Quand j’ai su que Sheamus avait eu le rôle de Rocksteady, je me suis dit que j’avais peut-être trouvé la seule raison au monde qui me pousserait à vouloir voir ce deuxième opus des remakes pour millenials.
Produite par Michael Bay, cette nouvelle mouture avait très mal commencé en 2014, se mettant les fans à dos avec un film particulièrement pourri. L’on y apprenait que les Tortues sont en fait des extraterrestres, que le cul de Megan Fox prenait plus de temps d’écran que les tortues et que chacun des frères avait une personnalité tellement peu définie, clichée et unidimensionnelle qu’au final, très peu de gens ont été satisfaits. Puis, deux jours suivant sa sortie, Michael Bay annonce sa suite pour 2016, promettant de belles choses aux fans de la série s’ils avaient la patience de le laisser faire son schéma narratif. Après tout, que pouvait-il arriver aux Tortues quand on sait ce que Bay a réussi avec les Transformers… right?
L’histoire commence exactement où le 1er s’est arrêté alors que le Foot Clan interrompt une opération policière visant à transporter Shredder dans une prison à sécurité extrême où il devrait normalement pourrir. La police est incompétente et les Tortues n’arrivent pas à travailler en secret assez longtemps pour empêcher sa fuite, mais elles réussissent néanmoins à ramasser des indices qui leur permettront de retracer ses nouveaux quartiers. Ils seront aidés de Casey Jones qui sera suspendu par le service policier pour son manque de jugement dans cette affaire. De son côté, Shredder peut compter sur Neil deGrasse Tyson Baxter Stockman pour mettre la main sur les pièces d’un télé-porteur ultra-dimensionnel et pour transformer deux criminels idiots, Bebop et Rocksteady, en l’animal qui compose en grande partie leur ADN primitif. . En gros, l’histoire c’est ça.
Je ne vous en révèle pas plus côté scénario, parce que, surprise, c’est un très bon divertissement qui vient effectivement réparer tous les torts causés par le premier film. Je sais, je sais, je ne m’y attendais pas du tout non plus! Cet épisode de la nouvelle relance est très respectueux de sa source originale, présente beaucoup d’hommages au passé des Ninja Turtles (films, BDs, animation, culture populaire) et m’a démontré qu’effectivement, un film avec Krang, le Technodrome ou ce qui compose les éléments plus fantastiques de cet univers, au milieu des années 90, aurait été impossible à réaliser de façon satisfaisante. Si ça continu dans cette lancée, j’attends le trois avec impatience. Malheureusement, Hollywood nous a tellement enculés dans les 10 dernières années avec des remakes, suites, adaptations de BDs et remoutures immédiates que le film est en train de floper. C’est à suivre, car il a clairement été fait par des fans de l’univers TMNT.
Maintenant, la partie qui nous intéresse à Filmomania… Sheamus? Il est comment?
Commençons par la bonne nouvelle: Sheamus a beaucoup de charisme à l’écran et vole de loin la vedette et l’attention à Gary Anthony Williams, qui joue Bebop. Cependant, si Williams est un acteur, notre ami Sheamus ne l’est pas. Oui, il est gros, imposant, son accent est cool, tu veux voir son personnage boire une bière et frapper quelque chose, mais quand il parle, il a l’air d’un gars qui attend sa prochaine ligne, mécaniquement. En gros, il joue lui-même, avec un texte.
Même sa partie où il est généré par ordinateur ne colle pas. Sa voix ne suit pas les actions du personnage. Il joue faux. Pensez à Vince McMahon dans le dessin animé des Pierrafeu, ou les premiers jeux vidéos avec des voix ajoutées. Elle a une dimension tellement artificielle qu’il est clair que notre ami irlandais n’aura pas de carrière de doubleur après la WWE. Il peut jouer un EXCELLENT 3e rôle, un rôle de bras, un rôle de tough, mais pas un rôle avec autant de dialogue. Et ce dialogue, je parie n’importe quoi qu’il a été écrémé à toutes les étapes de la production quand on l’a vu donner sa performance. Bebop parle 2x plus que Rocksteady alors que c’est ce dernier que l’on voit surtout à l’écran. Reste que je suis content pour Sheamus parce qu’à 38 ans, ses meilleures années de lutte sont derrière lui. S’il peut envahir la culture populaire de cette façon avec un rôle qui lui garanti ComicCons, jouets, suites et culte de fans, je suis pour. CM Punk aurait apparemment auditionné pour le rôle, mais j’imagine que c’était comme à son temps avec la WWE… une grosse magouille pour l’empêcher d’avoir du succès au profit des lutteurs de Triple H…
Ce qui ressort de chaque fois que quelqu’un de la WWE se retrouve sur un plateau, c’est leur générosité et leur disponibilité. Quand tu t’habitues à faire 6 heures de route par show pour un salaire raisonnable, t’entraîner, manger de la scrap à des heures irrégulières, dealer avec des bébés lala backstage, cinq jours sur sept, et que tout à coup, tu te retrouves sur un plateau, de 8à5, très bien payé, pas de voyagement à faire, traité aux ptits oignons par des assistants de prod, maquillé et nourri, ça doit être le paradis! Pas de doute que pour eux ce n’est même plus un travail.
Le film est en salles en ce moment même. Profitez-en, c’est vraiment vraiment meilleur que Batman v Superman! Il y a beaucoup de références à mon film préféré de la trilogie originale des Tortues Ninjas, réalisé en 1991, Secret of the Ooze. Beaucoup d’entre-vous le savent surement déjà, mais un lutteur a fait un caméo dans celui-là. Lorsque Shredder devient Super-Shredder après le show de Vanilla Ice, c’est Kevin Nash qui enfile le costume du Déchiqueteur!
J’ajouterai ceci en terminant: Criss que je suis écoeuré que les lutteurs de la WWE soient crédités selon leur nom de gimmick à la WWE dans un film qui n’est même pas produit par la WWE. Paige, Miz, The Rock, Kane, Ziggler, Big Show. Je crois que de ne pas mentionner le vrai nom d’un artiste en dehors de la WWE ne fait que nuire à sa possibilité d’intégration dans les médias traditionnels. Je comprends que la WWE veut s’assurer que son lutteur, au final un vulgaire produit créé de toutes pièces, avertisse le grand public que s’ils ont aimé cet homme ou cette femme dans un film, qu’ils peuvent le voir toutes les semaines à la WWE, mais ça serait quoi de mettre Stephen “Sheamus” Farrelly dans le générique d’un film qui sera vu à 90% par des non-fans de lutte? J’ai l’impression qu’on peut mesurer le degré d’attachement de la WWE à son lutteur d’après le crédit qu’un film lui donne: The Rock était crédité comme ça dans ses débuts, quand il rapportait beaucoup à la WWE. Puis, plus il était à temps partiel, c’est devenu Dwayne The Rock Johnson et finalement Dwayne Johnson quand le grand public l’a élu comme l’Arnold de notre ère..
J’ai effectué le tirage au sort avec tous ceux qui ont partagé la dernière chronique sur le film d’Anna Nicole Smith et Chyna. Le gagnant, au pseudonyme d’Alutte Baldring, a été averti. Merci d’avoir partagé, mais rassurez-vous, le film est vraiment VRAIMENT pourri!