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02/02/2024 | Chroniques

Les dessous des prix de l’année dans la lutte québécoise

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Comme c’est le cas chaque année, les prix de l’année dans la lutte québécoise ont fait jaser, autant positivement que négativement.

En lisant les différents commentaires, j’ai fait le constat que plusieurs ne semblent pas connaître ou comprendre la façon de procéder pour les prix de l’année. De plus, j’ai reçu un bon nombre de questions à ce sujet, alors j’ai décidé de vous l’expliquer.

Je vous avise à l’avance, le texte est long. Par contre, vous allez avoir toutes vos réponses. Si vous ne prenez pas le temps de le lire, je n’y pourrai rien. J’aurai été transparent.

Le processus commence dès janvier. C’est déjà débuté pour 2024, parce que tout au long de l’année, je prends des notes. Lorsque je vais voir des shows, je prends des notes sur les matchs qui pourraient se retrouver dans les matchs de l’année, un lutteur ou une lutteuse qui est populaire ou détesté, etc. Je parle aussi à plusieurs bookers/promoteurs tout au long de l’année, après certains shows, pour savoir si un match de l’année potentiel a eu lieu. D’autres fois, l’information vient à moi directement. On m’écrit pour me parler d’un match, d’une lutteuse, d’une recrue. Je prends tout ça en note. Je vais aussi regarder certaines choses sur les plateformes d’écoute en ligne comme IWTV. Et je parle aux gens impliqués sur la scène, ce qui me donne également un bon regard sur ce qui se passe.

La catégorie la plus difficile est la recrue de l’année, parce qu’on n’est pas toujours au courant du moment où ces personnes ont commencé à lutter régulièrement. C’est vers la fin de l’année que je publie un message sur certains groupes Facebook demandant de l’aide à ce niveau. Je prends l’info, la vérifie souvent avec les personnes eux-mêmes et je monte ma liste de recrues en conséquence.

Une fois l’année terminée, je communique avec plusieurs bookers et promoteurs afin d’avoir leur top 3 dans certaines catégories: rivalités, populaires, détestés, combats, spectacles et les meilleurs au micro. Et après ça, que je monte mes bulletins de vote pour le comité.

Donc pour chaque catégorie, je monte une liste de candidats potentiels, basée sur mes notes et l’information que je reçois. Le but n’est pas d’avoir tous les choix de toutes les promotions sur ces listes, ni d’avoir un choix minimum par promotion. Je prends l’info, j’analyse et je fais des choix. Plus il y a de choix, plus c’est compliqué pour les gens qui votent.

Pour lutteurs, lutteuses et équipes, je fournis même une brève description des titres remportés et des promotions pour lesquels ils ont travaillé. Pour les promotions, je liste le nombre de shows produits durant l’année. Pour les shows, je fournis les trois combats principaux de cette carte. En plus des infos que je reçois, je vais aller sur Cagematch pour des compléments d’information et je vais aussi aller relire certains résultats sur les pages Facebook des promotions.

Alors comme vous pouvez certainement le réaliser, il y a de nombreuses heures d’investies dans ce processus.

Le comité existe vraiment!
Ensuite, une fois que les bulletins de votes sont prêts, je les envois au comité, dans un courriel explicatif. Je ne dis pas aux personnes comment voter, mais je leur donne quelques pistes. Au final, la chose que je demande est de toujours voter de façon objective, sur ce qu’ils ont vu, lu et entendu. Étant donné que tout le produit local n’est pas disponible en ligne, j’ai toujours demandé aux membres de voter sur ce qu’ils ont vu, lu et entendu, question de ne pas pénaliser personne. Après 20 ans, j’en ai reçu des bulletins de vote que je n’ai pas considérés, parce que ça paraissait que la personne, par exemple, avait voté uniquement pour des personnes de la promotion pour laquelle il travaillait.

Parce que oui, il y a plusieurs personnes impliquées dans l’industrie. C’est normal. Pensez-vous que les Oscars ou l’ADISQ ne sont pas votés par des gens de l’industrie? Ce n’est pas un concours populaire comme ce qu’étaient les Metrostar à l’époque. Ce n’est pas voté par les amateurs.

Il y a toujours un certain niveau de subjectivité, c’est normal, mais j’ai un très bon radar et je peux voir rapidement lorsqu’une personne n’est pas objective. Et encore là, est-ce que la personne a été plus subjective dans une seule catégorie sur les 17 ou c’est généralisé? La grande majorité des bulletins sont acceptés, mais je prends quand même la peine de regarder si mon critère numéro un est respecté. Et l’objectivité, ça ne veut pas dire voter comme les autres. Ça veut dire ne pas mettre ses intérêts personnels en avant du processus.

Le comité est choisi par moi et oui, il existe, malgré certaines rumeurs. Si vous vous demandez pourquoi je ne mentionne pas les noms de ceux et celles qui en fait partie, regardez juste le shit show d’hier et vous allez avoir votre réponse. J’aime mieux prendre la chaleur moi-même, quitte à me faire dire que ce sont les Laprade Awards (alors que je ne fais que voter comme les autres). Si vous connaissiez les noms du comité, ce sont eux aussi qui recevraient des messages de la part des frustrés, insatisfaits et jaloux. Ce serait lourd pour eux tout comme ce l’est pour moi et l’année suivante, je n’aurais plus personne pour faire partie du comité.

Je choisis les gens basé sur leur objectivité. Est-ce qu’ils sont capables de voter pour des personnes avec qui ils ne sont pas amis, pour une promotion compétitrice, est-ce qu’ils sont capables de ne pas mettre leur promotion dans les trois premières positions, et ce, dans toutes les catégories? Et je connais assez bien les gens et la scène pour savoir qui l’est et qui ne l’est pas. Peut-être pas à 100%, je me laisse surprendre de temps en temps, mais habituellement ça se passe bien.

Ensuite je les choisis basé sur la lutte qu’ils voient. Quelqu’un qui a vu beaucoup de promotions, j’aime ça. Mais, je n’ai pas de problèmes avec quelqu’un qui a davantage vu Québec et le Saguenay, au détriment de Gatineau et Montréal par exemple, parce que j’ai quelqu’un d’autre qui n’a pas vu l’Est de la province, mais qui a été plus souvent à Montréal et à Gatineau. En bout de ligne, l’important est que ce soit balancé.

Vous ne me croirez peut-être pas, mais il m’arrive d’envoyer un bulletin de vote et que la personne me réponde qu’elle n’a pas vu assez de lutte et qu’elle ne se sent pas à l’aise de voter. Et je respecte et remercie les gens qui ont l’honnêteté de le faire. Sinon, j’essaye de toujours amener des nouvelles personnes dans le comité. C’était le cas cette année, ce sera encore le cas l’an prochain,

Les mentions honorables, qu’est-ce que c’est vraiment?
Il y a entre 10 et 20 personnes qui votent. Il y a eu des années plus creuses, mais depuis un certain temps, on est plus autour du 20 que de 10. Chaque personne reçoit les bulletins de votes et peuvent choisir quelqu’un ou un match qui n’est pas sur la liste. Chaque année j’en reçois. Les membres du comité doivent m’envoyer leur top 5 dans chaque catégorie, sauf le lutteur de l’année et les nouvelles de l’année, alors que je leur en demande 10.

Il y a un système de points attribué pour chaque position. 5-4-3-2-1 pour le top 5, 10-9-8-7 etc pour les nouvelles et un système plus élaboré pour le top 10 de lutteurs, basé sur ce que le Hockey News avait fait il y a plusieurs années.

Mon rôle?

Voter, compiler les choix et écrire ce que vous avez lu hier. Parce qu’en bout de ligne, je dois expliquer les résultats, que je sois en accord ou pas.

Lorsque vous voyez mentions honorables, ce n’est pas moi qui les choisies. C’est tout simplement la continuité du classement. Première mention honorable c’est la 5e position, ensuite la 6e et ainsi de suite. J’y vais avec ceux qui ont reçu le plus de votes après les 4 premiers. Exceptionnellement, je me suis rendu à 10 pour les lutteuses cette année.

Bien que je sois capable de parler d’à peu près tout le monde, il m’arrive de demander à des membres du comité de m’expliquer leur choix. Non pas pour qu’ils changent d’avis, mais simplement pour me donner du jus quand viendra le temps d’écrire mon article. Ce que vous avez lu sur les raisons qui ont mené à la quatrième position de la IWS, ce n’était pas que les miennes. C’étaient les raisons que m’ont donné ceux et celles qui ont placé la IWS plus loin au classement.

Un système efficace, mais pas parfait
Est-ce un système parfait? Non. Aucun système ne l’est. Par exemple, si tous les membres du comité pensent qu’un lutteur est 11e (ce qui serait surprenant, mais on jase) cette personne ne recevra aucun point puisque je demande un top 10. Il sera donc derrière ceux qui vont avoir reçu quelques votes de 9e et 10e place, mais pas assez pour faire partie du top 10. C’est une des faiblesses du système. Je ne peux rien y faire. Et oubliez l’idée d’un comité qui se consulte et qui s’entend. Ça n’arrivera jamais. De un, parce que ça demanderait trop de temps et de deux, parce qu’on n’arrivera jamais à s’entendre sur tout et c’est à ce moment que la subjectivité va entrer davantage en ligne de compte.

Par contre, je me prête à un exercice chaque année. J’entre les votes dans un fichier Excel et rendu à la moitié, je les classe selon le nombre de points. Et vous savez quoi? La majorité du temps, les 4 meneurs de chaque catégorie ne bougent pas ou presque pas lorsque j’ai fini d’entrer l’autre moitié. Et pour moi, c’est une preuve que mon système et le comité fonctionnent. Si la deuxième moitié du comité a sensiblement vu les choses de la même façon que la première, c’est que ça marche! Il va toujours y avoir des choix qui vont sortir de la boîte, mais c’est sur la moyenne, sur l’ensemble que je mise. Donc la personne qui met un lutteur premier et qui a été la seule à le positionner là, ça ne me dérange pas. La moyenne va régulariser le tout.

Une dure réalité à faire face
Au final, c’est plus de 8 000 mots que j’ai écrit hier. Ce n’est pas rien et c’est du temps! Commencez à calculer combien d’heures je peux passer là-dessus et vous allez comprendre pourquoi personne n’a jamais voulu faire quelque chose de semblable! Mais j’aime ça, même quand je suis obligé de vivre toute la négativité qui entoure les prix.

Ce qui m’amène à parler de la réaction des gens et de comment voir ces prix.

Tout d’abord, pour toutes les personnes qui disent « ben pourquoi tel lutteur ou telle promotion ne sont pas mentionnés, ça aurait été bien qu’il les mentionne », rappelez-vous que c’est une remise de prix. Pas une liste de tous les lutteurs, lutteuses ou promotions. Ce n’est pas parce que votre nom ou votre promotion n’est pas dans le texte final que vous n’avez pas été considéré. Et ce n’est pas parce que vous êtes sur le bulletin de votes que vous allez en recevoir des votes. Et ce n’est parce que vous n’avez pas reçu de votes que vous ne travaillez pas fort et que vous ne prenez pas la lutte à cœur. C’est important de comprendre ces éléments-là et de ne pas tomber dans les émotions.

Aux Oscars ou à l’ADISQ, on ne nomme pas toutes les personnes qui ont sorti un album durant l’année. Même chose ici.

Maintenant, et je sais que je ne me ferai pas d’amis, il y a des échelons de lutteurs/lutteuses et il y a des échelons de promotions. Je sais. C’est dur à lire et à entendre. Mais c’est la réalité. Il y aura toujours des meilleurs lutteurs que d’autres et il y aura toujours des meilleures promotions que d’autres.

Et ce n’est pas parce que votre promotion n’est pas parmi les meilleures que vous n’avez pas le droit d’exister ou que vous ne ferez pas d’argent à la fin de l’année. Ça n’a rien à voir. De toute façon, les prix ne donneront pas un booking de plus à quelqu’un ou un payant de plus à une promotion. Et si c’est le cas, tant mieux, mais j’en doute et ce n’est pas le but non plus. L’objectif est de récompenser les plus méritants. Pas tout le monde. Les plus méritants pour une année donnée, selon les votes que je reçois.

Est-ce qu’il y a d’autres facteurs qui peuvent venir influencés les choix? Bien sûr. La distance par exemple. C’est dommage, mais les plus petits marchés vont toujours souffrir par rapport aux grandes villes. Pourquoi croyez-vous qu’il y des rentrées montréalaises en humour ou en chanson?

L’assistance est un autre facteur. Si vous faites des shows devant 60 personnes à chaque mois, c’est possible que vous soyez moins bien représentés. S’il y a un match complètement fou qui s’y déroule, ça se peut qu’on n’en entende pas parler. Mais après ça, c’est aussi le rôle des promoteurs de faire circuler la bonne nouvelle. Entre les réseaux et YouTube, il y a possibilité de faire parler d’un match devant 60 personnes si vous pensez que c’est le meilleur match de l’année au Québec.

Mais il y a aussi, surtout, la surévaluation. Ce n’est pas parce que vous êtes rentrés backstage et que tout le monde vous a félicités pour votre match que c’est un match de l’année. Ce n’est pas parce que vos fans vous disent à quel point ils aiment aller voir vos shows que vous êtes la meilleure promotion au Québec. Ce n’est pas parce que vous avez attiré une bonne foule que le spectacle était de qualité.

Je sais que c’est dur de se regarder dans le miroir objectivement. Mais c’est quand même une réalité et la cause de la majorité des commentaires que je reçois année après année. Plusieurs se croient les meilleurs alors que ce n’est pas le cas et plusieurs ne prennent pas le temps de se comparer aux autres.

Le cas de la NSPW
Vous avez été beaucoup à chialer sur la NSPW et comment ils avaient remporté plusieurs prix. Premièrement, je serais surpris de savoir, parmi ceux qui ont critiqué, combien sont allés voir la NSPW ne serait-ce qu’une seule fois durant l’année. Et aussi, la réalité que plusieurs refusent d’admettre, c’est que la NSPW offre le meilleur produit. Et ce n’est pas juste moi qui le dis.

Steve Sauvé, du podcast le Carré Rond, m’a écrit pour me dire ceci hier: « Pour avoir fait 8 fédérations en 2023, je suis d’accord que la NSPW est réellement dans une classe à part. J’en ai vu de la lutte mais rarement de façon aussi solide que la NSPW. » Propos qu’il a aussi répété sur son podcast.

Est-ce que ça a empêché la IWS de travailler avec la GCW? Bien sûr que non. Et à l’inverse, est-ce que parce que la IWS est sur FITE TV, est-ce que ça veut dire qu’ils sont les meilleurs? Pas plus. Depuis 10 ans, les quatre promotions qui dominent la scène sont NSPW, IWS, C*4 et Battlewar. Oubliez que la NSPW est première pour un instant, ce sont quand même les trois autres qui suivent depuis 10 ans. Il y a des raisons pour ça, vous ne croyez pas?

Vous avez le droit de penser le contraire. C’est votre opinion. Un film peut bien gagner un Oscar, ça ne veut pas dire que je vais l’aimer pour autant. Mais de là à réagir aussi fortement, c’est là que ça devient maladif.

Le nombre de matchs ne fait pas foi de la qualité
Aussi, le nombre de matchs qu’un lutteur ou qu’une lutteuse a fait au cours d’une année n’a rien à voir avec son classement. Il est faux de croire que parce qu’un lutteur lutte chaque semaine, c’est qu’il doit être bon. Non! Il y a quoi? Une vingtaine de promotions au Québec? Une personne qui veut lutter chaque fin de semaine peut le faire. Encore là, ça revient au premier point. Une promotion de lutte va généralement être moins bonne pour trois raisons: le booking, la production et/ou les lutteurs. Alors des moins bons lutteurs qui œuvrent dans des moins bonnes promotions, il y a en a beaucoup. Il y en a toujours eu. Un acteur peut jouer dans un seul film durant l’année et remporter l’Oscar du meilleur acteur, alors qu’un autre va en faire 10 et ne sera même pas considéré. Je vous rappelle qu’on parle des plus méritants, pas de tout le monde.

Ottawa et les États-Unis
Je termine en adressant deux dernières critiques.

Les prix ont toujours célébré les lutteurs québécois de la scène indépendante. C’est pour ça que les exploits de Mike Bailey sur le circuit indépendant sont considérés. Tout comme ceux de Kevin Steen, El Generico et LuFisto l’étaient lorsqu’ils évoluaient principalement aux États-Unis. Parce qu’une partie du succès d’un lutteur indépendant, c’est de performer à l’extérieur de sa promotion, de sa ville, de sa province et de son pays. Alors ne pas considérer ce que ces lutteurs et lutteuses font serait de les handicaper dans leur évaluation. Ce n’est pas le seul critère ou le plus important, mais c’en est un. Cela dit, dans le cas d’un Mike Bailey par exemple, ce qu’il fait à TNA et New Japan n’est pas considéré. C’est d’ailleurs pourquoi Evil Uno y est, mais pas Matt Menard. Le premier travaille régulièrement sur le circuit indépendant, pas le deuxième.

Maintenant, pourquoi ce qui se passe à Ottawa et principalement à C*4 est considéré dans les prix. Je sais que c’est en Ontario, mais c’est littéralement de l’autre côté de la rivière et historiquement parlant, la ville d’Ottawa, dans le temps où le système des territoires existait, a toujours été contrôlé par une promotion du Québec, que ce soit Eddie Quinn, Grand Prix ou Lutte Internationale. De plus, plusieurs lutteurs québécois luttent à C*4 et à Acclaim et il y a déjà eu des collaborations entre ces promotions et des organisations du Québec.

Maintenant, vous n’aimez pas ça? Ok. Tout ce que vous avez à faire est de prendre le choix suivant. Si C*4 termine quatrième, vous n’avez qu’à considérer la cinquième position comme étant la « vraie » quatrième. Assez simple, non?

Alors voilà.

Je souhaite vraiment que le tout ait répondu à vos questions et que ça aide à votre compréhension, mais surtout à votre acceptation de ce que sont les prix de l’année.

Maintenant, tout classement ne fait pas l’unanimité. Celui là ne le fera pas non plus. Par contre, il faut juste apprendre à gérer nos réactions et nos émotions face à tout ça. Je n’ai jamais aimé les extrêmes. Ceux qui pensent qu’ils devraient avoir de meilleurs bookings parce que leur nom est dans le classement ou ceux qui m’appellent à minuit le soir pour me demander pourquoi ils n’y sont pas. Deux vraies histoires en passant!

Les prix sont là pour donner une tape dans le dos aux plus méritants et non pas pour faire un doigt d’honneur aux autres. Pensez-y!

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