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02/02/2016 | Chroniques

Le Poing: NXT, une influence qui se fait sentir au Québec

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Pat Laprade

Pat Laprade

Depuis bientôt un an, NXT est devenue la promotion « indépendante » numéro un au monde. Le marché que tente d’obtenir Paul Levesque est celui de Ring of Honor, Pro Wrestling Guerrilla et Evolve, qui sont probablement les trois plus grosses organisations de lutte en marge de la World Wrestling Entertainment, Total Non-Stop Action et New Japan Pro Wrestling présentement.

Mais cette ascension n’arrive pas sans faire de vagues. Et cette tempête, on la ressent jusqu’ici, au Québec.

En effet, à cause du phénomène qu’est devenu NXT, il est de plus en plus difficile pour une promotion locale de faire venir un lutteur de renom ou de talent, qui va attirer des foules ou qui va offrir une performance à couper le souffle.

Je m’explique.

Depuis 12 mois, NXT signe un nombre jamais atteint auparavant de lutteurs indépendants. Que ce soit les Rich Swann, Biff Busick, Samoa Joe ou Austin Aries, ces lutteurs ont signé un contrat de développement ou un contrat spécial, avec une condition commune : ils ne peuvent plus lutter ailleurs.

De plus, NXT utilise de plus en plus de talents indépendants sur une base périodique, mais tout de même de façon régulière. On pense notamment à Johnny Gargano et Tommaso Ciampa. Si c’est bon pour les lutteurs de performer et de se faire voir sur une plate-forme comme NXT, ça l’est moins pour les promoteurs, qui devront payer plus cher pour obtenir ces mêmes lutteurs. Sans compter qu’il y a toujours à l’eau la ligne qui leur permettrait de signer un contrat de développement, ce qui rend la planification à long terme quasi impossible.

Cette situation avec NXT a donc un effet domino, un domino à trois volets : les contrats exclusifs, les disponibilités et l’argent.

De plus en plus de contrats fermés
ROH signe maintenant ses lutteurs à des contrats exclusifs, leur permettant d’aller lutter à New Japan ou PWG, mais dans aucune autre promotion. Evolve signe également certains de ses lutteurs de façon exclusive et peut compter sur son association avec NXT. La TNA, qui sort les cordons de sa bourse dernièrement, signe également ses lutteurs à des contrats quasi-exclusifs, dans le sens où les gars ont maintenant un salaire annuel et c’est TNA qui agit comme agent. Autrement dit, elle a un droit de regard. Donc si l’argent n’est pas suffisant, si le script ne lui plait pas, TNA a le dernier mot. Sans compter que TNA n’a pas la réputation d’être la plus fiable et la plus facile à faire affaires avec. Et bien sûr, le prix de ses lutteurs est toujours taxé de la cote que la compagnie prend.

De son côté, avec les départs de Styles, Nakamura et compagnie, New Japan est également en train de vouloir signer rapidement les jeunes lutteurs qui se démarquent, eux aussi à des contrats exclusifs ou conditionnels. Finalement, Lucha Underground a aussi des contrats exclusifs pour son personnel.

Un agenda bien rempli
Pour tous ceux qui n’ont pas de contrats exclusifs, la disponibilité devient un problème. Car minimalement, les plus grosses promotions vont toutes tenter d’avoir la priorité du lutteur en question. Dans certains cas, les gars n’ont pas le choix. C’est le cas de New Japan et Lucha Underground par exemple. Un promoteur local peut avoir réservé un lutteur pour une date donnée, mais si New Japan ou Lucha confirment des dates, même si le lutteur a déjà confirmé sa présence ailleurs, il va s’envoler vers Tokyo ou Los Angeles.

Dans d’autres cas, les lutteurs vont vouloir prioriser certaines promotions, qui pourraient leur être bénéfiques pour leur carrière. Evolve avec son association avec NXT est l’évidence même, mais PWG, là où plusieurs recruteurs de la WWE dont William Regal se rendent couramment, fait partie du même groupe.

Avec NXT qui fait de plus en plus de house shows et d’autres promotions telles que Combat Zone Wrestling, CHIKARA, Revolution Pro Wrestling, NOAH et Dragon Gate, qui sont souvent vus comme une porte d’entrée aux promotions plus importantes, c’est un casse-tête que de trouver un lutteur disponible. Et aux dernières nouvelles, il n’y a que 52 vendredis et samedis par année.

L’argent, le maudit argent
Si un lutteur n’a pas de contrat exclusif et qu’il est disponible, reste à voir ses demandes financières. En fait, non seulement ça, mais s’il en vaut la peine. Un promoteur doit toujours se demander s’il va pouvoir rentabiliser sa dépense et résister à la tentation émotionnelle d’engager un lutteur parce qu’il est bon et qu’il aime le voir lutter et ce, peu importe le prix. Au niveau indépendant, rare sont ceux qui attirent assez pour couvrir la totalité de leurs frais. Les seuls ayant ce potentiel sont ceux qui ont lutté assez d’années à la WWE. Le marché québécois est principalement un marché WWE. Ce sont ceux qui y ont lutté qui ont le potentiel de faire bouger considérablement les foules.

Malgré cela, tout dépend de l’époque. Les gars qui ont lutté à la WWE dans la période post-Attitude Era ne sont souvent pas les meilleurs pour attirer des foules. Shelton Benjamin par exemple est un excellent lutteur qui n’attirera pas ce qu’on lui paye. Et parmi ceux qui pourraient réellement faire une différence au box office, ils demandent généralement trop cher. Incroyablement trop cher. Un John Morrison (Johnny Mundo) par exemple. J’en conviens que malgré son prix il lutte à chaque semaine ou presque, mais ce n’est pas parce qu’une promotion fait venir un lutteur ou a un gros alignement qu’elle fait nécessairement de l’argent. Ça parait bien et tout, mais le but d’une promotion de lutte, comme toute bonne compagnie d’ailleurs, demeure de faire de l’argent. On l’oublie souvent. Un Dolph Ziggler ou un Daniel Bryan demanderaient les yeux de la tête s’ils étaient libres et sans télévision, il est à se demander si même eux seraient rentables. Les lutteurs de l’Attitude Era sont encore ceux qui attirent le plus pour le prix qu’ils demandent, mais la formule commence à devenir redondante. J’adore les Tommy Dreamer, Rhino et compagnie, mais ils n’ont plus la même valeur qu’autrefois. Plusieurs ne prennent pas de contrats indépendants ou ne luttent tout simplement plus. D’ailleurs Rey Mysterio à la IWS le 5 mars prochain sera un beau test pour le marché local.

Ceci dit, un promoteur peut faire ses frais de différentes façons, le prix d’entrée n’étant pas la seule source de revenus liée au lutteur. Certains vont accepter de partager les revenus avec le promoteur pour un séminaire. D’autres vont accepter la même chose pour une séance de photos ou d’autographes avec les fans. La vente de DVD peut également être une bonne source de revenus, même si le marché du DVD n’est plus ce qu’il a déjà été.

« C’est assez difficile de recouvrir l’investissement sur le lutteur simplement sur la vente de billets en majorité dû à son manque de visibilité au grand public. Tu vas attirer sur le long terme, si tu le fais venir de façon régulière, car là ta foule va pouvoir voir le talent du gars et va vouloir revenir pour le voir lutter », raconte le scripteur en chef de la NSPW à Québec, Patrick Lono.

À cause de cette guerre de talents entre les différentes promotions majeures, il n’a jamais été aussi profitable d’être un lutteur indépendant. Ce qui a pour effet que le prix des lutteurs va varier considérablement et dans certains cas, très rapidement.

« On est en contact avec un lutteur qui, après avoir signé une entente avec New Japan, a doublé son prix dans les derniers mois », ajoute Lono.

Le prix du lutteur est une chose, mais il y a aussi les coûts fixes qui sont de plus en plus élevés.

Un vol des États-Unis coute en moyenne entre 500$ et 600$. De la Californie? Près de 1000$. Ajoutez à ça une chambre d’hôtel et si un lutteur demande 500$ pour lutter, un prix très abordable, on parle d’une dépense totale avoisinant les 1500$ ou si vous aimez mieux 75 fans à 20$ le billet. Et on parle ici de 75 nouveaux fans, qui ne seraient pas venus si ce lutteur n’avait pas été sur la carte.

Et pour la première fois depuis très longtemps, on débute l’année avec un dollar américain qui vaut 30% de plus que notre dollar. Si un lutteur coûtait 500$, il en coûte aux promoteurs du Québec 650$ maintenant.

Si vous ajoutez à tout ceci les blessures, les aléas de la vie, les tempêtes de neige, les passages douaniers, il est de plus en plus compliqué pour un promoteur de faire le bon choix au bon moment.

« Avoir un engagement de la part du lutteur est de plus en plus difficile. La meilleure façon d’avoir une réponse maintenant est de passer par un intermédiaire, on passe de moins en moins directement par les lutteurs. Mais un intermédiaire ne peut pas plus garantir sa présence. On se fait souvent dire que pour l’instant c’est oui, mais que ça pourrait changer. Si t’as pas la garantie que le lutteur va se présenter, il faut que tu attendes avant de le publiciser et ça risque d’être moins rentable au bout du compte. Et si à la dernière minute le lutteur ne peut plus, t’es dans le trouble. Cherches-en un autre pour voir! » conclut Lono.

De la star NXT Johnny Gargano à l’ancien de la WWE Paul London, en passant par l’ex-champion de ROH Roderick Strong et l’ex-champion TNA Bobby Roode, une vingtaine de ces vedettes de la scène indépendante sont venus au Québec pour une promotion ou une autre en 2015, la NSPW et l’IWS trônant au sommet de cette liste. C’est donc une situation qui sera intéressante à suivre dans la prochaine année.

En rafale…
-Très triste d’apprendre que Bret Hart est atteint d’un cancer. J’ai mes démêlés avec Bret sur le plan personnel, mais ce n’est jamais une chose que tu souhaites voir arriver à qui que ce soit. Je souhaite sincèrement qu’il s’en remette à 100%.

-J’ai bien hâte de voir où va mener la victoire de Dolph Ziggler sur Kevin Owens hier soir à Raw. Est-ce qu’on veut donner de la longueur au programme ou est-ce que le fameux booking 50/50 que la WWE aime tellement faire depuis trop longtemps déjà?

-J’en parle d’avance, mais Bertrand Hébert et moi-même auront un kiosque au ShawiCon à Shawinigan les 13 et 14 février prochain. Rémi-Pierre Paquin, qui a joué le rôle d’un lutteur dans La Théorie du K.O., est le porte-parole tandis que Jacques Rougeau et son garçon Cédric sont au nombre des invités. C’est à ne pas manquer si vous êtes dans le coin.

La question de la semaine Resto-Bar Coin du Métro

Resto-Bar
Premièrement, merci à tous ceux qui ont participé. La bonne réponse à la question de la semaine dernière – qui a remporté le prix du meilleur lutteur de l’année au Québec en 2014 – était Kevin Steen. Félicitations à Francis Lachance qui se mérite 20$ de certificats-cadeaux au Resto-Bar Coin du Métro. Je vais communiquer avec le gagnant par courriel.

Cette semaine, la question est la suivante :

Quel est le nom (vrai nom ou un de ses personnages) du père de Bray Wyatt et Bo Dallas?

Envoyez vos réponses à patric_laprade@lutte.quebec. Le gagnant sera connu la semaine prochaine. Pour plus de détails sur le Resto-Bar Coin du Métro, veuillez consulter leur page Facebook. Le Resto-Bar Coin du Métro, 10 719 Lajeunesse, l’endroit par excellence pour tous les événements sportifs tels que le hockey, le soccer, la boxe, la lutte et le football à Montréal!

N’oubliez pas que le Resto-Bar Coin du Métro est situé dans le nord de Montréal et qu’il faut vous présenter sur place afin d’obtenir votre prix. Donc si vous habitez à deux ou trois heures de route et que vous ne pensez jamais y aller, veuillez svp avoir la courtoisie de ne pas répondre au quiz et de laisser la possibilité à d’autres de gagner. Merci!

Bonne lutte à tous et à toutes!

Si vous avez des questions, des suggestions ou des commentaires, n’hésitez pas à communiquer avec moi au patric_laprade@lutte.quebec, sur ma page Facebook ou sur mon compte Twitter.

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