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11/02/2019 | Manchettes

Rencontre avec Hélène Laurin, dite “la lutteuse”

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Helene-Laurin lutteuse

À moins de vivre en-dessous d’une roche ou de ne s’abreuver d’informations sur la lutte que sur les sites américains, vous avez certainement entendu parler d’Hélène Laurin, cette journaliste de l’équipe numérique de Québecor et du magazine web Tabloïd qui s’est glissée dans la peau d’une lutteuse pendant 19 mois le temps d’en faire un documentaire. Programme d’exercice astreignant et blessures récurrentes ont été son lot quotidien, mais elle y a surtout découvert une communauté tissée extrêmement serrée composée de véritables passionnés. Rencontre avec une néophyte qui est tombée en amour avec la lutte, de son propre aveu, en voyant Rusev sortir sur un tank à Wrestlemania.

Hélène, dis-moi, d’où t’es venue cette idée de devenir lutteuse?

De plus en plus on remarque que la lutte a la cote. Les lignes indépendantes font salle comble, et c’est soudain devenu très hip d’assister à des matchs de lutte. Mon collègue André Péloquin m’a demandé si j’étais “game” d’apprendre à lutter et j’ai accepté! En tant que journaliste, je me suis dit qu’avant que quelqu’un d’autre ait l’idée de vivre la lutte de l’intérieur, j’allais le faire. Je suis “willing” de même, moi, même si ma famille se demandait réellement ce que j’allais faire là!

Qu’est-ce que tu connaissais de la lutte avant de te lancer dans cette démarche?

Pas grand chose, réellement; par contre, une fois que j’ai commencé j’ai vraiment été frappée par à quel point les gens qui se lancent dans la lutte sont des passionnés. Ce sont des gens qui suivent la lutte depuis qu’ils sont petits, qui peuvent se donner des “insides” sur des matchs historiques pour créer leurs chorégraphies. Moi, je n’avais pas et je n’ai encore pas toutes ces connaissances là. Je pense qu’il faut vraiment que tu sois en amour avec ce que tu fais pour accepter les blessures et le rythme de vie infernal qui vient avec la lutte professionnelle, et c’était le cas chez mes collègues du Torture Chamber Pro Wrestling Dojo. Parce que ça a beau être arrangé, quand tu tombes sur un ring qui claque, ça fait mal pour de vrai, et ça fait peur pour la suite.

Quel a été le processus créatif derrière ton personnage?

Je pense que de débuter la lutte à 35 ans, ça a ses avantages. Avec mon bagage de vie, et le fait que je me connais beaucoup plus qu’à 20 ans, ça a été facile de développer mon personnage de Lennie Löwe, une métalleuse des années 80 face qui rentre en faisant du air guitar ! L’essentiel pour ne pas se dénaturer, c’est de penser à un personnage qui te ressemble un peu, et d’en exacerber les qualités (ou les défauts). Si tu ne fais pas ça, les fans vont s’en rendre compte et ça va être difficile d’avoir l’air “crédible” par la suite.

Quel a été ton plus grand défi?

Comprendre le vocabulaire et la syntaxe des combats. La lutte, c’est des récits; on pourrait comparer les prises et les strikes à des noms ou des verbes. Apprendre comment agencer tout ça pour que ça fasse du sens pour la foule (faut pas que ça ressemble à des mauvaises traductions par exemple), c’est un apprentissage qui dure des années! En plus, quand tu prépares ton match, c’est difficile de répéter la chorégraphie si tu ne connais pas le nom des prises. J’ai fini par comprendre un peu mais encore aujourd’hui, je ne maîtrise pas tout !

Qu’est-ce que la lutte t’as permis de découvrir à propos de toi-même?

Sans nécessairement m’apprendre des choses, je dirais que la lutte m’a permis de corroborer que j’avais des talents d’actrice. Comme j’ai fait beaucoup de spectacles de air guitar dans ma vie, faire de la scène n’était pas réellement un enjeu pour moi, sans compter que le premier conseil qu’on te donne quand tu arrives est de toujours être à l’écoute de la foule. Au-delà de ça, je dirais que j’ai découvert à quel point c’est “empowering” d’être forte physiquement, on dirait qu’après cela il n’y a rien qui peut t’arrêter !

Parlons féminisme : la lutte n’est pas reconnu comme un sport historiquement favorable à l’émancipation de la femme, quoique la WWE essaye de plus en plus de se porter comme l’instigateur d’une “révolution féminine” dans la lutte professionnelle. De ton côté, as-tu remarqué un clivage entre les lutteurs et les lutteuses?

Je me suis rendue compte qu’en tant que femme, on n’est pas conditionnée à démontrer notre agressivité, alors que c’est quelque chose qui est non pas seulement encouragé mais essentiel dans la lutte. Il a fallu que je travaille fort pour essayer de réprimer des comportements acquis qu’on nous martèle depuis l’enfance, comme le fait qu’en tant que femme on doit essayer de se contrôler, de garder le sourire et de ne pas trop faire de bruit. Pour ça, c’est sûr que la lutte permet un exutoire de premier choix !

Qu’est-ce que tu dirais d’emblée aux gens pour qu’ils s’intéressent à la lutte?

Que la lutte, c’est comme de la magie; c’est beau comme un coucher de soleil avec des muscles ! C’est de la poésie en mouvement. Quand tu y penses bien, les lutteurs doivent autant maîtriser leurs habiletés athlétiques que de faire preuve d’énormément de charisme pour réussir à faire soulever, positivement ou non, les foules. C’est fascinant et c’est magnifique, autant narrativement parlant qu’en des termes plus athlétiques. Tu ne peux pas ne pas vivre d’émotions en regardant la lutte, c’est impossible de rester impassible.

Et pour finir, Ric Flair ou Hulk Hogan?

Bonne question ! Considérant que j’ai fait mon doctorat sur Mötley Crüe, je te dirais que je vais y aller avec les paillettes, les plumes et les histoires de groupies qui n’en finissent plus !

Pour voir la suite, c’est ici :

Crédit photo – Tabloïd/Christine Lemus

 

 

 

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