Lecteurs et lectrices de Filmomania et Lutte Québec, je suis désolé de m’être ainsi emporté lors de Filmomania VII avec Sting. On se rattrape cette semaine avec un film que j’adore et duquel je ne peux trop parler de, tellement il est jouissif. Nous entamons une trilogie aujourd’hui. Je ne crois cependant pas que je vous la ferai subir trois semaines de suite ou que comme Peter Jackson je triplerai la charge en faisant trois chroniques par films (quoique je pourrais), mais sachez que le premier chapitre commence maintenant!
En 1992, Hulk Hogan quitte temporairement la WWF, en ayant plein le cul des horaires de fou et des blessures, sans compter le scandale des stéroïdes pesant sur Vince McMahon. Il veut faire des films, comme Arnold Schwarzenegger! Cette même année, les super-producteurs Michael Beck et Douglas Schwartz lui proposent un projet pilote, qui serait tourné en Floride, pas trop loin de chez lui et qui serait la réponse parfaite à des séries comme Knight Rider (K-2000), The A-Team (L’Agence tout risque) et Baywatch (Alerte à Malibu). Alerte à Malibu, aussi créée par Beck et Schwartz, est à l’époque l’émission la plus regardée au monde à la télévision, avec… 1.1 milliards de téléspectateurs (100x plus que la lutte aujourd’hui) chaque semaine selon le Livre des Record Guinness, probablement à cause de son intensité dramatique… right? Inutile de vous dire qu’Hogan devait subtilement suer des ptites gouttes de joie du chest durant le meeting contractuel!
On propose donc au Hulkster cette série, Thunder in Paradise (Caraïbes Offshore pour nos amis de la France et leur superbe français), pour laquelle il faut maintenant tourner le pilote. Un pilote, si vous avez vu Pulp Fiction, vous savez ce que c’est car les personnages de Jules et Vincent résument le concept assez clairement. C’est un premier épisode, test, où les personnages, bons et mauvais, leur personnalité et leurs motivations vous sont nourris à la cuillère. Le but avoué étant de séduire des producteurs, investisseurs et diffuseurs sur le potentiel mercantile de l’entreprise. Environ 99% des projets ne se rendent pas plus loin. Des pilotes, on aura la chance d’en revoir d’ailleurs!
Terry « Hulk » Hogan interprète R.J. Hurricane Spencer, un ancien Navy S.E.A.L. (bonjour l’originalité) devenu chasseur de prime et mercenaire privé. Il a gardé quelques expériences de son temps dans les forces navales, créant depuis son bateau « parlant », Thunder, véritable vaisseau de guerre, Batmobile sur mer. Thunder devait être le centre d’attention de l’émission, l’équivalent de la Pontiac Trans Am 1982 K.I.T.T. dans K-2000 ou Yasmine Bleeth dans Baywatch (J’ai été un Yasmine Bleeth guy, un Erika Eleniak guy et un Traci Bingham guy avant d’être un Pamela Anderson guy). Malheureusement, vous le verrez en voyant le film, contrairement à quand Yasmine Bleeth est à l’écran, avec Thunder ça ne lève pas du tout. Le partenaire et faire-valoir de Spencer, interprété par le fils de l’archi-légendaire acteur Jack Lemmon, Chris Lemmon, fait du bon travail à nourrir Hogan de répliques ou de situations loufoques, comme éternuer dans le micro qui le relie aux oreilles de Hogan… Sont fous de même!
Le pilote a mené à une série de 22 épisodes qui fonctionnaient comme Baywatch, avec soit une narrative qui se terminait en 45 minutes pour une résolution totale sans conséquence subséquente ou qui préparait à l’épisode suivant par un danger imminent juste avant le générique de fin. Danger sous le Soleil, c’est deux épisodes bout à bout pour 1h30 précise. Vous le saurez bien assez facilement où est la coupure quand arrivera le fondu au noir et que soudainement, dans la scène suivante, tout le monde est habillé de façon différente, qu’on ne parle plus du tout de ce qui est arrivé y’a 5 minutes et que Hogan, maintenant à un mariage, a perdu sa blessure à l’œil?!? Sa blessure à l’œil, d’ailleurs, est la même blessure qu’il avait à Wrestlemania IX quand il a eu un match contre Yokozuna et un match avec Brutus Beefcake, résultant d’un sérieux accident de moto-marine. Ne pouvant retarder Wrestlemania ou dans ce qui nous intéresse, un tournage en Floride, ils ont intégré la blessure au scénario, justifiant que Spencer a reçu un coup de poing sur la gueule du personnage de Kowalski, joué par Jim The Anvil Neidhart?! (*Me semble que chaque phrase que j’écris sur Danger sous le soleil dans ce paragraphe devient de plus en plus weird!*)
Si un caméo de Jim Neidhart est weird, attendez, vous verrez aussi Jimmy Hart, Brutus Beefcake (bien entendu!) et même Giant Gonzalez! Hogan a d’ailleurs deux scènes de combat avec Gonzalez. Venez pour les caméos de lutteurs, restez pour les fifilles! Oui, en bons producteurs de Baywatch, Beck et Schwartz se sont entendus pour que 45 minutes de Thunder in Paradise puissent contenir environ 400% de votre besoin quotidien en vitamine B (pour Bikini), rendant l’exercice du visionnage encore plus plaisant.
Tout le monde semble bien s’amuser et ça cabotine juste assez pour que ça reste ludique. Hogan, dans un rôle familial, joue fidèlement à ses habitudes le héros à la force herculéenne que rien ne terrasse, question de cacher son inaptitude à jouer des rôles plus complexes que sa propre gimmick. Ça se laisse digérer tout seul ce scénario prémâché. Ma scène préférée est quand Hogan crisse son poing dans le cul d’un requin-marteau pour le sortir par sa bouche pour faire une blague à sa ptite nièce. Du bon mauvais goût!
La série n’existe pas sur DVD pour l’instant, mais au lieu de ça, ce coffret à moins de 20$ englobe la trilogie des « films », soit l’équivalent de 6 épisodes, en anglais seulement, sans vous ruiner. Pour la version française, il faut mettre la main sur la VHS de l’époque, Danger sous le Soleil, qui fait curieusement 14 minutes de moins que la version anglaise. Surveillez donc les lots de VHS sur Kijiji et les bazars, on ne sait jamais, car sauf vous, mes lecteurs fidèles, il semble que peu de collectionneurs et vendeurs attachent une quelconque importance aux filmographies d’Hogan et Piper. J’en ai vu une passer pour 5$ dernièrement. Avoir su je l’aurais ramassée et vendue sur ce site… J’en ai aussi vu une version anglaise complète sur YouTube.
La semaine prochaine, on se part une streak d’un film, avec un ptit nouveau de Filmomania!