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04/08/2017 | Chroniques

Le Poing, édition spéciale: OLE! OLE! OLE!, les origines de Sami Zayn

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Pat Laprade

Pat Laprade

En marge du spectacle non-télévisé de la WWE demain soir au Centre Bell, Lutte.Québec vous présente la première de deux chroniques sur le Québécois Sami Zayn, qui fera les frais de la finale face à l’actuel champion de la WWE, Jinder Mahal. Demain, vous aurez droit à une entrevue que j’ai faite avec Sami plus tôt cette semaine, mais pour aujourd’hui, je laisse la parole à un collègue de longue date, Jean-François Poulin, qui nous ramène 15 ans en arrière pour nous raconter les origines de Zayn et sur son expérience personnelle avec lui, alors qu’il était connu sous le nom d’El Generico.

Il y a toujours une certaine fierté de voir un Québécois à la WWE ou d’en voir un percer dans le monde de la lutte internationale, que ce soit au Japon, au Mexique ou dans les grandes fédérations indépendantes américaines. En 2013, lorsque nous avions appris que la WWE avait signé Sami Zayn à un contrat de développement, il y a eu une grande réaction à l’interne dans le monde de la lutte québécoise.

D’ailleurs, beaucoup de gens se demandent, d’où vient le fameux Ole! Ole! Ole! qui est souvent scandé pour le lutteur montréalais. Voici donc l’histoire méconnue d’El Generico, et la marque d’affection des fans, au Skratch de Laval, un certain samedi soir il y a maintenant 15 ans.

Les origines du Générique Luchador
El Generico a fait ses débuts à la IWS à l’été 2002, dans ce qui au départ était censé être un seul combat. Le personnage n’était pas considéré comme quelque chose de sérieux et n’était pas supposé l’être non plus.

Revenons un peu en arrière.

J’avais rencontré le jeune homme pour la première fois l’année précédente au métro Honoré-Beaugrand pour la vente de vidéocassettes de lutte. À cette époque, je me déplaçais constamment pour rencontrer mes « clients » de mon site internet de vente de VHS. Pendant sept ans, j’ai vendu des milliers de vidéocassettes de lutte à nombreux d’entre vous. Du tape-trading comme on disait. Bien avant les DVDs et des sites comme YouTube. J’avais reçu un courriel d’un gars dont le nom était Ram Hardy (il était un grand amateur des Hardy Boyz) et il voulait des compilations de la défunte ECW. Il voulait s’intéresser à la lutte autre que celle qu’il voyait à l’écran sur une base régulière. C’est toujours un plaisir de rencontrer les gens en personne et discuter avec ces passionnés de lutte. J’ai même rencontré mon meilleur ami de la même façon et ce fut mon tout premier client.

Ram me parlait du fait qu’il avait commencé à se faire entraîner peu à peu sur la Rive-Sud de Montréal avec Pat the Kid (Patrick Smart) et Alex Sanders. Il me disait qu’il voulait regarder des vidéocassettes de lutte pour apprendre des manœuvres et se donner une meilleure base pour ses cours de lutte. Nous avons gardé contact par la suite et je lui ai envoyé plusieurs autres vidéocassettes de lutte hardcore et de la ECW dans les mois qui ont suivi.

L’année suivante, à l’été 2002, il m’envoie un courriel, fier de me dire qu’il allait commencer à la IWS en tant qu’El Generico, un super-héros des pauvres. Il avait commencé à lutter sous un autre nom, Stevie McFly, pour d’autres promotions, dont la FLQ de Paul et Carl Leduc, et emmagasinait le plus d’expérience possible de ces autres promotions qui lui donnaient une chance. Il était très nerveux, car il devait affronter TNT (Anthony Tonin), un des vétérans les plus sous-estimés des 15 dernières années dans la lutte au Québec. À ce moment-là, TNT avait un personnage de lutteur old-school dans une promotion axée sur un style de lutte complètement différent, ce qui faisait de lui un excellent heel. Le soir du combat, le promoteur Manny Eleftheriou a donné une cape à Ram (celle du lutteur Steve Royds), a pris un masque du lutteur mexicain Octagon qu’un autre vendeur de vidéocassettes avaient à sa table de marchandise, d’autres lutteurs et lutteuses en arrière-scène lui ont dessiné des tatous temporaires sur le corps au marqueur noir, l’animateur de la soirée l’a annoncé venant de Tijuana au Mexique, lui donnant le sobriquet de Generic Luchador, et Ram est devenu du jour au lendemain El Generico. TNT lui a donné une petite correction et Generico n’a pas eu beaucoup d’offense durant le combat. Ceci dit, le vétéran lui a quand même donné beaucoup plus qu’il devait au préalable. Il était l’adversaire idéal pour les recrues et pouvait les aider tout au long du combat.

Ole! Ole! Ole!
Rien d’extraordinaire me direz-vous?

Mais c’est à ce moment que la magie a fait son œuvre. Alors qu’il essayait tant bien que mal de rallier la foule à sa cause, à chaque fois qu’il en avait l’occasion, il criait Ole! en regardant les amateurs. La foule présente en ce 14 juillet 2002 s’est lentement, mais surement portée au secours du super-héros. J’y étais avec quelques amis et nous avons décidé de scander Ole! Ole! Ole! comme les spectateurs font durant les évènements sportifs. C’était un chant très discret au début et par la suite, toute la foule du Skratch a embarqué. C’était difficile de s’entendre parler tellement la foule embarquait. Je ne crois pas que la IWS s’attendait à une telle réaction. Toutefois, on ne croyait pas avoir créé un phénomène non plus. C’était censé être un seul combat.

Par la suite, la IWS a donné une véritable chance à El Generico et il a commencé à faire son nom à travers la province. La première fois qu’il est apparu aux États-Unis c’est avec la CZW, dans un match à 4 avec Kevin Steen, Sexxxy Eddy et Exess, et le chant de Ole! Ole! Ole! l’a suivi là-bas, d’autant plus qu’il avait alors commencé à utiliser la chanson des Bouncing Souls, thème qu’il n’avait pas à son premier combat. Je ne pensais pas que nous avions eu un tel impact, nous qui l’avions scandé que dans le feu de l’action.

Le reste fait partie de l’histoire comme on dit.

Il a lutté pour les plus grandes promotions indépendantes aux États-Unis et au Canada, telles que Ring of Honor, PWG et JAPW. Il a voyagé dans 29 pays dont le Japon, l’Angleterre et oui, même le Mexique! Et après 11 ans, la WWE a finalement appelé.

Il a bûché très dur et a passé à travers nombreuses blessures pour faire sa marque dans lutte à travers le monde. Mais il a toujours gardé cette éthique de travail, depuis le début, celle qu’il avait quand il montait les arènes de lutte à la FLQ, à la IWS ou à la MWF. Il a aussi toujours pris le temps de parler aux fans et voyait ça comme une marque de respect envers ceux qui l’avait tant aider à ses débuts.

C’est maintenant un véritable plaisir de le voir à WWE à chaque semaine. Je ne croyais pas avoir assisté à quelque chose d’historique ce fameux samedi de juillet 2002, encore moins d’avoir contribué à rendre cette soirée-là mémorable, mais à chaque fois que j’entends le Ole! Ole! Ole! , j’ai toujours une fierté d’avoir été là, dès le début, et d’avoir donné un petit coup de pouce à celui qu’on appelle maintenant Sami Zayn.

Jean-François Poulin
jfpoulin33@gmail.com

Resto-Bar
Cette chronique est une presentation du Resto-Bar Coin du Métro. Le Resto-Bar Coin du Métro, 10 719 Lajeunesse, l’endroit par excellence pour tous les événements sportifs tels que le hockey, le soccer, la boxe, la lutte et le football à Montréal! Vous pouvez aussi consulter leur page Facebook.

Bonne lutte à tous et à toutes!

Si vous avez des questions, des suggestions ou des commentaires, n’hésitez pas à communiquer avec moi au patric_laprade@lutte.quebec, sur ma page Facebook ou sur mon compte Twitter.

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