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01/11/2020 | Chroniques

Le Poing: Guy Ranger, le dernier de plusieurs québécois décédés en 2020

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L’année 2020 n’a pas été facile pour personne. Des gens de partout dans le monde ont perdu des êtres chers. Plusieurs personnalités sportives, principalement au baseball, nous ont aussi quittés dans les derniers mois.

Le Québec et la lutte ne font pas exception, alors que quatre de ses anciens acteurs sont décédés dans les derniers mois, soit Georges Guimond, Johnny Kruger, Régis Lévesque et, dans la nuit de vendredi à samedi, Guy Ranger. Par manque de temps, je n’avais pas encore eu l’occasion d’écrire sur eux. J’en suis vraiment désolé. Alors permettez-moi de le faire avec un peu de retard.

Guy Ranger, plus de 30 ans de carrière
Dans la nuit du 30 au 31 octobre, à l’âge de 66 ans, est décédé l’ancien lutteur Guy Ranger, que plusieurs amateurs ont connu sous le nom de Ranger Boy.

Né le 13 septembre 1954, Ranger a commencé à lutter dès l’âge de 12 ans, sous la férule de Pat Girard aux célèbres Loisirs St-Jean-Baptiste. Puis, dans les années 70, il a travaillé pour les As de la Lutte, son rôle étant de mettre en valeur ses adversaires. Il a entre autres lutté contre un jeune Floyd Creatchman, fils d’Eddy, dans la deuxième moitié de la décennie. Dans les années 80 avec Lutte Internationale, il a occupé le même rôle, tout en continuant de travailler aux Loisirs.

« Pat Girard le considérait comme si c’était son propre garçon, se souvient l’ancien lutteur et promoteur, Sunny War Cloud, qui luttait lui aussi aux Loisirs. C’était un top vilain dans sa catégorie de poids. Je me souviens encore d’un match par équipe entre Michel Frenette et Guy Lambert contre Guy et Adrien Desbois. Desbois arbitrait au Sauvé, mais il luttait heel aux Loisirs. Le ring des Loisirs était stiff en plus, pis Guy prenait des solides back drops. Ça avait été tout un combat! Ça me fait vraiment de quoi d’apprendre son décès. Je l’ai toujours estimé. C’était un vrai. »

Le premier adversaire de PCO
D’ailleurs, au milieu des années 80, un jeune Carl Ouellet, bien avant qu’il ne devienne PCO et multiple fois champion par équipe de la WWE, s’entrainait aux Loisirs. Puisque Girard était rendu à 70 ans, c’est principalement Nick Rapone qui s’occupait des entrainements. Cependant, lorsqu’il n’était pas disponible, c’est Ludger Proulx et Guy Ranger qui s’en occupaient.

« Mon premier combat a été contre Guy, se souvient Ouellet, assommé d’apprendre la nouvelle de son décès. Je lui ai parlé il y a 3 ou 4 ans. C’était tout un talent brut qui n’a pas eu la chance d’évoluer sur la scène mondiale. »

Puis, après que l’ICW ait ouvert ses portes en 1990, Ranger a fait partie des lutteurs en provenance des Loisirs ayant suivi Ludger Proulx et sa nouvelle promotion.

Guy, entouré des frères Proulx, Serge et Ludger  photo: Serge Proulx

Guy, entouré des frères Proulx, Serge et Ludger photo: Serge Proulx

En effet, après la fermeture de Lutte Internationale en 1987, la seule promotion d’envergure restante à Montréal était les Loisirs St-Jean-Baptiste. Vers le début de l’année 1990, après une mésentente entre Pat Girard et Ludger Proulx, Girard avait décidé de congédier Proulx. C’est alors que Proulx, qui avait déjà produit plusieurs spots shows dans les années 80 et qui avait assisté Girard avec les scénarios de ses événements, a fondé l’ICW dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve en compagnie de Carl Langlois, Randy Côté, André Moreau et Réal Massicotte. Presqu’au même moment, Girard a décidé de congédier tout le monde des Loisirs.

« Je ne l’ai pas réalisé lorsque c’est arrivé, mais Pat me connaissait, j’étais comme lui. Il voulait me forcer à partir ma promotion alors il m’a congédié et il voulait que les autres gars viennent me rejoindre, alors il les a tous congédiés. Je pense bien que Pat me préparait à prendre sa relève. On me disait dans le temps que j’étais un Pat Girard miniature. Il était même venu voir comment je travaillais dans un de mes spots shows. Il avait aussi commencé à me montrer le booking et je l’assistais dans ses tâches. »

Champion avec son fils
Ranger n’était pas très grand, mais savait se faire détester. Il avait appris la méthode old school et l’appliquait à la lettre. À l’ICW, il a entre autres fait équipe avec Serge Proulx, frère de Ludger et pendant longtemps co-promoteur de l’organisation. Ensemble, ils se faisaient appeler Erotic Club, un duo qui faisait la pluie et le beau temps sur la rue St-Germain, là où l’ICW tenait ses combats à chaque semaine pendant de nombreuses années.

Il a aussi été gérant, accompagnant une pléiade de lutteurs vers l’arène et allant chercher la chaleur aux abords du ring. Il l’a été pour Erotic Club, les Heartbreakers, mais aussi pour le clan le plus populaire de l’histoire de la promotion, la SWAT et son leader, Serge Proulx.

Serge Proulx et son bon ami Guy à l'ICW  photo: Serge Proulx

Serge Proulx et son bon ami Guy à l’ICW photo: Serge Proulx

« Ti-Guy a été mon plus grand partenaire de lutte, mais aussi un très bon ami. J’ai beaucoup d’anecdotes avec lui. Une fois, on se préparait à sortir pour notre combat et Ti-Guy m’offre une peppermint. Donc je prends ça et en sortant du rideau, je me rends compte que c’était une boule à mites! Je l’ai crachée dans la foule. Il riait tellement! » raconte Proulx.

« Tous les jeunes lutteurs ont, un jour ou l’autre, connu le coup de manchette à Ranger Boy. Aujourd’hui, une page de ma carrière de lutte vient de se tourner. Merci pour toutes ces belles années. Au revoir mon chum », ajoute tristement Serge, qui était ami avec Ranger depuis 50 ans.

Les deux fils de Ranger, l’ainé Luc et le cadet Jonathan, sont également devenus lutteurs. Luc, mieux connu sous le nom de Lucky Ranger, était d’ailleurs l’un des bons lutteurs au Québec au tournant du nouveau millénaire, alors que l’équipe qu’il composait avec Francis Proulx, fils de Serge et neveu de Ludger, faisait sensation. Jonathan, sous le nom de Mini-Rookie, a lutté, mais beaucoup moins souvent que Luc. Les deux, tout comme leur père, ont cependant commencé à un très jeune âge.

Guy Ranger et son fils Luc (à gauche), le soir où ils ont remporté les titres par équipe de la NWC  photo: Stéphane Latendresse

Guy Ranger et son fils Luc (à gauche), le soir où ils ont remporté les titres par équipe de la NWC photo: Stéphane Latendresse

Luc a entre autres eu la chance d’être géré par son père, mais aussi de lutter en équipe avec lui.

« On a lutté ensemble dans le temps pour Ludger, mais dans les dernières années, il était revenu dans l’arène pour lutter avec moi pour la NWC de Pierre « Bad Boy Joly » (un ancien de l’ICW) et on avait été champions par équipe », se souvient avec nostalgie Luc.

Un championnat qui voulait dire beaucoup pour le paternel.

« Je lui avais demandé “Dis-moi Guy, as-tu déjà été champion par équipe avec l’un de tes fils” et à ma grande surprise il m’avait répondu non. Vous auriez dû voir ses yeux se remplir d’eau quand je lui ai dit que j’allais changer ça et faire de lui et Luc mes prochains champions par équipe de la NWC », a partagé Stéphane Latendresse, scripteur en chef de la NWC à l’époque, sur sa page Facebook.

« Le 22 mars 2008 lors du gala Face-à-Face, Les Ranger battaient T.O.D (Joly et Spike) pour devenir les nouveaux champions par équipe de la NWC. L’émotion était palpable sur le ring et Guy avait fondu en larmes quand l’arbitre leur avait remis les ceintures. De retour en arrière-scène, Guy était venu me voir et m’avait fait une longue accolade en me disant merci pour ce geste », a conclut Latendresse.

Une pneumonie fatale
Retraité de la ville de Montréal et habitant dorénavant à St-Eustache, son état de santé s’était dégradé dans les dernières années.

« Il faisait de la démence, mais c’est pas ça qui l’a tué, explique Luc. Ça faisait des mois qu’il avait de la difficulté à respirer. Mais il était orgueilleux, alors il gardait ça en dedans et ne s’en plaignait jamais. Ma mère et moi on l’a forcé à aller voir un médecin et il est entré à l’hôpital il y a environ trois semaines. Il faisait une pneumonie et était intubé. Il avait perdu 50 livres dans les derniers temps et il avait attendu trop longtemps avant d’aller voir un médecin. Ma mère m’a appelé vendredi vers 23h pour me dire qu’il n’en avait plus pour longtemps. Il est décédé devant ma mère, mon frère et moi, un peu après minuit. »

Sur une note plus personnelle, j’ai eu la chance de connaître Ti-Guy, alors qu’il était un des vétérans qu’on voyait régulièrement à l’ICW lorsque je m’y produisais. Il était vraiment old school, toujours prêt à faire un mauvais coup, mais j’étais du genre à ne pas m’en laisser imposer et je pouvais sortir mon sens de la répartie quand ça me tentait. Alors quand Ti-Guy décidait de faire une blague à mon sujet, je lui en faisais une à mon tour et on partait tous les deux à rire! Il était très plaisant à être autour dans un vestiaire de lutte. Comme me disait Luc, c’était un jaseux! Je l’ai vu pour la dernière fois il y a deux ans alors que l’ICW avait fait un événement pour la vente trottoir de la rue Ontario. Je me souviens qu’on s’était tous les deux taquinés et qu’on avait bien ri! J’en garde un excellent souvenir. Bon repos Ti-Guy.

Outre ses fils, il laisse dans le deuil sa conjointe de presque 50 ans, Louise, ses trois frères, sa sœur ainsi que ses trois petits-enfants. Les détails sur les funérailles ne sont pas encore connus, mais on m’a confirmé qu’il y aura une exposition.

Georges Guimond, tout un heel!

George Guimond et Chin Lee  photo: Linda Boucher

Georges Guimond et Chin Lee photo: Linda Boucher

Né le 15 février 1952, Georges Guimond a fait ses débuts dans la lutte professionnelle aux Loisirs St-Jean Baptiste à la toute fin des années 1960, quelques années après Guy Ranger.

Alors que je l’avais interviewé pour notre livre sur l’histoire de la lutte, Georges m’avait dit qu’il devait sa carrière à nul autre que Raymond Rougeau.

« Raymond m’a mis au monde. Je venais de rentrer à la ville de Montréal et j’ai lâché pour devenir lutteur. Raymond a aidé les petits poids dans la lutte. Il a fait beaucoup pour les locaux », m’expliquait Georges sur comment sa carrière de lutteur a commencé pour de bon.

« Quand il prenait la chaleur, il ne perdait pas son temps, se souvient Raymond. C’était un heel agressif. J’aimais lutter contre. On l’appelait “Les Babines à Guimond”. J’en garde de bons souvenirs.»

Au Québec, à la fin des années 70, il fut aussi le partenaire de Chin Lee avec les Scorpions, une équipe masquée crée par Fernand Fréchette, qui fut aussi l’un de ses meilleurs amis. C’est d’ailleurs chez Fernand que j’avais eu la chance de lui parler. Guimond n’a pas lutté qu’au Québec. Il a également travaillé dans plusieurs territoires aux États-Unis tels que Cleveland, la Floride, l’Arkansas et même Detroit pour le Sheik, alors qu’il utilisait souvent le nom de Georges « The Rat » Labelle chez nos voisins du sud. Il a aussi lutté dans les Maritimes pour les frères Kay, puis, il a fait quelques combats pour le compte de la WWF.

« J’avais entre autres lutté contre Pedro Morales, Don Muraco, Jimmy Snuka et Tor Kamata », se rappelait-il. Dans les années 1980 et 90, il a également travaillé pour les Loisirs, pour Lionel Provost et pour l’ICW, avant d’arrêter complètement. Il était reconnu pour être tout un heel, un vrai vilain. Il pouvait tout faire pour se faire détester.

« Il pouvait être cochon dans sa façon de lutter, raconte Manon Fréchette, la fille de Fernand, décédé lui aussi il y a un peu plus d’un an. Il pouvait cracher sur les gens, un vrai vilain pas de classe! »

George qui lance Robert Rancourt (Sunny War Cloud) dans les câbles  photo: Linda Boucher

Georges qui lance Robert Rancourt (Sunny War Cloud) dans les câbles photo: Linda Boucher

Même son de cloche de la part de ses contemporains.

« Georges Guimond était une vraie machine à heat. Serge Proulx a probablement été influencé par lui », se souvient Sunny War Cloud.

« Un peu car il était très vilain, méchant et sournois, confirme Serge. Il avait un style de vilain pas comme les autres. Disons que j’ai pris un petit quelque chose de Georges. »

Mais l’hommage ultime vient de Ludger Proulx, qui le connaissait depuis le temps des Loisirs.

« Aucun heel ne lui arrivait à la cheville. Pour moi, c’est le meilleur vilain que j’ai vu dans ma carrière. Il travaillait sa foule, il savait mettre le face over et il avait une face à frapper dedans! Tu aurais trippé sur lui », me racontait Ludger.

Heel dans l’arène, babyface dans la vie
Mais dans la vie de tous les jours, Guimond était aux antipodes de son personnage.

« Georges a toujours été là pour moi, se souvient Manon. Il était comme un protecteur. Si j’avais besoin de lui, il était là. En fait, il était toujours là pour notre famille. C’était un homme loyal, pas hypocrite, honnête. S’il t’aimait, il t’aimait pour vrai. »

Des propos qui font échos chez Jeannine Fréchette, veuve de Fernand.

« Quand Fernand a été à l’hôpital dans les derniers temps, Georges allait le visiter régulièrement. Il était très proche de lui », se rappelle-t-elle.

Les dernières années n’ont pas été de tout repos pour Guimond. Il était atteint de la paralysie de Bell, la même maladie qui a frappé le commentateur Jim Ross à quelques reprises. Il a fait un AVC, avait subi une opération à cœur ouvert, avait eu une infection à une oreille, avait fait quatre double pneumonie et finalement, c’est un arrêt cardiaque qui a mis fin à ses jours, vers 8h35 le matin du 4 juin dernier.

Malgré tout, considéré par ses proches comme un charmeur, il avait trouvé le moyen de se marier le 14 septembre 2019 avec Chantal Laliberté. De 15 ans sa cadette, Chantal connaissait Georges depuis qu’elle était toute petite parce que son père, Jean-Guy, était lui aussi lutteur aux Loisirs.

« Par hasard, j’ai déménagé dans le même bloc appartement que lui à Longueuil. On était voisins! Il m’a fait la cour pendant deux mois avant que j’accepte de sortir avec lui. »

Enfant unique, il avait été adopté suite au décès de ses parents. Outre Chantal, il laisse dans le deuil son garçon Karlof.

Régis Lévesque et le champion International Dino Bravo  photo: Linda Boucher

Régis Lévesque et le champion International Dino Bravo photo: Linda Boucher

Régis Lévesque a lutté et a aussi promoté de la lutte
Mieux connu dans le monde de la boxe, Régis Lévesque a fait ses débuts dans les sports de combats comme lutteur professionnel dans sa ville natale de Sainte-Angèle-de-Laval, qui est aujourd’hui Bécancour, en banlieue de Trois-Rivières. Âgé de 19 ans en 1955, il s’était acheté une arène et occupait les rôles de lutteur, promoteur et scripteur! Il a fait ça pendant quatre ans avant de devenir boxeur.

Puis, à la fin des années 1960, il a été le promoteur local à Trois-Rivières pour les As de la Lutte de Johnny Rougeau. Finalement, dans les années 80, il a été le publiciste de Lutte Internationale, signant quelques textes promotionnels pour mousser certains combats. Il faut se rappeler qu’à l’époque, les bureaux de la boxe et de la lutte étaient voisins au Centre Paul-Sauvé. Alors comme promoteur de boxe, Régis, le premier à présenter de la boxe au Centre Paul-Sauvé, connaissait tout le monde du côté de la lutte. Lorsque je l’avais interviewé, il avait de très bons souvenirs de ce milieu. J’ai eu la chance de le rencontrer à quelques autres reprises, alors qu’il avait aussi assisté au lancement de notre premier livre en 2013. Régis s’est éteint mardi dernier, le 27 octobre, à l’âge de 85 ans. Il laisse dans le deuil ses enfants Annie, Josée et Daniel.

Johnny Kruger, un gars apprécié sur la scène locale

Johnny Kruger est décédé au jeune âge de 47 ans

Johnny Kruger est décédé au jeune âge de 47 ans

Finalement, le 29 septembre, Claude Dufour, mieux connu sur la scène locale sous le nom de Johnny Kruger, est décédé à l’âge de 47 ans, suite à une infection au pied qui a très mal tournée. Il a lutté pendant de nombreuses années entre autres pour la WTA et l’ICW, mais aussi pour d’autres promotions telles que la CTW et la FLQ. Il était très apprécié par ses pairs. Il laisse dans le deuil sa conjointe Carole ainsi que ses fils, Dominic et Junior, qui ont eux aussi lutté respectivement sous les noms de Max et Dom Kruger.

Resto-Bar
Cette chronique est une présentation du Resto-Bar Coin du Métro. Le Resto-Bar Coin du Métro, 10 719 Lajeunesse, l’endroit par excellence pour tous les événements sportifs tels que le hockey, le soccer, la boxe, la lutte et le football à Montréal! Vous pouvez aussi consulter leur page Facebook.

Bonne lutte à tous et à toutes!

Si vous avez des questions, des suggestions ou des commentaires, n’hésitez pas à communiquer avec moi au patric_laprade@videotron.ca, sur ma page Facebook ou sur mon compte Twitter.

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