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04/03/2015 | Chroniques

La lutte et nos politiciens, épisode 1

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Nous avons tous déjà rencontré des gens qui ne peuvent pas croire que nous puissions admirer le spectacle des deux individus se frappant de manière chorégraphiée. Ces gens pensent que les lutteurs et leurs spectateurs sont des espèces à peine plus évoluées que le singe.

Eh bien riez de bon coeur en vous disant que de grands décideurs de ce monde ont déjà eu des rapports cordiaux avec la lutte!

(Vous pouvez leur répondre ceci. Soit ils acquiesceront, ou ils diront que c’est faux et que c’est scandaleux que de tels politiciens envoient un aussi mauvais message à nos jeunes, Richard Martineau-style)

Donc, ce n’est pas seulement Jesse Ventura avec ses théories de la conspiration qui est passé du ring aux assemblées législatives.

1) Abraham Lincoln – lutteur lui-même !

La grandeur moyenne des hommes et des femmes au 19e siècle était moindre à celle d’aujourd’hui. C’est donc dire qu’Abraham Lincoln, président marquant des États-Unis de 1861 à son assassinat en 1865, détonnait avec ses 6 pieds 4.

Notons qu’à l’époque, la lutte « chorégraphiée » n’existait pas. C’était bien ressemblant à la lutte olympique d’aujourd’hui. (Lincoln versus Angle, qui gagne?)

Le plus impressionnant, c’est qu’il ne compte qu’UNE DÉFAITE dans sa carrière de 12 ans!

Allô le streak !

Remportant beaucoup de succès et attirant les foules par le bouche-à-oreille en Illinois (soit le seul moyen de communication de l’époque), cela l’aida à bâtir sa notoriété politique, pour éventuellement représenter ses pairs à la Chambre des représentants des États-Unis au Capitole et ensuite, devenir président.

(Colt Cabana, if you’re reading this, please go back in time and interview your fellow Illinois wrestling collegue Abe Lincoln, that would be great. I’m sure he could drop a lot of pipe bombs too. Thanks.)

2) Margaret Thatcher

Mais non. Ce n’était pas une Diva. (Quoique The Iron Lady pourrait faire un bon surnom)

C’est dur à croire que Mme Thatcher pouvait être intéressée à la lutte, mais c’est encore plus incroyable de constater que son lutteur favori est un colosse: 6 pieds 6 / 374 livres!

Shirley Crabtree, soit Big Daddy, était un des plus populaires lutteurs du Royaume-Uni des années 1950 aux années 1990. Connu et adulé dès le début de sa carrière comme étant une armoire à glace redoutable, il en était tout autrement lors de la deuxième moitié de sa carrière. Lorsque les caméras d’ITV retransmettaient ce qui se passait dans les arènes britanniques dans les années 70, il était plutôt… immobile et gros. Mais toujours super apprécié, et fier porte-étandart de l’Union Jack. (Un peu comme Hulk Hogan depuis 20 ans… :) )

Il est toutefois reconnu comme un pionnier de la lutte mondiale. On l’a notamment reconnu comme pionnier des Enfourchements. (Body Slam), prise qu’il effectuait toujours sous un tonnerre d’applaudissements.

La baronne Thatcher a tenu à le rencontrer pour lui faire part de son admiration lors d’un événement caritatif. Cette rencontre fut publicisée. Le sympathique géant a pu également recevoir les bons mots de Tony Blair peu avant son décès en 1997.

3) René Lévesque

Avant de devenir premier ministre en 1976 avec le Parti Québécois, René Lévesque faisait partie de l’équipe étoile du Parti Libéral du Québec qui a mené la province à travers la Révolution tranquille.

Pour sa première élection, dans la circonscription de Montréal-Laurier, René Lévesque faisait face à un adversaire coriace; Arsène Gagné, le député sortant de l’Union Nationale, le parti au pouvoir de l’époque. Bien que populaire par son ancienne vie de journaliste, Lévesque faisait face à un adversaire coriace en l’objet de Gagné, dont l’équipe faisait part dans le conté d’éléments peu reluisants de sa vie privée. Le camp unioniste donnait également dans l’intimidation, et ce en employant des gros bras pour intimider leurs adversaires.

C’est dans ce climat de tension que l’équipe de Lévesque a approché Jean « Johnny » Rougeau, soit une des plus populaires têtes d’affiche de l’âge d’or de la lutte québécoise des années 1950-1960. (Pour plus de détails sur la vie de Monsieur Rougeau, mes distingués collègues Patric Laprade et Bertrand Hébert en parlent beaucoup mieux que moi dans leur formidable livre À la semaine prochaine, si Dieu le veut, traitant de l’histoire de la lutte professionnelle au Québec)

Son endossement représentait beaucoup pour la légitimité de Lévesque et du Parti libéral à Montréal, étant donné la longue tradition de domination de l’Union Nationale avec Maurice Duplessis à travers les années. (Maurice Richard a déjà été l’invité de Dupplessis dans des événements unioniste, c’est dire!)

Rougeau devint alors un des proches de René Lévesque, un de ses rares confidents. « Johnny » jouait également au chauffeur et au garde du corps avec son ami politicien. Le respect mutuel était énorme, Lévesque qualifiant Rougeau d’un « des hommes les plus profondément droits qu’il m’ait été de connaître ».

L’amitié entre ces deux figures marquantes québécoises fut très bien représentée au petit écran dans la série René, avec Emmanuel Bilodeau et Dan Bigras dans les rôles respectifs de Lévesque et Rougeau. Si vous avez la chance de regarder cette série (allo), vous pourrez apercevoir le caméo d’un certain neveu de Jean Rougeau!

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Cette chronique est la première d’une série de je-ne-sais-pas-combien. J’en ferai des suites de temps en temps. Si vous avez des noms ou des anecdotes en tête, tweetez-moi !

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