J’ai une bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle pour vous chers Jerichoholics : La bonne, c’est que Chris Jericho fait maintenant du cinéma. La mauvaise, c’est que ses films sont de la criss de marde!
Ne nous affolons pas ici et commençons par le commencement, avec le baptême de Y2J sur nos écrans, le particulièrement mauvais Android Apocalypse. C’est un film fait pour le compte de la chaîne Sci-Fi Channel. Vous vous souvenez quand je vous ai dit que les studios The Asylum étaient l’équivalent cinématographique du dealer de crack cheap de Detroit? Eh ben Sci-Fi Channel, dans le même registre, sont l’équivalent de la ruelle sombre qui sent le jus de poubelle qui rend la circulation du crack cheap possible.
Si dans ce cas, nous n’avons au moins pas affaire à The Asylum, le prix de consolation n’en est pas moins reluisant. Sa compagnie de production, Independent Moving Production Inc. (ou IMPinc) est une boîte de Saskatchewan pour qui Android Apocalypse fut la dernière excursion filmique. C’est donc un film fait pour le Sci-Fi Channel, en Saskatchewan.
On nous raconte l’histoire de Jute, joué par Scott Bairstow. Bairstow, nous le connaissions dans notre jeunesse comme le 3e gars dans le film Beauté Sauvage (Wild America), donc pas Jonathan Taylor-Thomas ni Devon Sawa (je pense que je viens d’écrire la phrase la plus 1995 de mon histoire!). Il a aussi joué dans Lonesome Dove, une série western des Prairies canadiennes où Bret Hart a joué un ptit rôle. Aujourd’hui, Bairstow ressemble à un mélange entre Bill Goldberg et Charlie dans LOST. Son personnage, Jute, est un dur à cuire au cœur d’or qui enchaîne les jobines avant de toujours être viré et remplacé par un Androïde (eux les appellent des « cogs », ou « engrenages », le terme raciste pour parler d’un Androïde remplaçable et sans valeur).
On est dans la puissante dystopie car en plus, le monde a été anéanti par une guerre nucléaire qui a laissé tout, sauf la ville de Phoenix qui est protégée par une bulle, en état de désert infini. Les Coyotes sont donc les Champions de la Coupe Stanley à vie. Un soir, après une autre perte d’emploi, Jute va boire avec des copains et assister à des combats amateurs organisés par le bar local. Pensez aux soirées wet t-shirts du Skratch de Laval, mais avec moins de gangs de rue. Le champion de la soirée, TeeDee, est révélé par Jute à être un Androïde… joué par Chris Jericho! Parce que si vous aviez l’occasion de faire jouer un robot sans émotion et plate par quelqu’un, vous penseriez automatiquement à le faire jouer par un lutteur avec un charisme incroyable et une présence qui vole la vedette aux autres acteurs, n’est-ce pas? Ça a l’air! Jute, du haut de son alcoolémie élevée, va décider de se battre avec comme on bat les minorités visibles au Mississippi et va même le tuer! Bah… le « briser », ce qui est illégal et considéré comme un meurtre, car ils font partie des civils. Le gouvernement et les forces de polices sont maintenant composées partiellement d’Androïdes.
Là vous vous dites « Wow, c’est donc ben philosophique ce film-là! Un vrai livre sur la Singularité de Ray Kurzweil ou les théories futuristes du physicien Michio Kaku! » Non! Malheureusement, ça aurait pu, mais ça ne l’est pas, car après cet incident, Jute est amené dans le désert afin d’y être esclavagé le temps de payer sa dette à la société, d’où il s’évadera, enchaîné à un Androïde intelligent, afin de revenir à Phoenix aider sa blonde. Là vous vous dites « Wow, il est enchaîné à l’un de ceux qu’il déteste, comme dans The Defiant Ones (La Chaîne), un grand classique du cinéma contestataire des années de la ségrégation américaine, où un noir et un blanc raciste menottés ensemble doivent coopérer pour survivre et où ils apprendront que leur intolérance ne vient que de leur ignorance volontaire et leur refus de communiquer! »… NON! Malheureusement. On ne fait rien de tout ça.
Pour vrai, c’est vraiment vraiment juste très plate comme film! Il ne se passe RIEN. Il ne se dit rien d’intelligent et toutes mes extrapolations positives ne viennent que d’un esprit sarcastique et baveux. J’ai dû me reprendre à 3 fois pour le regarder, ce qui est excessivement rare, et la seule raison pour laquelle je l’ai terminé, c’est que j’avais espoir que comme un Terminator, le modèle TeeDee de Chris Jericho puisse soit revenir ou être produit en série duquel je verrai une armée. Non! Chris Jericho n’apparaît donc qu’à la 13e minute… avant de disparaître au milieu de la 20e, battu par un saoulon raciste qui est sensé être mon héros de l’histoire… pour un total de MOINS DE 7 MINUTES À L’ÉCRAN!!!!!!!
Il est inscrit comme troisième nom sur la pochette DVD et dans le générique du début, mais n’apparaît que 7 minutes de tout le film. Tabarnak! Je me suis tapé 95 minutes d’ennui mortel… pour 7 minutes! C’est comme attendre une heure à la Ronde pour faire le Cobra, mais perdre tes nouvelles Ray-Ban à 400$ dans la première courbe, ruinant ton plaisir pour la journée parce que tu penses juste à ça ensuite! C’est d’ailleurs ça la critique qui devrait être sur le boîtier DVD!
Ça part mal la carrière Filmomania de Jericho, mais coudonc, peut-être qu’il se reprendra? Du côté du réalisateur, Paul Ziller, ça part aussi très mal, car j’ai un autre film de lui mettant en vedette une personnalité de la lutte… que je dois garder pour un spécial Lutteuse! Chose qui frappe en regardant le générique, c’est le nombre de noms francophones, particulièrement de souche québécoise. Ainsi, les effets pas-si-spéciaux viennent de Montréal, des Studios Big Bang et Technicolor. Genre de contrat que tu ne mets pas sur ton CV, mais que sans savoir, te permet un jour de faire des effets vraiment cools dans une très grosse production, parce que tu vas avoir fait tes dents sur ce squelette de film.
Merci à mon collègue Drénuke pour le cadeau empoisonné. La semaine prochaine, puisqu’on parle beaucoup de Sting, je vais essayer de déterrer une autre de ses tentatives cinématographiques, à mes risques…