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19/06/2023 | Manchettes

Plus importante fin de semaine de lutte locale en plus de 20 ans!

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GPW

Pat Laprade

Pat Laprade

Les amateurs de courses avaient le Grand Prix du Canada, les fêtards avaient les festivités entourant le Grand Prix, les adeptes de concerts avaient The Cure, Shania Twain et Robert Charlebois, mais les fans de lutte québécoise avaient eux aussi quelque chose à se mettre sous la dent ce week-end.

En fait, ça fait presque 22 ans que je suis impliqué dans le monde de la lutte au Québec et je n’ai jamais vu une fin de semaine de lutte locale aussi importante que celle qu’on vient de vivre.

En tout, plus de 5 000 amateurs ont acheté des billets et si mère Nature avait été un peu plus clémente, ce sont autant de fans qui auraient franchi les portes des différentes salles de lutte, principalement à Montréal, Québec et Gatineau, qui ont toutes été l’hôte de spectacles d’importance.

Premièrement vendredi, l’Association de Lutte Canadienne (ALC) produisait son plus gros événement de sa courte histoire intitulé Sans Lendemain. Bien installée au 3420 Parthenais à Montréal, qui a été le domicile de la ICW de Ludger Proulx entre 2002 et 2007, la ALC pouvait compter sur une ambiance qui était à son comble.

Stu Grayson et Evil Uno avaient une fin de semaine occupée qui débutait vendredi à la ALC

Stu Grayson et Evil Uno avaient une fin de semaine occupée qui débutait vendredi à la ALC

Les Proulx et Dark Order ont la cote
Le match qui a fait réagir le plus est sans aucun doute celui entre les Ghosts et le trio composé de Vlad Tempez, Voltage et Exco. Les Ghosts, c’est la famille Proulx. Francis et Paul dans le ring, leur père Serge à l’extérieur, en compagnie de la fille de Francis, Kelly, et de l’autre petite-fille de Serge, la fille de Francisca, Audrey-Ann. S’ajoutent à eux des amis de la famille : Rick May dans l’arène et Noémie Ouimet, la fille du gérant et co-promoteur de la ALC, Mario « Candyman » Ouimet.

Il s’agissait d’un match de barbelé, qui rappelait les bonnes années de la ICW et qui, malgré ce que la nouvelle génération d’amateurs en pense, était très bien organisé dans son désordre! Aucun autre match n’est passé près d’avoir la réaction de celui-ci.

Il y avait aussi la présence de deux des quatre Québécois à AEW, Stu Grayson et Evil Uno, qui ont remporté, à ma grande surprise, les titres par équipe, dans un match quadruple menace face aux frères Gray, aux frères Starr et à ceux qui sont toujours adulés dans Hochelaga, Crime Legacy. Bon match, le meilleur en termes de lutte pure, mais j’aurais pris quelques faux finishs de plus et un bon cinq minutes supplémentaire. Hâte de voir les Gray face à Dark Order!

Cependant, la qualité du son est à améliorer, alors qu’on n’entendait qu’une toune d’entrée sur deux, le ring a besoin d’être placé différemment afin de permettre aux lutteurs de monter sur l’un des quatre coins, mais la ALC devrait être capable de rallier les fans d’Hochelaga qui ont longtemps été fidèles à la ICW et autres promotions du quartier.

Un tour de force de la GPW
Samedi, ça se passait dans les trois plus gros marchés québécois du moment.

Dans la région de l’Outaouais, la Gatineau Pro Wrestling (GPW) a elle aussi produit son plus gros événement à vie. Produisant des spectacles devant des foules de 350 personnes dans leur salle régulière de Buckingham, elle a pris le pari, il y a un an, de produire un spectacle au Centre Slush Puppie, l’aréna de 4 000 sièges des Olympiques de Gatineau de la LHJMQ.

Un événement avec comme thématique de rendre hommage à l’histoire de la lutte dans la région de l’Outaouais, dans le temps que les gladiateurs se donnaient en spectacle à l’aréna Robert-Guertin de Hull, le vieux Bob comme on l’appelait.

Et à la suite d’un excellent travail sur le terrain fait par les promoteurs, d’une conférence de presse à laquelle Raymond Rougeau a participé et d’une présence dans les médias traditionnels de la région, la GPW a gagné son pari. Ils étaient 3 135 spectateurs samedi soir pour Guerre Civile III, un record pour un spectacle payant, qui n’est pas un « spot show » et qui n’a pas comme promoteur Jacques Rougeau.

Ce n’est pas rien.

Les trois associés, les lutteurs The Knightman, Casey « The Crow » Katana et Thunder, peuvent se donner une solide claque dans le dos. Avec des dépenses excèdent les 30 000$, ils ont quand même été capables de faire un profit. J’applaudis le courage et le travail derrière l’événement.

On a rendu hommage à quelques anciens acteurs locaux tels que Guy Sauriol, JJ Crooke et René Bastien, de même qu’à Pat Patterson (en nommant la bataille royale de type Royal Rumble en son nom), Paul Leduc, Gino Brito et Raymond Rougeau. Ce dernier était présent, en compagnie de Smash et Ax, Demolition, qui ont lutté à Gatineau avec la WWF et qui sont demeurés une des équipes les plus populaires de leur époque.

Un spectacle qu’on aurait pu améliorer
Toutefois, l’inexpérience derrière les rideaux à faire un spectacle de cette envergure m’amène à adresser quelques critiques.

Le tout a duré trois heures et demie, ce qui aurait pu être respectable pour un spectacle qui débute à 19h, mais ce fut un long trois heures et demie.

Je m’explique.

Comme deuxième combat, on a présenté un match de type gauntlet de 25 minutes, qui, malgré la popularité de la lutteuse Nova, n’a pas connecté autant que voulu avec la foule. Un match de championnat une contre une de huit minutes aurait pu faire le travail ici et on aurait pu ainsi sauver une vingtaine de minutes au total.

Même chose avec la demi-finale, un match pour les titres par équipe, qui n’a juste pas levé et qui était beaucoup trop long. Surtout que le match suivait l’excellent et meilleur combat de la soirée, Stu Grayson et Evil Uno contre Locked and Loaded. D’ailleurs je ne comprends pas qu’on ait mis deux matchs par équipe, les deux seuls du spectacle, l’un après l’autre. On aurait dû les espacer. Cette demi-finale est le match où j’ai vu le plus d’amateurs quitter l’aréna, ce qui n’est jamais une bonne chose.

En sauvant une trentaine de minutes avec ces deux combats, on aurait pu avoir un meilleur spectacle, tout en gardant le tout à l’intérieur des trois heures.

De Verne Gagne à Thunder!
Dans un autre ordre d’idée, le fait que les trois promoteurs aient remporté leur match et un titre a laissé un goût amer dans la bouche de certains en arrière-scène. Les gars n’ont rien inventé. Verne Gagne s’est mis « over » comme on dit plus souvent que n’importe qui. Mais dans un tel spectacle, où tu veux essayer de récupérer le maximum d’amateurs pour tes événements réguliers, tu dois prioriser la promotion et non pas ta petite personne. La victoire de Thunder en finale étant probablement la seule pleinement méritée, alors qu’il a été l’un des plus populaires de la soirée auprès de la foule présente.

Par contre, comme c’est souvent le cas dans un spectacle d’envergure, on a voulu trop en faire. Alors que Thunder célébrait sa victoire et que les amateurs étaient en train de quitter, un vieux de la vieille qu’on avait vu dans la bataille royale, Shackles, en venu l’attaquer. Lorsque tu fais ce genre d’événement, tu veux envoyer tes amateurs à la maison sur une bonne note. La victoire du nouveau champion aurait été suffisante.

Le dernier de Jake Matthews
L’événement était aussi le dernier match d’un des meilleurs vétérans sur la scène locale, alors qu’après avoir fait son dernier combat à la NCW il y a quelques semaines, Jake Matthews et son épouse Lollipop tirent leur révérence pour de bon cette fois-ci. Merci à Jacques Comtois pour son professionnalisme tout au long de sa carrière de plus de 30 ans. Un des lutteurs les plus respectés au Québec. J’y reviendrai éventuellement dans un autre article.

Bref, sans aucun doute, un des événements de l’année au Québec, mais plus pour l’enveloppe qu’uniquement pour la qualité de la lutte présentée. Toutefois, dans un marché très saturé avec la C*4 à Ottawa et la Lutte 07 à Gatineau, la GPW vient d’entrer dans les ligues majeures avec cet événement. Il y aura un avant et un après Slush Puppie pour eux. J’ai bien hâte de voir la suite et surtout, voir si on répétera l’expérience l’an prochain.

Travis Toxic sous la pluie battante de Québec crédit: André Beaupré

Travis Toxic sous la pluie battante de Québec
crédit: André Beaupré

La pluie rend le tout magique à Québec
Du côté de Québec, la pluie est venue nuire à ce qui aurait pu être le plus gros événement de l’histoire de la NSPW, qui présentait sa version de WrestleMania, Golden Opportunity, au stade Canac samedi soir.

Malgré les probabilités de pluie, on a pris la décision de présenter l’événement quand même du côté du promoteur Steve Boutet et de son équipe. Le plan B aurait été de le reporter à dimanche 13h, mais ça n’aurait pas été l’idéal pour certains lutteurs.

Le spectacle a donc eu lieu comme prévu, malgré le mécontentement de certains amateurs. En effet, on m’a fait savoir que plusieurs avaient demandé un remboursement plus tôt dans la semaine en prévision de la mauvaise température.

En fin de compte, aucun remboursement n’a été remis et avec raison.

À la Formule 1, il n’y a pas de remboursement. Au football, il n’y a pas de remboursement non plus. Même chose au Festival d’été de Québec. Si l’événement est remis, c’est différent. Il faut offrir un remboursement ou la possibilité d’échanger les billets pour un autre spectacle. Mais sinon, si le tout a lieu quand même, c’est dommage, mais tu ne te feras pas rembourser. Les promoteurs doivent garantir un spectacle, mais pas la température qui vient avec.

Par contre, du côté de la promotion, il faut s’attendre alors à une foule plus petite et c’est ce qui est arrivé. Environ 30% à 40% moins importante si on considère qu’il y avait un peu plus de 1 400 billets vendus et qu’environ 800 à 900 personnes se sont présentées. La NSPW a tout de même fait quelques ajustements, entre autres, en mettant l’arène sur le marbre, donc plus près des estrades, pour qu’elle soit en partie couverte par le toit. Et on avait aussi acheté de ponchos à toutes les personnes assises au parterre. Même la F1 et ses milliards ne font pas ça.

Au sec l’an prochain au Pavillon de la Jeunesse
Pas de soucis pour l’an prochain cependant.

En effet, la promotion a annoncé que Golden Opportunity sera présenté au Pavillon de la Jeunesse en 2024. Tout un défi pour la NSPW qui tentera de remplir une salle contenant plus de 4 000 sièges pour son événement phare.

En 2021, la température avait été clémente. L’an dernier beaucoup moins et c’est à ce moment-là selon moi qu’on aurait dû prendre la décision de présenter l’édition 2023 à l’intérieur. Mais bon, ça aura pris un an et une mauvaise expérience de plus pour le réaliser.

En plaçant le ring sur le marbre, on a aussi rapproché les amateurs de l’action et de ce qu’on me décrit, la foule était en feu et le tout a créé une ambiance presque magique pour les lutteurs.

Le combat entre Loue O’Farrell et Zak Patterson, pour le titre Junior Heavyweight que Loue a conservé, était sur toutes les lèvres. On en parle même comme l’un des meilleurs combats de l’histoire de l’organisation. Ce n’est pas peu dire.

Dans le combat principal, Kevin Blanchard est devenu le nouveau champion de la NSPW, défaisant Matt Falco et mettant ainsi un terme à l’une des meilleures rivalités de l’année.

Je salue la promotion d’avoir été de l’avant avec l’événement, les lutteurs et lutteuses d’avoir travaillé dans des conditions peu favorables et les spectateurs d’avoir bravé la température.

Le vainqueur du Money in the Bank Keven Gray et la nouvelle championne féminine de la NWC, Alexya.  crédit: NWC

Le vainqueur du Money in the Bank Keven Gray et la nouvelle championne féminine de la NWC, Alexya.
crédit: NWC

Montréal n’est pas en reste
Entre-temps à Montréal, entre l’événement de vendredi de la ALC, la NWC samedi soir et Battlewar dimanche soir, ce sont plus de 600 spectateurs qui ont choisi la lutte professionnelle, dans un contexte où la compétition au niveau du dollar divertissement était très forte.

La NWC sur la rue des Érables près de Jean-Talon, y allait de son classique Massacre de la St-Jean, un peu plus tôt qu’à l’habitude étant donné que la Fête nationale est un samedi cette année et que personne ne veut présenter un événement de lutte en même temps que les différents spectacles gratuits offerts.

À travers une multitude de partys en lien avec le Grand Prix de Formule 1, une excellente foule évaluée à plus de 250 personnes a assisté, entre autres, au couronnement de quatre nouveaux champions, dont le nouveau champion de la NWC, Sweet Pete. De son côté, Keven Gray a remporté le Money in the Bank. Une belle année 2023 pour Gray, qui s’impose de plus en plus, et ce, dans plusieurs promotions.

Un spectacle qu’on me décrit comme trop long, une habitude que bien des promoteurs ont lorsque c’est leur gros événement de l’année. Mais la NWC peut compter sur des fans fidèles qui ont répondu présents jusqu’à la toute fin de la soirée.

L'ancien de la WWF Gangrel était de passage au Québec samedi et dimanche

L’ancien de la WWF Gangrel était de passage au Québec samedi et dimanche

L’ancien de la WWF Gangrel, deux fois plutôt qu’une
Et finalement, question de conclure la fin de semaine, Battlewar présentait Bloody Sunday, un titre inspiré par la présence de Gangrel, qui complétait ainsi son week-end en sol québécois, lui qui était également à Québec la veille.

Un excellent spectacle, qui a vu sa finale être son meilleur combat, alors qu’un des meilleurs heels au Québec, Twiggy, en équipe avec un autre excellent heel, Zak Patterson, ont vaincu Benjamin Tull et Thomas Dubois. Les deux favoris de la foule en sont venus aux coups à la fin du match, dans un des bons pull aparts que j’ai eu la chance de voir. L’intensité était au rendez-vous.

Tull deviendra donc le prochain adversaire du champion Dubois. Si aucun match ne sera dans la liste des meilleurs à la fin de l’année, et que ce n’était pas la plus grosse foule de la saison pour l’organisation, la force du spectacle a été ses scénarios, une des plus belles qualités de Battlewar.

Les VIP, Leon Saver et Mitch Thompson, qui se séparent; Zak et Twiggy qui continuent leur ravage; Tull et Dubois; St-Jacques et l’arbitre Blanchette, bref, beaucoup à se mettre sous la dent.

Ça me rappelle le 18 mai 2022
La dernière fois que j’ai vu une fin de semaine qui pourrait se rapprocher de celle qu’on vient de connaître, c’était le 18 mai 2002, alors que la ICW, la FLQ, la NCW, la IWS et la WTA présentaient tous des spectacles dans le Grand Montréal et avaient attiré plus de 1 600 personnes les cinq réunis.

Mais jamais depuis les débuts de l’ère des indépendantes au Québec que la scène locale a connu une fin de semaine aussi remarquable que la plus récente. On se souviendra longtemps du week-end du 16 au 18 juin 2023.

Parce que malgré les quelques critiques ici et là, il y a bien plus de positif que de négatif à retenir de ce week-end. Comme Raymond Rougeau l’a dit dans l’arène de la GPW samedi soir, encouragez votre promotion locale.

Il y a une recrudescence de la lutte au Québec et c’est toute la scène qui en profite.

Profitons-en!

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