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26/05/2015 | Chroniques

Dans Ma Mire : Super Smash Bros

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Super Smash Brothers

Par Jean-François Kelly et Jeff Bathurst
Ce texte portant sur les Super Smash Bros est une collaboration de Jean-François Kelly et de Jeff Bathurst suite à une entrevue de Jean-François Kelly avec les 2 lutteurs. Merci à Josianne Tétreault pour les photos.

Super Smash Bros

J’ai réalisé que je suis vraiment chanceux de faire ce que je fais pour Lutte Québec. Après avoir interviewé auparavant une de mes idoles dans la lutte indépendante, Mike Bailey, j’ai eu la chance de faire une autre belle rencontre, cette fois avec avec les Super Smash Brothers.

Cette rencontre m’a fait réaliser à quel point c’est agréable de discuter avec des personnes qui savent réellement ce qu’elles veulent faire dans la vie. On a tous eu nos questionnements concernant notre avenir lorsque nous étions jeunes. Plusieurs se questionnent encore s’ils ont fait le bon choix. Les Super Smash Bros, eux, savent très bien ce qu’ils veulent dans la vie : être des lutteurs professionnels pour divertir les gens.

Lorsque nous assistons à un spectacle de lutte, certains lutteurs le rendent encore plus intéressant et crédible. Mike Bailey est certainement l’un des meilleurs Québécois aux États-Unis en ce moment. À mon avis, Buxx Belmar et TDT sont les prochaines grosses attractions. Si on regarde un peu dans le passé de la scène indépendante, il y avait bien sûr Kevin Owens (Kevin Steen) et Sami Zayn (El Generico). Dans cette liste personnelle des lutteurs intéressants et crédibles, j’inclus les Super Smash Bros.

Malheureusement, depuis 2013, les États-Unis n’ont plus accès à ce duo à couper le souffle. (Je vous expliquerai pourquoi un peu plus loin.) Bien que le public des fédérations québécoises les connaisse, certains ne sont pas encore familiers avec le tandem explosif. Permettez-moi de vous les présenter.

Player Uno

Player Uno, de son vrai nom Nicolas Dansereau, est le premier de l’équipe qui a débuté l’entraînement. C’est à l’âge de 14 ans qu’il se rend à l’école de lutte de la Canadian Pro Wrestling (CPW) à Hull (maintenant Gatineau) pour des cours avec l’entraineur Wild Dangerous Dan. Peu de temps après, Uno fait la rencontre de Kevin Owens et de Sami Zayn avec qui il développe des liens d’amitié. C’est d’ailleurs ce dernier qui lui proposa d’adopter le nom Player Uno, qui fait référence aux jeux vidéo de la Nintendo. Zayn prévoyait s’en servir, mais il a finalement opté pour El Generico.

Player Dos

Quant à Marc Dionne, mieux connu sous le nom de Player Dos, c’est aussi à la CPW qu’il fait ses débuts. Il découvre la fédération en 2004 grâce à un ami qui l’amène voir un de leur gala. Et fait intéressant, le premier combat auquel Dos assiste est Kevin Owens vs… Player Uno. Ébloui par ce dont il a été témoin, le lutteur alors âgé de 15 ans décide de contacter la CPW dès la semaine suivante pour s’inscrire aux cours de lutte. C’est là qu’il apprend les mouvements de base et à courir les cordes, en compagnie de Wayne Cryderman et de Tommy Blade. Près de huit mois plus tard, Player Dos obtient son premier combat officiel à la CPW.

La rencontre

Nicolas et Marc ont fait connaissance en 2005 durant un entraînement à la CPW. À force de travailler l’un contre l’autre dans le ring, les deux lutteurs sont vite devenus inséparables. En compagnie de leur bon ami Frank Morin (Stinky The Homeless Guy), malheureusement décédé d’un cancer en 2011, ils ont formé un trio, le Triforce. C’est toutefois lors de leur passage dans la International Wrestling Syndicate (IWS), en 2006, que le duo adopte le nom Super Smash Bros, sous les conseils de feu Michael Ryan (Llakor).

C’est à ce même moment que Marc adopte la gimmick de Player Dos. Player Uno étant déjà populaire auprès des fans avec son look et sa personnalité colorée, c’était tout à fait naturel pour le lutteur originaire de Victoriaville de se créer un personnage qui viendrait compléter bien le tag team.

Dès lors, l’équipe voit sa popularité grandir. Le duo est approché par d’autres fédérations dont la MWF et la NCW, en plus de lutter pour quelques promotions en Ontario. Après avoir ébloui les foules partout où ils passent, les deux lutteurs aboutissent finalement aux États-Unis, où ils participent au tournoi King of Trios de la fédération Chikara, en 2008. Les Super Smash Bros se joignent ensuite à la Combat Zone Wrestling (CZW), où ils luttent pendant un an, puis à la fédération new-yorkaise Squared Circle Wrestling (2CW).

En 2010, le tandem fait le saut à la Ring of Honor (ROH), sous la supervision d’Adam Pearce, aujourd’hui entraineur et producteur à la NXT. C’est là qu’ils affrontent des lutteurs de haut calibre comme Cesaro (Claudio Castagnoli), The Young Bucks et leurs compatriotes québécois, Kevin Owens et Sami Zayn. Malgré leur forte popularité auprès des fans et leurs habilités hors du commun, le duo se fait montrer la porte après seulement un an suite au changement de direction de la compagnie, qui préférait miser exclusivement sur l’aspect technique de la lutte plutôt que sur les personnages plus grands que nature.

À la recherche d’une maison

Après leur départ de la ROH, les Super Smash Bros tombent dans une période creuse et de remises en question. Les apparitions sont moins au rendez-vous sur le territoire américain. Puis, en septembre 2011, le duo reçoit un appel de la Pro Wrestling Guerrilla (PWG) par l’entremise de Kevin Owens, qui n’a pas hésité à vanter leur mérite au sein de l’administration. Les deux lutteurs se rendent donc en Californie afin d’y passer une sorte de camp d’entraînement pour la fédération. Dès leur arrivé, le promoteur n’est pas convaincu du look des deux athlètes. Toutefois, après leur premier combat, c’est le délire dans la salle. La foule leur réserve une ovation monstre et scande «Please come back» aux petits nouveaux. Dès leur retour dans le vestiaire, le patron s’empresse d’offrir de nouvelles dates aux deux Québécois. C’est la consécration pour le duo, qui visait depuis quelques années la PWG.

À peine arrivés, les Super Smash Bros connaissent un succès fulgurant au sein de la fédération californienne. En avril 2012, ils remportent le Dynamite Duumvirate Tag Team Title Tournament, où ils ont lutté à trois reprises durant une même soirée, pour devenir les premiers aspirants de la PWG World Tag Team Championship. Le mois suivant, le tandem vainc les Young Bucks et remporte le titre. Le duo conserve sa ceinture pendant près de neuf mois, solidifiant ainsi sa place parmi les meilleures équipes de toute la scène indépendante.

Un obstacle de taille

Alors qu’ils ont le vent dans les voiles, les deux lutteurs frappent un mur qui met leur carrière aux États-Unis sur la glace. En avril 2013, alors qu’ils sont à l’aéroport dans le but de se rendre à un événement de la PWG, Nicolas et Marc apprennent par des agents de la douane qu’ils doivent désormais avoir un visa pour aller travailler aux États-Unis. Pour ceux qui ne sont pas familiers, un permis de travail américain peut prendre de nombreuses années à obtenir et coûte aux alentours de 2500$. Le duo a pu terminer ses derniers engagements, mais a dû faire une demande de visa dès leur retour à la maison, au risque d’être banni des États-Unis pour une période de 10 ans.

Même si aujourd’hui ça fait deux ans que Player Uno et Player Dos n’ont pas lutté chez nos voisins du sud, ils peuvent se réjouir : les fans ne les ont pas oubliés. Chaque fois qu’un événement de la PWG a lieu, le duo reçoit des tonnes de messages d’encouragement de la part des fans, ce qui apaise grandement cette épreuve frustrante. Le message qui revient le plus souvent est : «Le spectacle était génial, mais il l’aurait été encore plus si vous étiez là.» C’est d’ailleurs pour cette raison que les Super Smash Bros sont déterminés à obtenir leur visa. Ils ont hâte de retrouver leurs fans qui réclament leur présence jour après jour.

La lumière au bout du tunnel

Les fans américains peuvent se réjouir : si tout se passe comme prévu, Player Uno et Player Dos pourraient recevoir leur visa en juin prochain et revenir lutter chez eux. Les deux stars de la lutte sont impatientes de monter dans le ring avec la nouvelle mouture de la PWG et de la CZW. Des lutteurs comme Trevor Lee, les Monster Mafia et bien sûr, Mike Bailey. Ils promettent de revenir plus forts, plus rapides et plus habiles que jamais, avec une nouvelle personnalité qui nous en mettra plein la vue. Si vous ne connaissez pas encore les Super Smash Bros, dépêchez-vous de les découvrir. Le duo s’apprête à reprendre d’assaut les États-Unis et, avec la récente vague d’acquisitions de lutteurs indépendants à la NXT, qui sait s’il ne suivra pas les traces de Kevin Owens et de Sami Zayn? Quoi qu’il arrive, les Super Smash Bros sont plus déterminés que jamais à remonter dans le ring et de faire de la scène indépendante américaine leur Mushroom Kingdom.

Au moment d’écrire ce portrait, en mai 2015, les Super Smash Bros luttent régulièrement à C4 Wrestling, SMASH Wrestling, Alpha-1 Wrestling et Battlewar.

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Liens You Tube avec les Super Smash Bros

Super Smash Bros vs The Young Bucks

Super Smash Bros vs Kings of Wrestling

Super Smash Bros vs Rhett Titus & Kenny King

Super Smash Bros vs Steenerico

Montage PGW TTD4 2012

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