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29/12/2017 | Chroniques

Le Poing: Un autre lutteur du Québec nous quitte, Ghost Rider

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C’est avec regret que nous avons appris cette semaine un autre décès dans le monde de la lutte québécoise. En effet, Jean-François Ringuet, mieux connu par les amateurs de lutte sous le nom de Ghost Rider, est décédé à Shawinigan à l’âge de 46 ans. Les détails sur son décès et même sur la date de celui-ci ne sont pas encore connus.

Selon les informations recueillies, cela faisait une semaine qu’il n’avait pas donné signe de vie. Après que la situation ait été signalée, il a été trouvé mort le 26 décembre dernier vers les 18h. Cette information recoupe ce qu’on retrouve sur son profil Facebook, alors que son dernier commentaire remontait au 19 décembre. Bien que la cause du décès ne sera pas connue avant les résultats de l’autopsie, Ringuet souffrait de diabète depuis plusieurs années, chose connue par ceux qui avaient partagé un vestiaire de lutte avec lui. Selon un de ses amis et ancien coéquipier, Dominic Casabon, alias Viper, Ringuet aurait fait un ACV l’été dernier. Les études démontrent d’ailleurs que les personnes diabétiques courent plus de risques de développer une maladie cardiovasculaire que les autres.

Son décès n’est pas sans rappeler celui de l’ancien publiciste de l’IWS Michael Ryan, alias Llakor, qui était aussi diabétique et qui avait été retrouvé mort chez lui en avril 2013. Il est le deuxième lutteur de la scène indépendante québécoise à être décédé cette année après Éric Denis, alias Rick Ross, mort en octobre dernier.

Né le 9 décembre 1971 à Trois-Rivières, sa famille avait déménagé à Saint-Élie-de-Caxton alors qu’il n’était âgé que de quatre ans. C’est dans cette municipalité de la Mauricie – bien connue à cause du conteur et écrivain Fred Pellerin- qu’il a par la suite grandi. Il était d’ailleurs ami avec Pellerin, une amitié qu’il n’étalait pas au grand jour.

C’est également à St-Élie, lorsqu’il était enfant, qu’il est devenu un fervent amateur de lutte professionnelle, un amour qui prendra plusieurs formes au fil des années. Il deviendra tout d’abord fan du produit télévisuel présenté sur nos écrans, avec Lutte Internationale puis ultimement la WWF. Mais alors que plusieurs jeunes ayant grandi dans les années 80 avaient comme idole Hulk Hogan, Ringuet idolâtrait plutôt l’homme au deux par quatre, « Hacksaw » Jim Duggan. Puis avec la venue de l’Internet vers la fin des années 90, il passe à une autre étape de son amour pour la lutte alors qu’il commence à faire partie de simulations de lutte sur le web. Il transforme finalement sa passion de façon plus concrète en 1999 alors qu’il s’inscrit à l’école de lutte à Grand-Mere.

La Fédération Canadienne de Lutte avait été créé à Sorel au tournant des années 90 par l’ancien lutteur Réjean Désaulniers. Assisté du célèbre Eddy Creatchman, qui avait une soif de relancer la lutte locale au Québec après que la WWF ait pris contrôle du territoire, et de Richard Charland, Désaulniers a gardé la FCL et son école de lutte à Sorel jusqu’en 1999, alors qu’il déménage le tout à Grand-Mère.

« J’ai eu la FCL et l’école de lutte à Grand-Mère pendant un an. C’est là que Ghost Rider, King Hammer et les frères Mancuso ont entre autres débuté. Ensuite, en 2000, on a déménagé à Shawinigan » se souvient Désaulniers, qui est lui-même originaire de la cité de l’énergie.

Jean-Philippe Nadeau (Nad Blues), entouré des champions par équipe de la FCL, Ghost Rider et Nino Mancuso

Jean-Philippe Nadeau (Nad Blues), entouré des champions par équipe de la FCL, Ghost Rider et Nino Mancuso

Ringuet fera des débuts à la FCL en septembre de la même année sous le nom de guerre de Pitbull. Mais rapidement, il changera de nom pour Ghost Rider, qu’il gardera jusqu’à sa retraite en juin 2012. C’est en 2000 qu’il commence à faire équipe avec Viper sous le nom des Hellraisers, équipe toujours existante aujourd’hui mais sous une différente mouture. Il était d’ailleurs encore reconnu comme un membre fondateur de l’équipe. Cependant, c’est avec Nino Mancuso qu’il remportera les titres par équipe de la FCL en 2003, remportant la victoire face à Nad Blues et Trash.

« Il était un gars extrêmement gentil, que ce soit à mes débuts à la FCL au cours des entrainements de lutte, dans d’autres fédérations comme à la FLQ et même dans les dernières semaines, où je lui ai parlé en le croisant par hasard. C’était toujours un plaisir de parler avec lui. J’ai été sous le choc qu’un chum de lutte décède subitement et en plus, qui n’est pas bien plus vieux que moi » raconte Mancuso, qui est maintenant le propriétaire de la FCL et aussi le promoteur du ShawiCon.

Désaulniers poursuit dans la même veine.

« Il s’impliquait beaucoup. Il était toujours là pour nous aider. C’était un vrai mordu de lutte. Je vis ce genre de chose intérieurement. Je repasse le film dans ma tête et je n’y crois pas encore. C’est la première fois qu’un de mes élèves de Shawinigan décède. »

En plus de la promotion shawiniganaise, Rider a lutté à plusieurs reprises pour la FLQ à Montréal et la QCW à Québec. Il avait aussi été brièvement entraîneur à l’école de lutte de la FCL.

« Il avait pris sa retraite à cause de son état de santé, mais aussi à cause d’un manque d’intérêt », confirme Viper.

Les Hellraisers originaux: Ghost Rider et Viper

Les Hellraisers originaux: Ghost Rider et Viper

En plus de la lutte, il était un grand amateur de hockey, de football et de musique, plus particulièrement le death metal. Dans la dernière année, il avait aussi commencé une émission sur la lutte à la radio de CFUT 92.9 à Shawinigan, mais l’expérience n’a duré le temps que d’un enregistrement. Il en avait fait l’annonce lors d’un événement de la FCL en décembre 2016. Sans le savoir, c’était sa dernière apparition officielle pour la promotion où il aura le plus lutté en carrière.

En octobre dernier, il a eu la chance unique de rencontrer son idole d’adolescence, Duggan, qui était sur la carte de ShawiMania, le plus gros show de lutte de l’histoire de la FCL. C’est d’ailleurs à cette occasion que je l’ai vu et que je lui ai parlé pour la dernière fois.

Jean-François avec son idole, Hacksaw Jim Duggan

Jean-François avec son idole, Hacksaw Jim Duggan


« Derrière son personnage de dur à cuir se cachait un gars très doux, sympathique et dévoué. Un être sans aucune malice avec un petit côté rêveur, se souvient l’ancien lutteur Nad Blues, mieux connu aujourd’hui sous son vrai nom, Jean-Philippe Nadeau, chef d’antenne du Téléjournal Mauricie-Centre-du-Québec les week-ends. En relisant nos échanges par textos, j’en ai vu un où il commentait le décès d’une personnalité connue en Mauricie. Il avait écrit : “Il faut vivre le moment présent à 100%. On ne sait jamais si demain va se lever.” Il avait tellement raison. »

Jean-François laisse dans le deuil ses parents, Réjean et Charlotte, ainsi que sa fille de 9 ans, Gabrielle.

En mon nom et au nom de toute l’équipe de Lutte.Québec, j’aimerais souhaiter mes plus sincères sympathies et bon courage à toute sa famille.

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