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18/02/2015 | Chroniques

La lutte en Corée du Nord, première partie

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Mis à part cette petite vidéo loufoque que j’avais réalisée en 2011, peu de personnes associent le monde de notre lutte chérie avec l’étrange pays de la Corée du Nord. Et pourtant ! En 1995, il s’est tenu le gala de lutte avec la plus grosse foule de l’histoire, et ce avec pas moins de 170 000 spectateurs en une journée. Rien de moins !

Mais comment ont-ils fait ?

Avant d’expliquer, mettons le tout rapidement en contexte.

La Corée du Nord, ce sont les pas fins. Ceux avec les bombes nucléaires. Ceux qui ne voulaient pas voir le film The Interview. Pas ceux avec Gangnam Style. Eux, c’est la Corée du Sud. Bon.

La Corée du Nord est un tout petit pays en Asie, à peine plus gros que le Saguenay-Lac-Saint-Jean. (bombes nucléaires en plus, bleuets en moins) Les deux Corées se sont séparées au début des années 50 parce qu’ils avaient des divergences quant à la manière de gérer le pays.

En fait, c’était le reflet de la guerre froide : l’URSS avec le Nord, les États-Unis avec le Sud.

Dans cet élan, en 1950, ils ont voulu renverser le gouvernement du Sud, sous l’impulsion des ancêtres de Rusev.

Pas smatt du tout.

Le résultat donna la guerre de Corée, qui a commencé en 1950. Parce que théoriquement, la guerre ne s’est jamais terminée (seulement un cessez-le-feu a été signé en 1953), les deux territoires sont toujours en guerre.

Et puisque les États-Unis ont aidé la Corée du Sud lors de cette guerre, la Corée du Nord déteste les Américains. D’une manière très intense, style genre Triple H versus n’importe quel bon lutteur agile de la WWE.

Mais bon, je m’éloigne.

COMMENT ?

Le régime en place, mené d’une main de fer par les fameux Kim père, fils, et petit fils (Kim il-sung, Kim jong-il, Kim jong-un), a toujours eu une folie des grandeurs.

En 1995, Kim jong-il, au pouvoir depuis à peine un an après le décès de son dictateur de père, a cru bon d’organiser un énorme gala de lutte, soit le Festival International du Sport et de la Culture pour la paix à Pyongyang, la capitale.

(Pas mal comme nom pour un gala, non ? On est loin de Fast Lane ou de No Way Out… Quoique justement, avec les libertés individuelles complètement absentes, il y a pas mal de No Way Out pour les Nord-Coréens… *Malaise*)

Pour se faire, le régime de Kimmy s’est associé avec le révéré lutteur japonais Antonio Inoki, à l’époque tête d’affiche de la prestigieuse compagnie de lutte New Japan Pro Wrestling. Même en provenant du Japon (il y a également une énorme haine des Nord-Coréens à l’endroit des Japonais), Inoki a toujours connu une certaine popularité en Corée du Nord, étant donné qu’il a été le protégé de Rikidozan, une énorme vedette en Asie. Né en Corée du Nord, on dit de lui qu’il a créé popularisé au Japon le Puroresu, soit la lutte professionnelle japonaise.

Pour réussir leur objectif de « diplomatie par le sport entre les peuples », comme il l’a toujours dit, Inoki a fait appel à ses contacts à la WCW. Il a pu aller chercher quelques lutteurs américains voulant faire partie du projet, dont un autre membre du Temple de la Renommée de la WWE, « Nature Boy » Ric Flair. Ils pouvaient aussi compter sur la présence d’un certain invité de marque ; Muhammed Ali.

(Au passage, il est documenté qu’Hulk Hogan n’a pas voulu être du voyage… Et on le comprend ! Être le Real American dans un des endroits les plus américanophobes au monde, ça ne doit pas être vraiment agréable.)

Le 16 fois champion du monde n’était pas enchanté de sa visite dès son arrivée, comme il le raconte dans son autobiographie To Be the Man. (WWE Books, 2004)

Au moment où nous sommes arrivés à Pyongyang, nos passeports ont été confisqués. Ensuite, des « attachés culturels » ont été affectés à chacun d’entre nous. Ces gens-là nous suivaient partout, ils s’assoyaient même dans le vestiaire lorsque nous étions dans le ring. Et dans la cafétéria où nous mangions, il y avait des caméras à chaque coin pour nous surveiller.

Woo.

La Corée du Nord est réputé comme pays où il n’y a aucune liberté pour un étranger. Les gens qui se rendent en Corée du Nord sont nécessairement escortés par ces fameux « attachés culturels ». Ils sont surveillés dans leurs moindres mouvement, et ce même dans leur chambre. Ric Flair le confirme dans son livre.

« Quand Scott Norton a appelé sa femme pour lui dire à quel point il détestait cette place, la ligne s’est automatiquement coupée. »

Ça augurait bien.

Dans la deuxième partie, nous verrons comment ça s’est déroulé. Bonne semaine!

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