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11/10/2015 | Chroniques

Mon Top 5 des Champions du Monde de lutte

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Lors d’une conversation avec un autre lutteur dans le vestiaire la semaine dernière, je me suis fait poser la question suivante :

Quel est ton top 5 des Champions du Monde?

Je n’ai pas vraiment eu à réfléchir sur mes 5 choix, mais plus aux raisons du pourquoi je les voyais là. C’est une question intéressante, presque l’équivalent au hockey de Lemieux ou Gretzky? Bref voici ce que j’en pense, mais je n’ai pas vraiment d’ordre précis. Pas d’ordre car la question est tellement générale, on ne parle pas juste de talent, de charisme ou de technique ici. On parle d’un ensemble de tout qui fait que dans mon oeil de fan/lutteur je vois ces 5 types-là dans ma liste.

Je me suis juste contenté d’évaluer les lutteurs que j’ai vu à l’oeuvre sur une longue période, alors je ne pouvais inclure des lutteurs comme Harley Race, Terry et Dory Funk ou même Édouard Carpentier, Yvon Robert ou Bruno Sammartino. Je ne les ai pas vu “en direct”. Mais je suis certain que quelqu’un de plus vieux que moi pourrait les inclure dans sa liste. Voici ma liste :

– Hulk Hogan (WWF)

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Un incontournable, aucun autre lutteur de l’Histoire n’aura transcendé le monde de la lutte pour devenir une icône de la culture populaire. Je crois qu’il est probablement aussi connu que Michael Jackson ou le Père Noël. C’est vous dire l’impact qu’il a eu.  Il a changé le visage de la lutte pour toujours à mon avis. Avec son personnage, son charisme, son physique. Non il ne fut pas le premier bodybuilder de la lutte, mais c’est avec lui que la norme de musculature fut fixée. Il a emmené la WWF (WWE on se comprend) à des sommets inimaginables. WrestleMania, c’est Hulk Hogan. Le succès des “Saturday Night Main Event” avec des cotes d’écoute record. Le style de la WWF s’est orienté avec lui. C’était fini le temps des Champions qui devaient être d’anciens champions de lutte olympique ou greco-romaine. On passait pour de bon, à 100%, à la lutte spectacle. Et le spectacle, il était là, plus grand que nature. Tout tournait autour de lui et la WWF faisait des affaires d’or avec lui. Il pouvait rallier les fans de lutte et les fans occasionnels, les jeunes comme les vieux, un peu comme Superman dans le monde des BD. C’est assurément le premier nom qui vient en tête de monsieur et madame tout-le-monde quand on leur demande de nous nommer un lutteur. Même quelqu’un qui n’a jamais écouté la lutte, sait qui est Hulk Hogan et peut te le décrire. Il est à la lutte ce qu’Elvis Presley est à la musique. Il y en a eu d’autres avant et après lui, mais c’est lui qui est le visage le plus connu.

– “The Nature Boy” Ric Flair (NWA)

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Contemporain de Hogan, quand les 2 étaient à leur sommet, mais assez différent. Comme presque tous les autres noms sur ma liste, seul les fans de lutte pourraient savoir qui il est, juste Hogan et The Rock sont des noms connus de tous les foyers, mais quel lutteur! Technique, charisme, personnage et surtout, la Classe. Classe avec un “C” majuscule. Il était flamboyant avec son entrée, une musique classique, ses robes d’entrée avec paillettes et plumes toutes plus grandioses les unes que les autres. Toujours en veston et cravate lors de ses entrevues, comme un athlète professionnel, je dirais, comme un professionnel point. À ses dires, ses souliers coûtaient plus cher que ma maison. Rolex au poignet, il dégageait le succès. En plus, dans l’arène, il livrait la marchandise et en double. Flair pouvait lutter 8 combats de 60 minutes par semaine. Dans le temps, on n’appelait pas ça un “IronMan match”, c’était juste Flair au bureau, une journée normale pour lui. Sans compter que tous ses adversaires, peu importe qui ils étaient, avaient toujours l’air de Superstars. Gagne ou perd, un lutteur avait toujours l’air meilleur qu’il ne l’était et Flair en “méchant” arrivait toujours à nous faire aimer et encourager son adversaire comme si, tout d’un coup, ce lutteur était notre lutteur préféré.
Malgré la flamboyance, il nous montrait qu’une fois les paillettes et les plumes enlevées, il était un coriace adversaire. Utilisant tous les trucs, loyaux ou non, il montrait qu’il tenait à son titre. Très important pour un grand champion, montrer aux fans qu’il y tient plus que tout, ensuite on ajoute les nuances selon notre personnage et notre affiliation (bon ou méchant), mais faut toujours montrer qu’on est fier et qu’on y tient. Si quelqu’un arrivait à battre Flair pour un titre, ce lutteur devenait automatiquement une figure respectée et crédible dans l’optique des fans. Sting a grandement profité de ses échanges avec Flair pour se construire une réputation. Ronnie Garvin aussi, sa rivalité avec Flair est une de mes préférées à vie. 2 lutteurs accomplis et redoutables, un qui est un dur qui parle peu et l’autre qui est son total opposé. Les montages vidéo d’entrainements de Garvin entrecoupés des sorties glamours de Flair entouré de femmes, contrastaient énormément. Mais c’est ce qu’on veut à la lutte, 2 mondes qui s’affrontent.

– Rick Martel (AWA)

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Si tu lis mes chroniques régulièrement, tu sais tout le bien que je pense de Rick Martel, alors tu ne seras pas surpris de le voir dans ma liste. Un lutteur incroyable, une technique presque parfaite, un physique de champion. Peut-être pas le charisme de Hogan ou Flair, mais il dégageait l’attitude d’un champion, d’un combattant prêt à tout pour se défendre et défendre son titre et ses fans. Capable d’entrer dans la boucherie de Abdullah The Butcher sans en avoir peur ou de faire face à la machine de lutte qu’était Ric Flair. Il pouvait tout faire dans un ring. Il pouvait être un technicien et livrer de la lutte tout comme il pouvait entrer en guerre et se briser une bouteille de bière dans le front pour montrer à son adversaire ce qu’il était prêt à endurer. Encore une fois, le mot CLASSE, en majuscule, lui collait à la peau. Autant dans le ring qu’en dehors. Même à son retour à la WCW, avant de prendre sa retraite, nous a montré tout son talent. Des matchs incroyables même à ce stade de sa carrière.

– Bret “Hitman” Hart (WWF)

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Dans le ring, Hart est assez proche de Martel dans son approche. Un incroyable technicien, mais aussi et dur à cuire. Il avait l’air de et, on sait avec les histoires derrières les rideaux, qu’il l’était pour vrai, ce qu’un champion doit montrer. Aussi, un respect pour la lutte évident. Avec tout le drame qu’il a vécu dans le ring et en dehors, les malheurs familiaux, son congédiement de la WWE, non scripté, en direct à la télévision, la mort de son frère dans le ring et sa blessure mettant fin à sa carrière face à Goldberg. Jamais Bret Hart, contrairement à d’autres (CM Punk), n’a dénigré la lutte. Jamais il n’a émis publiquement de regret d’avoir fait carrière à la lutte ou manqué de respect envers les fans de lutte. Pourtant, il est le seul qui en aurait eu le droit, mais il ne l’a pas fait. Malgré ses divergences avec son ennemi le plus notable, Shawn Michaels, il a toujours tout donné lorsqu’il l’affrontait. Tout ça au nom du respect de l’art qu’est la lutte et les combats Michaels vs Hart sont tous des classiques. Souci du détail, souci de réalisme, 2 qualités importantes pour être un joueur majeur dans une compagnie. Sa victoire pour la ceintures de Champion du Monde contre Flair est ce qui m’a reconnecté à la lutte à l’époque. Hulk Hogan n’était plus aussi présent et la WWF devenait un peu un cirque avec des personnages loufoques. Mais Hart tenait le fort en attendant la venu de la prochaine GigaStar, le 5e champion sur ma liste : Stone Cold Steve Austin.

– “Stone Cold” Steve Austin

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Qui d’autre a eu un impact aussi important sur la lutte après l’ère Hulkamania? Personne! Personne n’a emmené un auditoire aussi nombreux qu’Austin. Qui dit plus de fans, dit plus de revenus. Je crois que la WWF/WWE n’aura jamais fait autant d’argent dans un espace de temps déterminé que durant l’ère Attitude. Et l’ère Attitude, c’est l’ère Austin. Le personnage était de quoi de tout nouveau, l’anti-héros #1 de l’Histoire. Un méchant qui était le héros et les hommes en cravate étaient les méchants… quoique c’est un reflet de ce qu’est devenue notre société, non? Austin campait à la perfection le combat de l’employé face au méchant patron abusif. Dynamique qui fut rendue possible grace à son prédécesseur sur ma liste, Bret Hart et ce fameux Survivor Series de 1997 à Montréal. Austin était devenu rugueux, bagarreur, il brutalisait les brutes qui nous intimident. Un peu comme le Punisher dans le monde de Marvel. Puis Austin est très sous-estimé pour son travail dans le ring, oui Stone Cold se battait à coups de pieds et de poings, mais le scénario l’exigeait. On ne se venge pas d’un patron abusif en lui portant des clefs de bras. Austin, dans sa version “Stunning”, était tout un lutteur. Capable de rivaliser avec les meilleurs, comme Ricky Steamboat ou Great Muta. La seule chose que je pourrais lui reprocher, et ce n’est même pas de sa faute, c’est tous ses émules par la suite qui ont, comme lui, commencé à montrer moins de classe et à être irrespectueux envers le titre de Champion et la ceinture.
Petite leçon ici, dans ma liste, Stone Cold est le seul qui ne portait pas la ceinture à sa taille lors de ses entrées. Mais il y avait une bonne raison, pas juste un style : Il était en guerre avec le patron. Son patron disait publiquement qu’il ne le voulait pas pour représenter la compagnie et faisait tout pour empêcher notre anti-héros de réussir. Alors, Stone Cold, une fois champion, voulant continuer de faire suer le grand patron, lançait la ceinture aux 4 coins du ring, ne la portait pas. Il faisait ça car il savait que c’était important pour Mr. McMahon, il savait que ça l’insultait. La preuve, la version “Stunning” de Steve Austin à la WCW, portait toujours sa ceinture à la taille. Ça semble un détail, mais quand on veut que les titres soient importants aux yeux des fans, il faut les traiter en tant que tel. Le prestige de la compagnie en dépend.

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J’aurais aimé en inclure d’autres, comme Shawn Michaels, mais la règle était de 5. J’aurais aussi aimé inclure certaines parties d’autres lutteurs. Comme par exemple, Shane Douglas à la ECW. Pas pour ses matchs, mais pour ce qu’il dégageait. Il était le méchant, le champion, mais il nous disait à quel point il était fier de la ECW, fier de la représenter et fier d’avoir l’or autour de sa taille. Pourtant, ça semble le discours d’un héros, malgré ça, il était le méchant de la compagnie. Quand un étranger venait à la ECW et manquait de respect; comme Brian Pillman, lorsqu’il a dit aux fans qu’ils étaient nuls et que la ECW ne méritait qu’une seule chose, qu’il descende son pantalon et qu’il urine dans le ring, c’est Douglas qui fut le premier à sortir pour l’en empêcher. Quand ton champion, surtout un méchant, montre autant de respect envers la compagnie, c’est le prestige de la compagnie toute entière qui monte aussi. Car au fond, à la lutte, un lutteur doit à tout prix montrer qu’il veut être le meilleur, comme un athlète de la NFL, LNH ou NBA. Mais c’est de la manière de s’y rendre qui fera de lui un bon ou un méchant. Sinon, il n’y a aucun but à présenter des combats et même, aucun but à avoir des champions.

 

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