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14/06/2015 | Chroniques

La victoire de Monsieur et Madame Tout le Monde.

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rhodes-flair

Comment pourrais-je passer à côté du décès de Dusty Rhodes, le “American Dream”? Un lutteur inspirant qui, contre toute attente, a su se hisser au sommet de sa discipline.

J’ai découvert Dusty Rhodes quand la NWA a fait ses débuts à Télévision Quatre-Saisons (TQS et maintenant V), bien version “en action” disons. En fait je voyais les photos, les résultats dans le PWI (Pro Wrestling Illustrated) qu’un ami de mon père avait. Il était abonné et je les feuilletais alors que mon père s’entraînait dans l’appartement qui était converti en gym. Je le voyais et pour être franc, je ne le comprenais pas.

DustyRhodesWWF

J’ai toujours été fan de lutteur plus de type super-héros, c’était les débuts de la Hulkamania à l’époque, alors les photos de Dusty Rhodes me laissaient indifférent. Mais quand l’émission de la NWA fut disponible, j’ai pu le voir en action et comme des centaines de milliers de gens, je suis devenu fan. Pourquoi, bien disons que je n’aurais pu le dire avant, comme presque tout le monde, mais avec le temps j’ai compris.

Dusty n’avait pas le physique d’un Apollon malgré qu’il était d’une carrure imposante. Alors quand j’ai regardé la NWA pour la première fois, mes yeux de fan de WWF ont d’abord remarqué Sting, Lex Luger, Nikita Koloff. Mais après avoir vu Dusty, il était un de mes préférés. C’est là que j’ai aussi vu en action des visages connus du PWI, les Tully Blanchard, Arn Anderson, Magnum T.A., Barry Windham et surtout… Ric Flair!

Rhodes-Flair-NWA

Dans tout ce lot, Rhodes avait le physique le plus ingrat, des bottes qui ne coordonnaient pas avec son maillot, ni rien d’autre, même souvent, il avait 2 bottes différentes. Il avait aussi un défaut de langage et un accent pas possible, même un Texan devait avoir de la difficulté à le comprendre et il avait assurément la moins bonne technique. Mais pourquoi on y était attaché et que le monde en était aussi fan?

On a beau dire “charisme” mais en avait-il autant que ça? À moins que la mystique du charisme soit aussi combinée avec des éléments concrets? Dusty Rhodes était énergique, il avait toujours l’air de se battre en désespoir de cause, contre des adversaires plus forts, mieux armés. Il se démenait comme un diable dans l’eau bénite. Il allait chercher le genre de respect que nous avons pour des gars comme Steve Bégin, Brandon Prust ou Brendan Gallagher avec Les Canadiens. Pas de talent à revendre, pas le physique pour l’emploi non plus, mais du coeur et une dépense d’énergie incroyable. On sentait presque que Dusty repoussait ses propres limites à chaque combat. Comment ne pas respecter un guerrier pareil? Le seul nom moderne qui me vient en tête dans ce genre-là, c’est Diamond Dallas Page à la WCW. Ce n’est pas peu dire.

Ensuite, Dusty Rhodes, c’était Monsieur et Madame Tout le Monde. Oui on rêvait de Hulk Hogan, ce super-héros, ce super-humain, mais Rhodes, c’était ce héros que l’on pouvait être. On pouvait espérer, en travaillant fort et en se dépassant continuellement, être Dusty Rhodes un jour. Le fils du plombier, comme on le nommait, représentait ça. En fait, c’est ça le American Dream, chacune de ses victoires était celle des gens ordinaires contre le Vilain. Hogan était Superman, Rhodes était le voisin qui sauvait quelqu’un dans un incendie en face de chez toi. Un héros qui avait l’air d’un commun mortel, plus accessible. Chaque combat était aussi le nôtre, on se voyait dans ses gains et ses combats.

Rhodes-NWA-Champ

Dusty c’était monsieur Tout le Monde qui réalise de quoi d’extraordinaire par la détermination et le sacrifice. Qui a dit qu’il ne pouvait pas y avoir de poésie et d’émotion dans la lutte? Le film Rocky de Stallone a gagné l’Oscar du meilleur scénario avec exactement cette histoire.

Mais je te le dis, ne va pas sur YouTube pour te taper des combats de Dusty Rhodes en rafale. Ça a sûrement mal vieilli, puis Dusty Rhodes, ça ne se regardait pas, ça se vivait. Un peu comme Hulk Hogan contre André Le Géant à WrestleMania III, le match en lui-même est banal, mais si tu as vécu l’époque, la construction complète de la rivalité, la montée du scénario, ça devient le plus grand combat de lutte de l’Histoire. Dusty Rhodes c’était ça, fallait vivre l’émotion quand elle y était et suivre l’évolution de la rivalité.

Rhodes-DiBiase

Ce qui me faire encore répéter que la lutte est un vrai art, où l’on doit faire vibrer les fans, jouer dans leurs émotions. Il y a bien plus que de faire des prises. Ça, Dusty l’avait compris et c’est probablement ça, le charisme.

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