Vous avez bien lu.
Je voulais vous surprendre avec Filmomania III. Je vous ai mis en contact avec la température dans les deux premiers (Combat à Finir et Coup de Force), mais maintenant, comme un papa qui veut apprendre à ses bambins comment nager, je vous sors de la barboteuse et je vous garoche dans le 12 pieds! Votre mission c’est de remonter la tête à la surface. Vous êtes capables.
Donc oui, Warrior a tenté sa chance au cinéma, et pas dans n’importe quoi! Zone Mortelle (vf. de Firepower) est l’un de ces direct-to-video du tandem Pépin/Mehri de 1993. Pour les amateurs du genre, lire Pepin-Mehri sur un boîtier, c’est l’équivalent Spielberg-Lucas du mauvais. Un gage d’excellence. Zone Mortelle est la deuxième réalisation du canadien Richard Pépin, qui nous a offert d’autres chefs-d’œuvres comme RoboFlic 1 et 2, des copies de Robocop/Terminator ultra-cheaps et sympathiques avec Don « The Dragon » Wilson. Avec Joseph Mehri, il produit des films révolutionnaires comme Gratte-Ciel; un remake paumé de Die Hard, mais avec Anna Nicole Smith au lieu de Bruce Willis, Zero Tolérance, Bikini Summer ou CIA II : Target Alexa. L’important, c’est que les films contiennent beaucoup de guns, d’explosions et d’attributs féminins. Zone Mortelle s’inscrit dans cette frise, mais avec quelques bonus ajoutés.
Ça se passe en 2007, le futur 2007. J’adore à l’avance tous les films qui se passent dans un futur dystopique où l’année est annoncée puis dépassée, le genre New York 1997, Double Dragon ou Le Flic du Temps, parce qu’à moins d’en imaginer une vision très conservatrice et stagnante, leurs aperçus sont toujours plutôt malaisants et risibles. Dans ce 2007, le crime est maintenant incontrôlable, certaines zones sont désormais en dehors de toute juridiction policière et les gangs de rue dominent le territoire. Je ne parle pas de Detroit en général, mais du Los Angeles de Zone Mortelle. Le chef du territoire ostracisé s’appelle Drexel (quel beau nom de méchant!). Drexel organise pour son « peuple » des combats à mort dans le « ring de la mort » où tout est permis. Son champion incontestable est un certain « Swordsman », décrit dans le générique comme étant « pour la première fois à l’écran, James Hellwig ». Oh que oui!!

Ils auront au moins réussi à imaginer qu’on allait encore jouer au Super Nintendo (BEST CONSOLE EVER!!!)
Comme Warrior est un méchant, il nous faut des gentils. On nous offre donc Darren Braniff et Nick Sledge, joués par Chad McQueen et Gary Daniels, deux acteurs de série B. Si McQueen est moins connu, jouant souvent les flics désabusés ou les détectives bagarreurs dans les mauvais films d’action ou à la sauce Shannon Tweed, Gary Daniels, lui, est un badass beaucoup plus légitime. Sorte de mélange entre Rob Van Dam et Jean-Claude Van Damme, sans toutefois contenir une seule once de Van ou de Damme, il est le choix logique quand on veut de vraies scènes de combats interprétées par un athlète digne avec une bonne gueule d’acteur sans sortir le chéquier nécessaire à payer la cocaïne de JCVD. Sledge et Braniff sont donc deux flics durs à cuire qui vont risquer leur vie pour aller chercher Swordsman et Drexel, maîtres d’un réseau de faux vaccins contrefaits anti-SIDA dans la zone interdite (mortelle?). Pour bien entrer dans le milieu, ils devront participer au tournoi de la mort, attirant au passage l’attention de Drexel, qui décidera de leur envoyer Swordsman quand il se rend compte que ce sont des flics. Sledge et Braniff sont pris au piège durant un combat entre ce qui semble être un mélange de Razor Ramon et Jimmy Snuka contre Sledge, par Drexel (je pense que j’écris volontairement le mot Drexel souvent parce que je trouve ce nom vraiment trop awesome! Drexel).
Je ne veux rien dire de plus, parce que Zone Mortelle a réussi quelque chose d’impressionnant malgré son marais de clichés et son scénario qui tient sur une napkin : Il a réussi à me surprendre! Vous savez, ce genre de moment, quand un film nous tient par la main, et que soudainement, le pilote automatique s’arrête, parce que quelque chose arrive, auquel nous n’étions pas prêts? Ça m’est arrivé dans Game of Thrones, Lost, SAW, The Departed… et trouvez l’intrus, ça m’est arrivé dans Zone Mortelle! C’est même particulièrement violent!
Somme toute, The Ultimate Warrior s’avère être un bon méchant dans un film d’action soutenable. Lui seul connait la raison pour laquelle il n’a joué dans aucun autre film après. Au lieu de lui demander « One more match! », je lui aurais demandé « One more movie! » Gary Daniels est attachant et un bon choix pour le rôle principal, mais le scénario le traite un peu comme s’il était Daniel Bryan, alors que toute l’énergie est misée sur Chad McQueen, qui se voit booké comme un Roman Reigns dans le film malgré que son personnage soit un peu trou-de-cul par moments.
Comme vous le savez, Warrior est décédé il y a près d’un an, ce qui rend encore plus surprenant l’absence d’édition DVD sérieuse de Firepower. Le peu qui existe est discontinué depuis lurette ou importé à gros prix, inutilement, sur Amazon. En France, ils ont le bonheur de pouvoir l’acheter sur Amazon.fr à partir de 0.01 Euro en DVD dans la langue de Molière. La VHS d’ici quant à elle est très difficile à trouver, qui plus est en version française. J’ai eu la mienne par hasard dans un bazar (je fais des rimettes) il y a environ 2 ans, après avoir appris l’existence de la chose par mon ami Simon, co-créateur de Total Crap, qui possédait une version promotionnelle du film entre ses mains directement de Parts Unknown. Qu’il considère cet article comme un remerciement pour cette Ultimate trouvaille.

Les scientifiques en train de faire la seule chose que les scientifiques savent faire dans les films… mélanger des fioles de couleurs

Image du DVD sur amazon.ca. Je ne comprends pas le Speed-o-mètre. Ça n’a aucun rapport avec le film… ni la Ferrarri?! Où sont les Pontiac Lumina??? Et cette réplique générique Lock and Load???
Aux dernières nouvelles, le film était peut-être… peut-être… sur YouTube… en qualité très très discutable. Le sera-t-il encore longtemps? Je ne sais pas… Voici quand même un extrait de ma VHS en attendant la prochaine chronique…
Ça sera un film du Grand Hulk, mais plus près de chez nous cette fois. Beaucoup plus!