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Pat Laprade
Pour une rare fois, pour ne pas dire une première fois, presque la moitié des combats sera d’une seule et même division, la division féminine. Résultat d’une révolution qui a pris du temps avant de vraiment prendre son envol, trois combats féminins seront présentés : Becky Lynch contre Mickie James, Nikki Bella contre Natalya et la championne Alexa Bliss face à Naomi.
De ces trois duels, deux captent mon attention.
Il s’agira du premier match en simple de Mickie James dans un événement majeur de la WWE depuis son retour et je crois que le match a le potentiel d’être excellent. Et ce, même si je n’ai pas du tout aimé le build-up cette semaine lors de SmackDown. J’ai saigné des oreilles lorsque j’ai entendu Mickie James dire que la révolution féminine avait débuté il y a plus de 7 ans avec elle. Il y a 7 ans, la division féminine de la WWE était encore très teintée de ses Divas avec Kelly Kelly, Eve Torres, Maryse, Layla, Rosa Mendes et compagnie et même si James était l’une des meilleures lutteuses de l’époque, on était encore très loin des Charlotte Flair et Sasha Banks et Ronda Rousey, l’influence derrière le concept de la révolution, faisait des débuts timides en MMA. Pour certains, ce sont des détails, pour moi, ça m’enlève tout le plaisir que j’ai à regarder un tel segment. Ceci dit, James est encore en très grande forme physique et son match avec Asuka a démontré qu’elle fait encore partie de l’élite.
Bliss et Noami est intrigant. Bliss a beaucoup de charisme et joue très bien son personnage de fille détestable, tandis que Naomi a un style unique et mis à part Charlotte, est possiblement la meilleure athlète de la division. Cependant, malgré le nombre d’années de service de Naomi, les deux n’ont pas assez d’expérience pour mener le match et réagir en cas d’imprévus. Puisqu’il s’agit du combat de championnat, c’est techniquement celui qui des trois qui définit la division et la marge d’erreur est mince. Je souhaite que les deux aient pratiqué leur combat maintes et maintes fois et qu’aucune anicroche ne survienne. Nattie et Nikki est le combat avec la meilleure histoire de fond. Mais avec la direction que Nikki va prendre en prévision de WrestleMania, on peut penser que ce serait la fin de ce programme.
Randy Orton et Luke Harper pourrait être intéressant. Harper, quand jumelé à un bon travaillant, peut déployer son talent à souhait. À l’opposé, je n’ai aucun intérêt pour le combat par équipe. Est-ce moi où les American Alpha sont moins over avec la foule que lorsqu’ils ont débuté avec la WWE? C’est une division qui ne va nulle part. Slater et Rhyno est comme un duo qui a connu un gros hit musical et qui essaie de surfer sur sa propre vague, mais qui clairement n’a plus la même succès. Les Usos, malgré leur talent, n’arrivent pas à connecter autant en heels. The Ascension et The Vaudevillains pourraient se battre dans un match pour déterminer quelle ancienne équipe de NXT a le moins bien réussi sur l’alignement principal. Breezango…ouf! Et il reste Jordan et Gable que j’adore. Ziggler dans un match handicap contre Crews et Kalisto va à l’encontre de toutes les conventions. Un heel contre deux babyfaces, ce n’est pas supposé arriver. À tout le moins pas ainsi. Un triple menace aurait été bien mieux et aurait permis au match de se distinguer sur cette carte.
Reste la finale, qui devrait être un excellent combat. Il s’agira du 20e combat de type Elimination Chamber. Le match, introduit dans les histoires par Eric Bischoff il y a bientôt 15 ans, est souvent rempli d’action et de surprises. La qualité des lutteurs dans ce combat détonne également du reste du spectacle.
Je n’aime pas habituellement me prêter à ce petit jeu, mais voici en terminant mes prédictions :
Luke Harper vs Randy Orton: Randy Orton
Apollo Crews & Kalisto vs Dolph Ziegler: Crews & Kalisto
Becky Lynch vs Mickie James: Mickie James
Nikki Bella vs Natalya: Nikki Bella
Championnat féminin de SmackDown: Alexa Bliss © vs Naomi: Naomi
Championnat par équipe de SmackDown: American Alpha © vs Slater & Rhyno vs Breezango vs The Usos vs The Ascension vs The Vaudevillains: American Alpha
Elimination Chamber pour le championnat de la WWE : John Cena © vs AJ Styles vs Dean Ambrose vs The Miz vs Baron Corbin vs Bray Wyatt: Bray Wyatt
Tout un spectacle de la IWS
La IWS était de retour samedi dernier après une absence de 6 mois et c’est au Club Unity de la rue Ste-Catherine Est que ça se passait. L’ambiance était vraiment survoltée, comme j’ai rarement vu et ça a rendu le spectacle encore meilleur. C’est à mon avis la meilleure salle que la IWS a eue depuis le Scratch de Laval. Le booking était aussi au rendez-vous. J’avais des doutes sur l’ordre des combats, principalement avec une bataille royale pour commencer le tout. Mais la fin de celle-ci était tout simplement un chef-d’œuvre. Le but était d’établir l’une des meilleures lutteuses sur la scène indépendante Stefany Sinclair comme une top babyface et Big Magic, le heel de l’année au Québec en 2016, comme l’un des gros heels de la compagnie. Et les deux objectifs ont été rencontrés. La foule était derrière Sinclair, surtout après qu’elle ait éliminé Benjamin Tull et Matt Falco. Magic, qui s’était caché pendant presque toute la durée du combat, est revenu pour sortir la présumé gagnante et ainsi remporter le combat.
Le meilleur combat de la soirée a opposé la recrue de l’année 2016 Frankie Milano, le récipiendaire du prix Édouard-Carpentier Matt Angel, Michael Style et Shayne Hawke. L’équipe de l’année TDT et Generation Kill (aussi connu sous Les Francis) ont également eu un bon combat. En finale, Scott Parker continue sur sa lancée de 2016, alors qu’il est devenu le premier double-champion de l’histoire de la IWS en ajoutant le championnat de la IWS à son titre Canadien en défaisant Black Dynamite. Parker a joué un peu le rôle de Kevin Owens et le promoteur PCP Manny celui de Triple H, alors que Manny est intervenu dans le combat pour donner la victoire à Parker. La personnalité de l’année 2016 Buxx Belmar a pour sa part annoncé qu’il était de retour, lui qui avait pris une longue pause pour soigner une blessure au cou.
26 000 visiteurs…mathématiquement impossible!
Si les quelques 400 amateurs présents (378 pour être exact) en ont eu pour leur argent, ceux qui suivent la scène locale de près ont aussi été servis dans les jours qui ont suivi. En effet, la IWS annonçait que le spectacle, diffusé gratuitement sur Livestream, avait attiré plus de 26 000 personnes. Non, ce n’est pas une faut de frappe, 26 000 personnes!
Aussi spectaculaire ce nombre est, et même si ça voudrait dire que la scène est vraiment, mais vraiment en santé, il n’est malheureusement pas réel.
« Mais diantre, comment peut-on annoncer un tel nombre? », me direz-vous.
La raison n’est peut-être pas très difficile à trouver.
Le spectacle était hébergé sur la plateforme Livestream, plus précisément Original Livestream et diffusé à travers le canal web de l’Institut Grasset, qui habituellement diffuse des ateliers scolaires en ligne. Sur cette page, le lendemain du spectacle, on pouvait y voir un nombre qui avoisinait les 27 000. Ce nombre est en fait le nombre de « viewer minutes », de minutes visionnées. En d’autres mots, le nombre de minutes que toutes les diffusions de ce canal ont attiré jusqu’à présent. J’ai d’ailleurs confirmé l’information avec Livestream.
Du côté de la IWS, on me dit que le nombre de visiteurs est venu de Livestream directement et que ce n’est pas lié au nombre de minutes visionnées qui apparait sur le site.
En parallèle, quelques personnes m’ont aussi confirmé que le soir de l’événement, il y avait un maximum de 50 personnes qui pouvaient visionner le spectacle en même temps. Lorsque ces 50 places étaient prises, il fallait rafraichir la page jusqu’à ce que quelqu’un quitte afin de voir l’événement. Livestream me confirme que sa plateforme originale a un nombre limitée de minutes qui peut être visionnées, sans me confirmer le nombre exact, tandis que la IWS me dit que le site permettait plus de 50 visiteurs, mais ne permettait pas plus de 50 clics en même temps.
Mais peu importe ce que le site d’hébergement ou la IWS peut dire, d’un point de vue purement mathématique, le nombre ne fait pas de sens.
La seule information qui est certaine est que le lendemain de l’événement, il y avait 27 690 minutes visionnées sur le canal de l’Institut Grasset. En prenant pour acquis que toutes ces minutes soient reliées à la IWS (ce qui est impossible puisque le canal a 23 vidéos au total) et que le spectacle a eu une durée d’environ 150 minutes (2 heures et demie), le nombre de visiteurs devrait être de 185, soit 27 690 minutes divisé par 150 minutes. Mathématiquement parlant, pour qu’il y ait plus de visiteurs, ça voudrait dire que le visiteur n’a pas écouté le spectacle au complet. Par exemple, 370 personnes pourraient avoir écouté 75 minutes chacune et on arriverait au même résultat. À moins bien sûr que 27 000 personnes aient chacune écouté qu’une seule minute du spectacle, ce qui ne serait pas une statistique reluisante.
La IWS a toujours été reconnue pour exagérer ses chiffres d’assistance. Le regretté Michael Ryan, qui a longtemps été publiciste pour la IWS, m’avait déjà dit que le but d’augmenter l’assistance lors de la publication en ligne des résultats était de faire croire au reste de la planète lutte que la IWS fonctionnait à plein régime, dans l’espoir d’occasionner un buzz autour de la promotion, de créer plus de ventes de DVDs et de permettre à la compagnie des partenariats avec des promotions de l’extérieur. Que ce n’était pas vraiment pour les amateurs locaux, mais bien ceux des États-Unis et de l’Europe. Et cette nouvelle plateforme continue cette ligne de pensée. À la différence qu’il y a un monde entre annoncer une foule de 1000 personnes quand il y en a eu 700 et annoncer 27 000 visiteurs quand même en enlevant un 0, on est encore loin de la réalité.
Il fut un temps où les promoteurs annonçaient une foule moindre que la réalité dans l’un des deux buts suivants : ne pas alerter le service des incendies car souvent la limite des arénas était atteinte et dépassée; ou dans le but de moins bien payer les lutteurs qui étaient alors payés basé sur un pourcentage des recettes. Même la WWE depuis plusieurs années exagère son nombre de spectateurs à WrestleMania. Non, il n’y avait pas 100 000 fans. 100 000 personnes dans le stade en incluant le staff et les lutteurs? Peut-être. Mais pas 100 000 spectateurs.
Mais peu importe le vrai nombre, que ce soit 50, 100 ou même 200, c’est quand même ce nombre de personnes de plus qui ont eu accès à un excellent spectacle, qui devrait être en nomination pour le spectacle de l’année à la fin 2017 et il ne devrait pas y avoir de honte à ça. Le streaming en direct est l’avenir dans le monde de la lutte et c’est tout à l’honneur de la IWS de l’avoir présenté ainsi.
En rafale…
-J’ai bien aimé comment on a commencé à planter le match entre Jericho et Owens à Raw lundi. Il est clair qu’Owens blâmera sa défaite sur le dos de Jericho, lui qui a accepté le combat.
-La promotion de l’année au Québec, la NSPW, a un spectacle en fin de semaine, au Centre Horizon à Québec. Malheureusement, une fracture à la jambe de Matt Cross est venue rendre la vie compliquée aux organisateurs. Mais ils ont annoncé cette nuit que le lutteur canadien Tyson Dux remplacera Cross. Dux est un vétéran du circuit indépendant et a fait partie du Cruiseweight Classic de la WWE. Il affrontera donc Marko Estrada. La dernière fois qu’un tel changement de dernière minute est arrivé, c’était ironiquement en février 2016, alors que Davey Richards avait été remplacé par Chris Hero. Le résultat? Le deuxième meilleur match de l’année.
-Bertrand Hébert et moi-même seront au ShawiCon cette fin de semaine, soit samedi et dimanche. En plus d’avoir nos livres, DVDs et autres articles sur l’histoire de la lutte au Québec, samedi, nous ferons une conférence sur l’histoire de la lutte au Québec. Je vous invite à venir nous renconter. Pour plus de détails, veuillez consulter le www.shawicon.ca.
Cette chronique est une presentation du Resto-Bar Coin du Métro. Le Resto-Bar Coin du Métro, 10 719 Lajeunesse, l’endroit par excellence pour tous les événements sportifs tels que le hockey, le soccer, la boxe, la lutte et le football à Montréal! Vous pouvez aussi consulter leur page Facebook.
Bonne lutte à tous et à toutes!
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