais j’ai l’impression qu’on a une mémoire très sélective par rapport à ce titre. On a souvent tendance à dire que le titre était le tremplin vers le titre mondial de la WWE ou que le titre mondial était défendu par celui qui vendait des billets et le titre IC par celui qui savait travailler dans une arène. Pourtant, lorsqu’on regarde l’historique, ça n’a pas toujours été le cas.

Un cadeau empoisonné?
Bien sûr, il y a eu les Randy Savage, Ricky Steamboat, Ultimate Warrior, Bret Hart, Rick Rude, Mr. Perfect, Shawn Michaels, Razor Ramon, Diesel qui entrent tous dans l’une ou l’autre des deux catégories. Mais depuis 20 ans, le titre n’a jamais eu la même importance, mis à part les courts règnes de Triple H, Owen Hart, Steve Austin et The Rock à la fin des années 90. C’est même devenu un peu n’importe quoi. Des lutteurs tels que Kurt Angle et CM Punk ont eu le titre, mais aussi des lutteurs tels que Drew McIntyre, Santino Marella et Ezekiel Jackson. Mais surtout, le titre a arrêté d’être le tremplin au titre principal de la compagnie ou à quoique ce soit en fait. Tellement qu’à certaines reprises, le champion n’était même pas sur la carte d’un gros événement.

Vous pensez que j’exagère?

À WrestleMania 27, le champion faisait partie de l’équipe perdante d’un 4 vs 4 qui a duré moins de deux minutes. À WrestleMania 28, il y a eu un changement de titre, mais le match a duré à peine cinq minutes. À WrestleMania 29, le match n’a même pas fait l’événement principal, étant le seul combat de l’avant-gala. À WrestleMania 30, le champion était perdu dans une bataille royale qu’il n’a pas gagnée.

Mon but ici n’est pas de diminuer l’importance du titre. Malgré ses déboires des dernières années, le titre demeure le deuxième titre en simple en importance dans l’histoire de la WWE. Mais le titre peut aussi être un cadeau empoisonné. Depuis 2013, Barrett (à trois reprises), Curtis Axel et The Miz ont entre autres remporté le titre et ne sont pas devenus des joueurs d’impact pour autant.

L’idée derrière la victoire de Daniel Bryan à WrestleMania 31 était justement de redonner du lustre au titre, exactement comme John Cena l’a fait avec le titre US. L’envers de la médaille c’est que Cena a fait tellement un bon boulot que les scripteurs ne veulent plus lui enlever. En fait, les scripteurs ont beaucoup de difficulté avec les champions, qui, à part quelques rares exceptions, ne sont pas toujours protégés par l’équipe créative.

Et il est là le risque pour Owens.

Jusqu’à maintenant, Owens a été protégé autant qu’il pouvait l’être. Ses défaites contre Cena ou contre Balor ne l’ont pas rendu moins fort aux yeux des amateurs. Mais s’il commence à perdre des combats qui ne sont pas pour le championnat comme c’est si souvent arrivé avec d’anciens champions de titres secondaires ou si le titre est rarement défendu ou présenté dans l’avant-gala d’un gros événement, ni le titre, ni le champion n’aura un impact sur la foule.

Il y a deux possibilités ici. Soit Owens va devenir le champion Intercontinental qui va redonner de l’importance au titre, soit qu’il va être juste un autre nom sur la liste. La dernière option n’est pas critique, mais elle n’est pas optimale non plus. Curieusement, ce n’est pas en Owens que je n’ai pas confiance, mais bien aux personnes qui prennent les décisions et leur feuille de route lorsque le moment est venu de donner une vraie chance à un titre secondaire et à son champion, surtout lorsque celui-ci ne s’appelle pas John Cena.

Est-ce que Kevin Owens pourra redonner du lustre à ce championnat? Photo WWE.com

Est-ce que Kevin Owens pourra redonner du lustre à ce championnat? Photo WWE.com

Au Japon, à la New Japan Pro Wrestling, ils ont réussi à faire du championnat Intercontinental (le même nom, je sais) un titre aussi fort que le championnat principal de la promotion. À la WWE, on n’est pas encore rendu là. Par contre, le titre US peut être vu comme un signe encourageant.

Owens : la vedette que le Québec attendait
En attendant, le Québec peut être fier. Après seulement quatre mois, Owens est en voie de devenir la prochaine grande vedette que le territoire tente désespérément d’avoir depuis des années. La publicité autour d’Owens dans la dernière semaine est du jamais vu depuis les belles années de Jacques Rougeau et de Pierre-Carl Ouellet. Il a eu plus de couvertures médiatiques au Québec en une semaine que Sylvain Grenier et Maryse Ouellet dans leur carrière respective.

À 31 ans, il doit saisir toutes les occasions possibles.

Ce qui me rassure dans tout ça, c’est qu’Owens a toujours fait mentir les gens. Il a réussi alors que plusieurs ne le voyaient pas franchir l’étape entre les indépendantes et la WWE. Le championnat Intercontinental ne devrait donc pas être différent.

Dans le fond, je m’inquiète sûrement pour rien!

Nouveau : Concours
Resto-BarDu nouveau pour ma chronique. À chaque semaine, une question vous sera posée et parmi toutes les bonnes réponses reçues, un certificat-cadeau de 20$ pour le Resto-Bar Coin du Métro, 10 719 Lajeunesse, à Montréal, l’endroit par excellence pour tous les événements sportifs tels que le hockey, le soccer, la boxe, la lutte et le football, sera remis au gagnant ou à la gagnante.

Débutons ce concours tranquillement, avec une question relativement facile.

Nommez les trois Québécois qui ont remporté le titre Intercontinental avant Kevin Owens.

Envoyez vos réponses à patric_laprade@lutte.quebec. Le gagnant sera connu la semaine prochaine. Pour plus de détails sur le Resto-Bar Coin du Métro, veuillez consulter leur page Facebook.

Bonne lutte à tous et à toutes!

Si vous avez des questions, des suggestions ou des commentaires, n’hésitez pas à communiquer avec moi au patric_laprade@lutte.quebec, sur ma page Facebook ou sur mon compte Twitter.

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