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12/03/2021 | Chroniques

*NOUVELLE CHRONIQUE* Ça ne passerait probablement plus aujourd’hui: Ted et Virgil

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Les dernières années nous ont permis d’assister à des changements sociaux d’importance en Amérique et plusieurs autres endroits dans le monde également. En gros, ce qui était toléré, accepté et même encouragé à une certaine époque, peut ne plus l’être aujourd’hui, voire carrément même rayé de la carte. Dans les prochaines chroniques nous évoquerons certains cas probants où les changements sociaux peuvent se retrouver directement ou indirectement dans le monde de la lutte… Attention toutefois, si je me permets une incursion sans détour dans certaines époques et contextes, cela ne signifie pas que j’endosse quelconque propos ou geste antérieur, tout comme je revendique pleinement la liberté d’établir des parallèles imagés et caricaturaux.

Il est évident que le tout premier personnage… ou tandem à évoquer dans le cas d’une série de chroniques sur les gimmicks qui ne passeraient (probablement) plus était le coloré duo… et c’est le moins que l’on puisse dire, entre le millionnaire du ring, Ted DiBiasse, et son serviteur (et quasi esclave), Virgil. Pour les plus jeunes, sachez que pour les amateurs de la WWF, le duo était très, très efficace dans le but premier de ce qu’il devait être : une exagération grossière d’une époque relativement lointaine de l’Amérique.

DiBiasse est réellement arrivé à la WWF autour de 1987 et c’est autour de ce moment que les patrons lui ont donné le personnage du millionnaire arrogant, venant du sud des États-Unis, venant avec, dans ses bagages, une ceinture aux signes de dollars extrêmement scintillante. À partir de ce moment, DiBiasse n’était plus qu’un simple lutteur en bobettes noires comme tant d’autres, il devenait l’arrogant richissime sudiste pour qui « Tout le monde a un prix ».

Jusqu’ici, rien de trop controversé sous le chaud soleil de la Floride, jusqu’à l’arrivée d’un personnage qui est allé magnifier au centuple le personnage du millionnaire : celui de son valet de couleur noire : Virgil!

Au travers des derniers temps, sur le web, tous ont bien rigolé de Michael Jones (le vrai nom de Virgil) pour ses apparitions risibles à titre de non-invité dans des conventions de lutte ou autres comicons où il semblait bien seul à tenter de soulever à nouveau les miettes de gloire qu’il a pu connaitre à titre de lutteur, mais ce n’est absolument rien comparativement aux émotions que l’on pouvait avoir en le voyant, samedi matin après samedi matin, faire la sale besogne dans le ring ou dans des vignettes pour son maitre, Ted, allant de garde du corps à, sans le dire explicitement, quasiment esclave.

Vous voyez, le tandem millionnaire blanc/serviteur noir ne serait fort probablement pas au goût du jour aujourd’hui et si on osait, n’aurait pas une grande durée de vie. En revanche, à l’époque c’était du génie pour la simple et bonne raison que moral ou non, le tout créait une émotion : celle de voir un tortionnaire abuser psychologiquement et physiquement de sa victime (connotation raciale en prime) et l’on pouvait, d’une manière ou d’une autre, nous aussi s’y retrouver. Les relations boss/valets ont toujours continué par la suite, mais selon moi, rarement avec autant de signification que le tandem DiBiase/Virgil… Homme blanc riche/homme noir pauvre.

La suite, évidemment s’impose par elle-même : après des années de servitude auprès de son patron blanc, le pauvre Virgil exaspéré commence à se rebeller et finit par se « libérer de ses chaines » en obtenant sa revanche sur son oppresseur, au grand plaisir des fans (autour de 1991) qui y voient, bien sûr, une certaine répétition de l’histoire des USA… La suite, elle, ne sera jamais très glorieuse pour le bon vieux Virgil qui partira (comme son « maitre ») à la WCW où il sera globalement… l’inutile bodyguard de la NWO, sous le nom de Vincent.

Aujourd’hui, une tonne de lutteurs/lutteuses noir(e)s ont de belles opportunités du coté de la lutte professionnelle en lien avec leurs talents et ne sont plus, du moins comme le personnage de Virgil, considérés comme les « gens de couleurs de services… ». Par ailleurs, on n’ose même pas imaginer un lutteur noir avec l’accoutrement de Junkyard Dog en 2021 (faites vos recherches les jeunes…). Mais bon, les temps changent et tout ne s’est pas fait en un jour : La Nation de la domination au milieu des années 90 était un groupe principalement constitué de lutteurs noirs qui voulaient dominer la WWF, mais on y reconnaissait pour quiconque connait un peu son histoire, des emprunts flagrants aux mouvement Black Panthers ou d’autres groupes de libérations des afro-américains.

Maintenant, quand je regarde le clan The Hurt Business composé de 4 lutteurs noirs à la WWE (MVP, Cedric Alexander, Bobby Lashley et Shelton Benjamin), je me dis qu’on a réussi à faire un groupe de lutteurs intéressants exclusivement noirs qui ne seront peut-être jamais les plus populaires ni les plus vendeurs auprès des fans, mais qui ont, au moins, le mérite de se baser sur les talent oratoires et athlétiques de ses composants et non une directe relecture raciale, clichée ou raciste des formules qui passaient à l’époque, mais qui ne passeraient probablement plus aujourd’hui…

 

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