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17/11/2015 | Chroniques

Le Poing – Le décès de Bockwinkel : une séquelle des commotions

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Pat Laprade

Pat Laprade

Les médias font souvent état que plusieurs lutteurs, qui ont performé principalement dans les années 80, sont décédés dû à une consommation élevée de drogue, d’alcool, de substances visant à améliorer les performances et Dieu seul sait quelle autre sorte de stupéfiants.

Cependant, ce qui est moins discuté, ce sont les lutteurs qui ont principalement lutté dans les années 50, 60 et 70 et qui décèdent après avoir été diagnostiqués avec une démence ou tout simplement de l’Alzheimer. Et il commence à en avoir de plus en plus.

Bien que le lien direct soit peut-être moins évident qu’une overdose, ce sont des maladies très souvent liées aux commotions cérébrales dans le monde du sport et on en voit aussi les répercussions au football et au hockey entre autres. Plusieurs bagarreurs de la LNH sont tombés au combat dans les dernières années et malgré leur jeune âge, la plupart avaient des signes avant-coureurs des effets des commotions.

À la lutte professionnelle, ce ne sont pas les plus jeunes qui sont emportés par ces terribles maladies, mais bien les plus anciens. Du moins, pour l’instant. Il faut se remettre en contexte. L’horaire de travail des lutteurs dans la période post-télévision était assez intense. On luttait 7 jours sur 7 dans bien des cas, parfois plus, et il n’était pas question d’arrêter pour une blessure mineure, encore moins pour un mal de tête ou un mal de cœur. Non seulement il n’y avait pas d’assurance – les lutteurs n’étant pas payés s’ils ne luttaient pas – mais c’était vu comme un signe de faiblesse à l’époque que de prendre du temps mort pour ce genre d’ennuis.

Le mal d’une génération
Mais avec ce qu’on sait aujourd’hui sur les commotions cérébrales et leurs effets sur le cerveau, il est impossible de prendre des bumps aussi souvent dans une arène de lutte, pendant 30 ans, et de penser s’en tirer indemne. Oui, il y a une façon de tomber, mais une arène de lutte n’est pas aussi coussinée que certains pourraient penser. Certains rings sont plus durs que d’autres, encore aujourd’hui. Et même si la lutte d’antan n’était pas aussi spectaculaire que maintenant, les lutteurs prenaient une quantité incroyable de bumps sur le dos, et donc, une possibilité que la tête puisse frapper le matelas de temps à autre. Un coup d’avant-bras à la tête, une corde à linge mal exécutée sont autant de façons possibles.

À l’époque, si on voyait des étoiles, si on avait mal à la tête, mal au cœur, si on ne se souvenait pas du combat de la veille, on prenait deux aspirines, quelques verres, une bonne nuit de sommeil et on recommençait le lendemain. À une autre époque, Daniel Bryan serait déjà revenu dans le ring. Et pour avoir discuté avec plusieurs anciens lutteurs au cours des dernières années, ils en ont vu des étoiles dans leur carrière, mais sans vraiment en faire de cas.

Bockwinkel a rendu l'âme à l'âge de 80 ans  photo: WWE

Bockwinkel a rendu l’âme à l’âge de 80 ans photo: WWE

Je vous en parle aujourd’hui parce que dans la nuit de samedi à dimanche, la monde de la lutte professionnelle a perdu un autre de ses grands, Nick Bockwinkel. Âgé de 80 ans, Bockwinkel souffrait de ce fléau. Je l’ai rencontré pour la première fois en 2012 et il avait toute sa tête. Ou du moins, ses trous de mémoire pouvaient plus être liés à l’âge et au fait qu’un lutteur professionnel à la base ne se souvient pas de tous ses combats et de tous ses titres. Mais dès l’année suivante, c’était évident que sa situation avait changé. En 2014, au Cauliflower Alley Club à Las Vegas, lorsque je l’ai interviewé pour la biographie de Mad Dog Vachon, c’était pénible et triste à voir. Sa femme l’avait assis à côté de moi en ajoutant qu’elle en profiterait pour quitter la salle une quinzaine de minutes et que s’il la cherchait, de le rassurer qu’elle reviendrait très vite. Après seulement deux ou trois minutes, M. Bockwinkel tentait déjà de se relever et cherchait son épouse du regard. Sa mémoire était déficiente et mise à part une citation et une dernière photo, je n’ai pu en tirer davantage. L’an dernier, il a à peine été présent publiquement, n’étant plus vraiment capable de maintenir une discussion.

Vachon, Gagne et Mosca dans le même bateau
La même chose est arrivée à Maurice Vachon. J’ai eu la chance de lui parler à plusieurs reprises au fil des années, mais en juillet 2013, lorsque je l’ai vu pour la dernière fois, il pouvait lui arriver de ne pas se souvenir de son nom lorsque venait le temps de signer un autographe. Dans les dernières années avant son décès, Verne Gagne avait littéralement tué un vieil homme au centre où il demeurait, sans même s’en rendre compte et s’en souvenir. Il avait d’ailleurs été acquitté. Angelo Mosca, qui a eu une carrière autant dans la lutte qu’au football, en est un autre, quoique vivant, pour qui les derniers temps ont été difficiles à ce niveau.

Je ne dis pas que tous les lutteurs de ces époques sont décédés de cette manière ou pour ceux encore vivants, que c’est ce qui les attendent. Mais les cas commencent à être nombreux. Malheureusement, avec l’Extreme Championship Wrestling et l’ère Attitude et l’ajout de coups de chaises directement à la tête, il y a possiblement une autre génération de lutteurs qui risquent de vivre la même fin de vie. Mais la nature de ces maladies fait en sorte qu’on est peut-être à 20 ou 30 ans d’en connaître les vrais ravages.

En rafale…
-Né le 6 décembre 1934 à St-Louis, Bockwinkel était un lutteur de deuxième génération, alors que son père Warren était aussi lutteur. Il aura été l’un des plus grands champions de l’histoire de l’American Wrestling Association et s’il avait voulu, il aurait pu mettre la main sur celui tant convoité de la National Wrestling Alliance. Mais l’horaire de travail était plus facile chez Verne et la différence monétaire ne valait pas le coup selon lui. Il était reconnu pour être sophistiqué autant dans l’allure qu’il se donnait que dans ses entrevues. Lui et Bobby Heenan faisaient des malheurs. C’est lui qui était champion lorsque Hulk Hogan commençait à devenir une vedette avec l’AWA et les plus gros combats d’Hogan pour la promotion ont eu lieu avec lui.

Bockwinkel, l'un des plus garnds champions de l'histoire de l'AWA  photo: WWE & PWI

Bockwinkel, l’un des plus garnds champions de l’histoire de l’AWA photo: WWE & PWI

-Au Québec, il a principalement lutté dans les années 80, alors que plusieurs lutteurs de l’AWA venaient lutter au Forum et au centre Paul-Sauvé. C’était d’ailleurs l’idée de Bockwinkel de donner le titre de l’AWA au Québécois Rick Martel durant cette période.

-À chaque fois que je le voyais, il me demandait de saluer son bon ami, Patrick Patterson. Non pas Pat Patterson, mais bien Patrick! Ça me faisait toujours bien rire.

La question de la semaine Resto-Bar Coin du Métro

Resto-Bar
Premièrement, merci à tous ceux qui ont participé. La bonne réponse à la question de la semaine dernière – dans quelle ville s’est déroulé WrestleMania IV? – était Atlantic City. Félicitations à Christian Laberge qui se mérite 20$ de certificats-cadeaux au Resto-Bar Coin du Métro. Je vais communiquer avec le gagnant par courriel.

Cette semaine, la question est la suivante :

En quelle année Nick Bockwinkel a-t-il été introduit au Temple de la Renommée de la WWE?

Envoyez vos réponses à patric_laprade@lutte.quebec. Le gagnant sera connu la semaine prochaine. Pour plus de détails sur le Resto-Bar Coin du Métro, veuillez consulter leur page Facebook. Le Resto-Bar Coin du Métro, 10 719 Lajeunesse, l’endroit par excellence pour tous les événements sportifs tels que le hockey, le soccer, la boxe, la lutte et le football à Montréal!

N’oubliez pas que le Resto-Bar Coin du Métro est situé dans le nord de Montréal et qu’il faut vous présenter sur place afin d’obtenir votre prix. Donc si vous habitez à deux ou trois heures de route et que vous ne pensez jamais y aller, veuillez svp avoir la courtoisie de ne pas répondre au quiz et de laisser la possibilité à d’autres de gagner. Merci!

Bonne lutte à tous et à toutes!

Si vous avez des questions, des suggestions ou des commentaires, n’hésitez pas à communiquer avec moi au patric_laprade@lutte.quebec, sur ma page Facebook ou sur mon compte Twitter.

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