Suivez-nous sur Facebook
Denis Bélanger
Pour la première fois de ma vie, j’assisterai cette année à Wrestlemania 39 à Los Angeles, privilège que je partagerai avec mon fils. Pour l’occasion, étant journaliste de métier, je lance une série de chroniques sur Lutte.Québec pour partager mon classement personnel des 38 éditions précédentes. Voici la première partie de mon palmarès de tous les WrestleMania. Aujourd’hui, je vous présente les positions 38 à 31.
38- WrestleMania 9 : 4 avril 1993, au Caesars Palace de Las Vegas
Finale : Bret Hart c. Yokozuna pour le titre de la WWE
Vu pour la première fois : en direct sur télé à la carte
À l’instar de plusieurs observateurs, j’attribue à WrestleMania 9 le titre de pire de tous les temps. Les deux meilleurs matchs sont présentés au début du spectacle. Le premier est une bataille pour le titre Intercontinental entre le champion Shawn Michaels et Tatanka qui se termine en queue de poisson, soit par décompte à l’extérieur. Le deuxième est un match par équipe sans enjeu entre les Headshrinkers et les frères Steiner. Le reste de la carte est minée par des matchs moyens, sans saveur ou avec un dénouement peu créatif.
L’Undertaker lutte dans son pire match à WrestleMania contre Giant Gonzales. Crush se bat contre un clown. Razor Ramon gagne dans un match sans intérêt contre Bob Backlund qui arrive dans l’arène sans musique. Le match pour le championnat par équipe entre Money Inc. et les Mega Maniacs se termine dans le chaos.
Bret et Yokozuna donnent un effort louable en finale, mais sans plus. La conquête du titre par Yokozuna sera ternie quelques secondes plus tard par une victoire expéditive d’Hulk Hogan. Ce WM marque les débuts de Jim Ross, qui , avec Boby Heenan et Randy Savage, réussira néanmoins à nous faire rire.
37- WrestleMania 11 : 2 avril 1995 au Civic Center de Hartford
Finale : Bam Bam Bigelow c. Lawrence Taylor
Vu pour la première fois : sur vidéocassette en juin 1995
Nous constatons que le milieu des années 1990 a été une période sombre pour la WWE. Certains observateurs qualifient même la 11e édition de Wrestlemania de la pire de tous les temps. La carte de ce gala est aussi ordinaire que WM 9, mais évite le dernier échelon grâce à un excellent match de championnat opposant le champion Diesel à Shawn Michaels, qui malheureusement ne clôture pas le spectacle.
Cette confrontation est même sacrée meilleur match de l’année 1995 par le magazine Pro Wrestling Illustrated (PWI). Notons que ces prix sont votés par le public.
De son côté, Jeff Jarrett défend son titre Intercontinental contre Razor Ramon dans un match intéressant, mais une victoire de Ramon par disqualification enlève de l’éclat au match. Owen Hart gagne son premier titre, soit les ceintures par équipe avec Yokozuna aux dépens des Smoking Gunns. La WWE n’avait pas vraiment établi de rivalité entre ces deux équipes avant le gala. Yokozuna s’amène d’ailleurs à WM 11 en tant que partenaire mystère. Lawrence Taylor attire les curieux vu sa réputation de joueur de football, mais n’aurait jamais dû être de la finale.
Le reste de la carte n’est pas digne de mention, alors que Bret Hart et l’Undertaker doivent se contenter d’un match ordinaire, respectivement contre Bob Backlund et King Kong Bundy.
36- WrestleMania 27 : 3 avril 2011 au Georgia Dome d’Atlanta
Finale : Miz c. John Cena pour le titre de la WWE
Vu pour la première fois : en reprise sur la chaine de la WWE en avril 2020
La carte contient un seul coup de circuit, soit le match opposant Triple H à l’Undertaker. Cette confrontation a toutefois tendance à tomber dans l’ombre de leur combat présenté l’année suivante dans un Hell in a Cell.
Un autre point mémorable est la tenue de Rey Mysterio, habillé aux couleurs de Capitaine América. WM 37 frappe quelques simples comme Edge qui défend son titre de champion du monde des poids lourds (World Heavyweight) contre Alberto Del Rio et un duel entre CM Punk et Randy Orton. Toutefois ces matchs n’ont rien eu d’extraordinaire pour passer à l’histoire.
Cet événement obtient beaucoup de prises, dont la bataille des commentateurs entre Michael Cole et Jerry Lawler. Un match de la sorte n’a pas sa place sur le plus gros show de l’année. Le combat mixte trois contre trois mettait en vedette la personnalité Snooki – on est loin ici du talent de Logan Paul – est une autre prise monumentale. La WWE présente aussi un combat de huit personnes qui dure moins de deux minutes. Les lutteurs ont eu à peine le temps de laisser couler quelques gouttes de sueur. De son côté, malgré la présence du Rock, la finale entre Miz et John Cena est peu enlevante et clôture ainsi le spectacle sur une bien mauvaise note.
35- WrestleMania 5 : 2 avril 1989 au Trump Plaza d’Atlantic City
Finale : Macho Man Randy Savage c. Hulk Hogan pour le titre de la WWE
Vu pour la première fois : sur vidéocassette en mai 1989
Seulement deux matchs sur 14 valent le détour. Il y a d’abord le match pour la ceinture Intercontinental entre le champion, l’Ultimate Warrior, et Ravishing Rick Rude. Ce dernier a toujours su bien faire paraitre le Warrior. Rude gagne le titre grâce à l’aide de son gérant Boby Heenan. L’autre bijou est la finale entre le champion WWE Randy Savage et Hulk Hogan. Ce match est le résultat d’une longue rivalité existante à la télévision ainsi que dans les coulisses. Hogan reconquiert le titre au terme d’une superbe bataille marquée entre autres par les interventions d’Elizabeth.
Le problème c’est qu’il faut regarder plusieurs matchs moyens et sans intérêt pour se rendre jusqu’à la finale. Le combat entre André the Giant (Géant Ferré) et Jake « The Snake » Roberts a été décevant malgré une rivalité établie depuis des mois. Même constat pour le match de championnat par équipe. Ax et Smash de Demolition ont conservé leur titre aux dépens du Barbarian, du Warlord et de leur gérant, Mr. Fuji, sorti de la retraite pour l’occasion. Un autre gérant se bat ce soir-là, soit Boby Heenan contre le Red Rooster. Pas un classique, je vous le dit.
Seul autre moment digne de mention est le segment Piper’s Pit où Roddy Piper humilie Brother Love et Morton Downey Jr.
34- WrestleMania 15 : 28 mars 1999 au First Union Center de Philadelphie
Finale : Le Rock c. Austin pour le titre de la WWE
Vu pour la première fois : en direct sur télé à la carte
Carte décevante pratiquement du début jusqu’à la fin, mais avec quelques bons flashs pour rester en dehors de la cave de ma liste.
Aucun match n’est digne de percer les palmarès des meilleurs matchs de l’histoire de Wrestlemania. Dans les navets, on retrouve Bart Gunn qui se fait knockouter par Butterbean; Sable qui défend son titre de championne féminine contre Tori ; ainsi que l’Undertaker qui s’impose devant le Big Boss Man dans un Hell in a Cell.
Ensuite, Owen Hart et Jeff Jarrett défendent leurs titres par équipe dans une bataille sans histoire contre Test et D-Lo Brown. Ces deux derniers n’ont jamais fait équipe avant et se sont retrouvés comme aspirants seulement à l’avant-match en remportant une bataille royale. Les matchs des titres Intercontinental et Hardcore ont perdu de leur saveur peu de temps avant l’évènement en changeant certains participants. Big Show et Mankind livrent un match décevant.
La finale manque aussi d’éclat alors que le Rock n’avait pas encore la stature de Stone Cold Steve Austin à ce moment-là. De leur côté, Kane et Triple H offrent un bon combat. Et finalement, le moment le plus mémorable de ce spectacle est l’issue du match entre X-Pac et Shane McMahon où Triple H et Chyna trahissent D-Generation X.
33- WrestleMania 2 : 7 avril 1986 Nassau Coliseum d’Uniondale, au Rosemont Horizon de Rosemont (Chicago) et au Memorial Sports Arena de Los Angeles
Finale : Hulk Hogan c. King Kong Bundy dans une cage pour le titre de la WWE
Vu pour la première fois : sur vidéocassette en avril 1992
Beaucoup de jeunes amateurs de lutte auront de la difficulté à regarder cet évènement au grand complet. La production télévisuelle et le style de lutte ont évolué depuis. Ce deuxième opus du Super Bowl de la lutte a la particularité d’avoir été présenté dans trois villes et autant de fuseaux horaires différents le même soir.
Il y a des éléments divertissants à regarder, dont la bataille royale réunissant des lutteurs et des joueurs de la NFL. André the Giant triomphe finalement en éliminant en dernier les deux membres de la Hart Foundation. Immédiatement après ce combat, les British Bulldogs composés de Davey Boy Smith et Dynamite Kid, remportent les titres par équipe contre Brutus Beefcake et Greg Valentine (la Dream Team) dans un excellent match. Ce dernier a d’ailleurs terminé 2e au prix du match de l’année par le PWI. Le combat de boxe entre Roddy Piper et Mr. T m’a diverti de même que le duel pour le titre Intercontinental.
En effet, Randy Savage a défendu sa ceinture, avec Elizabeth à ses côtés, contre George « The Animal » Steele. Le pauvre a eu de la misère à se concentrer, car il s’était amouraché de la valet du Macho Man. Tout le reste de la carte est sans intérêt à mon avis.
32- WrestleMania 29 : 7 avril 2013 au Metlife Stadium d’East Rutherford (banlieue de New York)
Finale : Le Rock c. John Cena pour le titre de la WWE
Vu pour la première fois : en reprise en janvier 2022 sur la chaine de la WWE
L’Undertaker offre un combat mémorable contre CM Punk pour ajouter une autre victoire à sa séquence victorieuse qui prendra fin l’année suivante. Le scénario avait été bien ficelé alors que CM Punk et son gérant Paul Heyman avaient manqué de respect à Paul Bearer, décédé cette année-là.
Malheureusement, pour s’y rendre, les spectateurs doivent passer à travers une sous-carte de cinq matchs ternes et sans saveur, dont Mark Henry contre Ryback, Chris Jericho contre Fandango et Alberto contre Jack Swagger pour le titre mondial des poids lourds. C’est le combat d’un titre majeur masculin de la WWE le moins sexy de l’histoire de Mania!
De plus, les membres du Shield font leur début victorieux et Daniel Bryan et Kane conservent les titres par équipe dans des matchs corrects, mais sans plus. Peut-être que Vince McMahon aurait mieux fait de disperser les trois combats principaux au lieu de les enligner en fin de spectacle. Le combat du l’Undertaker a été suivi par un match où tous les coups étaient permis entre Triple H et Brock Lesnar. Le match n’était pas mauvais, mais c’était comme opposé le Joker à Lex Luthor. Puis s’ensuit la finale entre le Rock et John Cena, une reprise de la finale de Wrestlemania 28. Cette revanche a eu moins de lustre que le premier opus que la WWE nous avait vendu comme un évènement se produisant une seule fois dans une vie.
31- WrestleMania 36 : enregistré au centre de performance d’Orlando et diffusé les 4 et 5 avril 2022
Finale : Brock Lesnar c. Drew Mcintyre pour le titre de la WWE
Vu pour la première fois : en direct sur la chaine de la WWE
Un WrestleMania représentant un point tournant dans l’histoire de l’évènement. Depuis ce temps, le Superbowl de la lutte est présenté sur deux soirs, une idée judicieuse étant donné que les spectacles étaient devenus long et interminables dans les années précédentes.
La plus grosse faiblesse de cette édition-ci est l’absence de foule en raison de la pandémie. La foule est un élément essentiel de la lutte professionnelle. Je l’ai regardé de nouveau récemment et c’est difficile de passer au travers. Il y a plusieurs bons matchs sur cette carte. S’il y avait eu des spectateurs, WM 36 serait surement classé plus haut.
Le match de championnat par équipe féminin, le combat d’échelle pour les titres par équipes de Smackdown, le duel Seth Rollins/Kevin Owens et le match de championnat féminin NXT entre Rhea Ripley et Charlotte Flair valent une réécoute. Bien sûr, il manque les cris de la foule tels que « this is awesome ».
Évidemment, les deux matchs cinématographiques sont des bijoux à visionner. L’Undertaker et AJ Styles ont bataillé dans un cimetière tandis que John Cena est entré dans l’esprit tordu de Bray Wyatt. Mais les autres matchs ont souffert de l’absence de spectateurs, entre autres le Last man standing entre Edge et Orton qui ont lutté pendant plus de 30 minutes.
C’est ce qui complète ma première partie. Ne manquez pas ma prochaine chronique le jeudi 23 mars prochain pour les positions 30 à 21.
Copyright © 2024