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09/08/2015 | Chroniques

Une cornemuse, de la folie et de l’intensité

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John+Cena+Pipers+Pit+Raw+28+November+2011+Roddy+Piper

Salut, j’ai pris un moment pour penser à ce que j’allais écrire cette semaine, obligatoirement, je dois parler de ‘Rowdy” Roddy Piper. J’ai découvert la WWF (WWE peu importe, on se comprend) tout de suite après WrestleMania, pas besoin de mettre de chiffre à la fin, il n’y en avait pas encore dans le temps, c’était le premier. Ils parlaient encore de la finale opposant Hulk Hogan et Mr. T à Piper et Paul Orndorff. C’était géant à l’époque, Cindy Lauper, au sommet de sa gloire était aussi gérante à la WWF. C’était les début du Rock N Wrestling. Une grosse époque qui allait faire que la WWF était pour devenir officiellement et pour de bon, la fédération #1 au Monde.

Piper en faisait partie. Une grosse partie en plus. Il était LE heel de la compagnie, sans même vraiment s’en prendre au numéro 1 de la WWF, Hulk Hogan qui lui était en rivalité avec le méchant gérant Bobby Heenan qui lui trouvait toujours de nouveaux monstres à affronter. Piper n’était pas le plus costaud, ni le plus grand, surtout à cette époque.

Mais comment a-t-il bien pu être un si gros nom? Je ne me lancerai pas dans des analyses historiques ou analytiques de scénario, Pat Laprade et Bertrand Hébert sont des experts là-dedans. Je vais plutôt parler de Piper dans le ring.

Si je pouvais décrire “Rowdy” Roddy Piper à quelqu’un qui ne le connait pas, je dirais que c’est le “Mad Dog” Vachon du Canada anglais. Né à Saskatoon, il s’est expatrié très jeune pour connaître la gloire outre-frontière. Nouvelle-Zélande, Texas, Minnesota, Géorgie, le territoire de Los Angeles contrôlé par la Lucha Libre, NWA et WWF. Il a eu un impact partout avec, comme Monsieur Vachon, un style échevelé, intense, fou et un peu n’importe quoi.

Attention, je ne dis pas “n’importe quoi” de façon péjorative. Comme dans le cas de Vachon, les combats de Piper étaient tout sauf prévisibles. Piper ne montait pas toujours ses combats avec la formule classique de “shine” (où le bon montre ses talents), “heat” (où le méchant tabasse le bon), “comeback” (où le bon revient en force pour mener vers la fin du combat).

En passant, tous les films sont faits avec cette formule, Rocky III en est un exemple flagrant. Au début, le “shine” où Rocky devient riche et célèbre, bat tout le monde. Ensuite le “cut off” qui mène à la “heat” : Clubber Lang (Mr. T) qui arrive et insulte Rocky. Mickey qui avoue à Rocky qu’il choisit ses adversaires car Rocky ne l’a plus et Lang qui terrasse Rocky pour le titre. La remise en question de Rocky et le “comeback“, quand Apollo Creed arrive pour redonner le feu à Rocky qui revient pour battre Clubber Lang.

Comme je disais, Piper comme Monsieur Vachon ne suivaient pas toujours cette formule. C’était leur style et la façon dont ils se démarquaient. Piper pouvait lui aussi se le permettre car le personnage s’y prêtait. Un bouillant Écossais à grande gueule et bagarreur. Il fonçait dans le tas et on s’échangeait des baffes à qui mieux-mieux et Piper en sortait au sommet. Ça devait être tellement facile planifier un match avec Piper, ça devait ressembler à ça : “Fais juste me suivre kid, embarque dans mon jeu et réplique-moi. On verra la réaction et je reviendrai à la fin”. Ça devait être un régal dans l’arène.

Piper n’était pas spectaculaire par ses prises, je suppose que bien de ses combats vieillissent mal ou n’ont pas le même impact quand on les met hors contexte, mais quand on vivait l’action “live” ou en direct à la télévision, c’était nos meilleurs moments. Comme je le disais pour Dusty Rhodes ou la finale de WrestleMania III entre Hogan et André le Géant.

Un autre parallèle que je pourrais tracer avec Piper et son style de lutte avec un autre athlète, c’est probablement Arturo Gatti. Pas toujours élégant, un peu de n’importe quoi, on se balance des bombes en pleine gueule sans arrêt et on crée un classique instantanément. C’était ça une partie de la magie de Piper. Puis aussi, dans le temps, on ne voyait pas Piper lutter si souvent que ça. Ça laissait place à son autre qualité, parler au micro.

Comment peut-on passer à côté du “Piper’s Pit“? Autant en vilain qu’en héros, Piper a eu de moments mémorables. De l’histoire de la noix de coco avec Snuka à l’épisode de l’extincteur à WrestleMania, on savait toujours que de quoi de spécial arriverait. C’est même lors d’un “Piper’s Pit” que démarra la plus grosse rivalité jamais vue à l’époque, Hogan contre André le Géant. Mais ça, c’est le côté que je ne peux analyser, c’est du talent pur, de l’instinct et du travail de personnage. Piper le maîtrisait comme pas un.

Mais Piper pouvait aussi lutter, il a eu un classique que tout le monde se remémore instantanément, contre Bret Hart pour le titre Intercontinental. Ça montre que, comme Picasso (toile de Picasso à 14 ans), pour pouvoir maîtriser la déconstruction de son art et en faire ton style, tu dois maîtriser la base aussi. Comme Monsieur Vachon était un champion de lutte amateur. Ne devient pas un Écossais querelleur, bagarreur à grande gueule qui veut. En plus, Piper jouait de la cornemuse pour vrai. Si ce n’est pas jouer un personnage à fond, je ne sais pas c’est quoi. Je le dis souvent, à la lutte, la seule chose qui est impardonnable, c’est le manque d’intensité. Ce que Piper n’a jamais manqué, il en avait à revendre. Il pouvait ainsi réussir à tout faire ce qu’il voulait.

Piper était, avec Hogan et MachoMan, une des figures qui a fait connaître des lutteurs d’un public plus large, il fait partie de la culture populaire, pas juste connu par les fans de lutte. Quand les Simpsons font référence à toi, c’est que tu transcendes ton sport.

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