L’utilité des Québécois à la WWE

Pat Laprade

Comme Lutte.quebec l’a annoncé hier, le 4 mai prochain, la WWE revient à Montréal avec son émission du lundi soir. Un spectacle qui a attiré 12 000 personnes en 2014, 11 000 en 2013 et sensiblement plus que lorsqu’elle vient avec un événement non-télévisé. La moyenne de spectateurs à Montréal pour trois spectacles a été de 6 800 dans la dernière année, comparativement à 6 000 pour l’ensemble de la WWE.

Pas mauvais direz-vous.

Pourtant, dans un passé pas si lointain, la WWE a déjà été bien plus populaire à Montréal, alors que les moyennes se calculaient dans les cinq chiffres. Cependant, la WWE semble avoir oublié la recette gagnante.

Promouvoir autour des Québécois
Deux types de lutteurs arrivent à faire bouger les foules ici. Les phénomènes plus grands que nature tels que Hulk Hogan, Steve Austin et The Rock (malheureusement John Cena n’en fait pas partie) ainsi que les Québécois ou Québécois d’adoption.

Sylvain Grenier, un des derniers Québécois à la WWE

Cependant, faut-il encore que ces Québécois soient publicisés et mis en valeur. Le plus bel exemple est le 31 mai 2004, lorsque Sylvain Grenier et Rob Conway, positionnés comme représentants du Québec, ont battu Edge et Chris Benoit pour remporter les titres par équipe. La WWE n’a pas maximisé la présence de Grenier, le seul Québécois du duo, dans les médias, alors qu’elle aurait dû bâtir sa promotion locale autour de lui. Pourtant, lorsqu’il a gagné, la réaction de la foule était si intense que j’aurais été curieux de voir la réaction si Grenier avait fait le tour des émissions de variétés quelques jours avant.

Mais où sont passés les Québécois?
La WWE a visiblement de la difficulté à évaluer le territoire. En 1994, elle était convaincue que le combat de Jacques Rougeau face à Pierre-Carl Ouellet serait un flop. En 2012, le scénario initial n’était pas d’avoir Bret Hart à la télévision, pour son grand retour à Montréal. La WWE semble avoir oublié que les Québécois ont marqué l’organisation au cours des 50 dernières années. Dans leur livre marquant cet anniversaire, seul Pat Patterson (sans doute le Québécois avec le plus d’influence dans l’histoire de la WWE) a un profil en règle. Au total, trois ont une photo. Rien de plus que des notes marginales sur Tarzan Tyler, le premier champion par équipe de la compagnie, René Goulet, qui a longtemps été un lutteur et agent respecté ou bien le quatuor de Dino Bravo, Rick Martel et les frères Rougeau qui ont aidé Vince à s’imposer sur le territoire en 1986. Traitez-moi de chauvin si vous voulez, je crois qu’ils méritaient un meilleur sort.

Owens et Zayn le 4 mai?
Montréal n’est pas Los Angeles, Houston ou même Toronto. Pendant plus de 10 ans, la WWE présentait des histoires locales à sur son antenne au Québec. Pendant plus de 10 ans, elle avait un promoteur local. Pendant plus de 10 ans, elle était présente sur une station francophone. Même si les choses ont changé depuis, que la WWE est maintenant milliardaire, qu’elle est devenue plus importante que ses lutteurs, à Montréal, les choses n’ont pas tant changé.

Kevin Owens et Sami Zayn seront-ils présents le 4 mai?

La WWE a maintenant la chance d’avoir deux Québécois dans ses meilleurs prospects et il sera intéressant de voir comment ils vont ou pas en bénéficier. Le 4 mai, Kevin Owens et Sami Zayn n’ont pas à être présents à Raw, mais plutôt sur place, dans un match non-télévisé, et surtout dans les médias, avant l’événement afin de le promouvoir. Montréal doit être capable de se reconnaître dans l’une des Superstars de la WWE et cette dernière doit la mettre en valeur, à tout le moins localement. Telle est la recette du succès.

Bonne lutte à tous et à toutes!

Si vous avez des questions, des suggestions ou des commentaires, n’hésitez pas à communiquer avec moi au patric_laprade@lutte.quebec, sur ma page Facebook ou sur mon compte Twitter.

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