Imaginez le film The Wrestler (avec Mickey Rourke), mélangé avec un vieux Godzilla et les films Mortal Kombat (surtout le 2), mais avec le budget d’un épisode des Power Rangers (nos originaux de 1993)…
Avez l’arrivée de Jushin Thunder Liger cette semaine au grand gala de la NXT, où il aura un premier combat à la WWE (pas pire, rendu à 50 ans… je ne perds pas espoir!) contre l’un de mes préférés Tyler Breeze, je me disais que c’était l’heure ou jamais de se taper Fist of Thunder (AKA Jûshin Sandâ Raigâ: Ikari no raimei), film produit pour la télé de 1995 par Bandai, compagnie japonaise de jeux-vidéos, de jouets et de séries comme les Power Rangers. Des maîtres de la convergence destinée aux enfants.
Avant de plonger dans les méandres étranges de Fist of Thunder, j’aimerais seulement vous prévenir si vous êtes nipponophile, que je ne le suis pas. Je regarde beaucoup de films japonais, surtout de monstres géants, j’adore Takashi Miike, je regarde un peu de lutte japonaise, mais sinon, mes connaissances de la culture pop du Japon ne font pas partie de mes qualifications. Je fais mon possible pour que ça n’arrive pas, mais si un terme m’échappe ou que je fais une erreur sur un fait, écrivez-moi sur le Facebook de lutte.quebec .
Fist of Thunder est donc un tokusatsu (un film d’action live, mais basé sur des effets spéciaux) qui se passe dans l’univers de la lutte alors que Jushin Thunder Liger est victime d’un malaise lors d’un combat. Ce malaise en inquiète plusieurs et enflamme les médias japonais. Indépendamment de cet incident, il est annoncé qu’un très gros combat aura lieu, un triple-menace, entre Liger, Riot Orff (Shinjiro Otani) et Bounty Viper! Lui vous allez l’aimer. C’est un gros criss de gaillard, la face rouge comme Brother Love, la coupe Longueuil de Paul Roma ou du méchant de Samurai Cop et la démarche de Zeus dans Combat à Finir. Il est toujours en train de se rentrer la bédaine de façon maladive.
Liger est de plus en plus victime de visions de son enfance, revoyant ses parents et son maître de combat être attaqués par des démons… qui ressemblent plus à des Jawas de Star Wars (les créatures dans le désert de Tatooine). Il commence d’ailleurs à soupçonner Riot Viper d’en être un. Il le saura bien assez vite lors du triple-menace quand (AVIS AUX BOOKERS, EXCELLENTE IDÉE DE BOOKING!!) les trois participants sont sur le ring et qu’un tirage au sort à l’aide d’une corde cachée reliant deux des trois lutteurs décide qui seront les deux premiers à combattre. Le gagnant de ce premier duel affrontera le troisième en finale. Viper et Orff débuteront donc les hostilités. Rappelez-vous maintenant dans Mortal Kombat (le 1er de 1995) quand Goro démolit le jobber qui est ami avec Johnny Cage (Hart?), pressant Johnny à demander de se battre contre Goro… eh bien c’est EXACTEMENT pareil ici. Viper anéantit et assassine Orff, pressant Liger de demander un match sans disqualification, à mort, lors du prochain gala. Ça ressemble aussi au scénario de Rocky II… Rocky III… et Rocky IV…
Voici une scène digne de mention du film quand le jeune Jushin est sauvé d’une “chute mortelle” par son sensei…
Bon ok, je ne sais pas s’ils s’entendent d’avance pour le combat à mort, parce que le film est en japonais, sans sous-titre… (c’est tout ce qu’on a trouvé), alors on refaisait un peu le dialogue à notre manière selon ce qui semblait se dire. Ce sera cependant effectivement un combat à mort… mais qui ne se fera pas dans un ring de lutte. Étrangement la partie la plus plate du film est le combat de lutte final, extrêmement docile, tranquille et lent entre Viper et Liger. Pour un gars qui affronte le gars qui a tué son ami dans le ring, Liger est doux sur les prises de tête contre Viper… et Viper est fort sur les restholds (comme la Viper de la WWE)
C’est là que ça se corse. Sentant la défaite arriver, Viper se transforme en spot de lumière et se sauve de l’aréna. Liger fait de même. Les deux vont se finir sur un toit d’immeuble après avoir trouvé leur animalité comme dans Mortal Kombat II. Pauvres spectateurs… Fait chier! Imaginez si Brock et Taker avaient fini leur match de Wrestlemania sur un toit à l’abri des caméras, et que seul Lesnar en était revenu vivant, avec une histoire de fou comme ça racontée par Paul Heyman le lendemain à RAW. Ça crierait bullshit, surtout une foule de lendemain de Wrestlemania…
Fist of Thunder n’existe en Amérique du Nord ni en VHS, ni en DVD, ni sur YouTube. Je ne parle pas japonais alors je ne peux vous dire si c’est facile à trouver localement ou sur Amazon Japon et de toute façon, Amazon ne permet pas de se commander des films de là. C’est mon collègue Simon qui en avait une copie, de qualité honnête, sans aucun sous-titre et en japonais. D’ailleurs, si vous en arriviez à le regarder, regardez-le entre amis, question d’en extirper un peu de plaisir à doubler les acteurs vous-mêmes. Beaucoup des gags de cette chronique viennent de notre séance de visionnage. Je pense que c’est la première fois que je vous parle d’un film aussi exotiquement introuvable, mais dans le cas de Jushin Liger, c’est un train qui passait et qui ne reviendra sûrement pas de sitôt.
La semaine prochaine, j’aimerais vous annoncer ce qu’on regarde, mais je ne respecte jamais mes propres promesses. Et aujourd’hui, en cette 25e chronique de Filmomania, je réalise que je n’ai même pas encore touché le QUART des films que je possède qui mettent en vedette des lutteurs… et j’en découvre de nouveaux chaque semaine, merci d’ailleurs à certains lecteurs et amis!