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21/10/2020 | Chroniques, Québec

Jeff Saunders : Lutteur streameur

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jack

Dans ma quête de vous faire connaître davantage nos lutteurs et les artisans du monde de la lutte québécoise, j’avais envie d’explorer la région du Saguenay-Lac-St-Jean, plus précisément Chicoutimi. Vous allez sûrement me lancer des roches car je n’y suis jamais allée encore, mais je deviens petit à petit une fervente amatrice de la AWE en visionnant leurs galas via Facebook. C’est comme si j’avais pris place dans la foule lors des galas et que j’y participais en lâchant quelques calls. Lorsque la vie aura repris son cours, je promets d’y assister, cette fois-ci en personne.

Ce lutteur dont je souhaite vous parler aujourd’hui, lorsque j’ai commencé à le voir lutter à la NSPW, je le détestais. Chaque fois que sa musique commençait à jouer, je soupirais en disant : « Ah non! Pas lui! ». Je ne me gênais pas pour lui lancer des insultes lors de ses matchs. Ça prouve qu’il faisait bien sa job! Cependant, ce n’est que depuis peu que j’ai appris à le connaître davantage en dehors de son personnage imposant de Jeff Saunders, qui est en réalité tout le contraire de lui et qui n’existe que sur le ring. Il s’agit de Jack Robitaille.

Jack a eu un parcours qui diffère de plusieurs de ses collègues. Il a suivi des cours pendant 6 mois à la TUW et déjà, on l’amenait démontrer son savoir-faire à JCW Otherworld.  « J’étais mauvais » m’avoua-t-il en me parlant de ses débuts. « Je me demande où je serais rendu aujourd’hui si j’avais eu la chance d’être guidé par quelqu’un ou de connaître Steve (Boutet) avant », ajouta-t-il. Sans dénigrer ses débuts, il affirme être fier et très content d’où il se trouve présentement dans la lutte au Québec, après 13 ans de carrière.

Jack a surtout appris « sur le tas », mais aussi de plusieurs personnes dont Éric Michaud, connu sous le nom de Paradox, qui l’a amené un peu partout et lui a ouvert les portes de la NSPW, Steve Boutet (Stephen Sullivan), Marky Russel (Marko Estrada), etc. « Dans la lutte, tu es toujours en processus d’apprentissage. Le jour où tu passes les rideaux en affirmant que tu n’as plus rien à apprendre, c’est malheureusement à ce moment-là que tu dois arrêter de lutter! » ajouta-t-il. Une leçon qu’il essaie de démontrer à ses élèves lors de ses cours à l’académie de la NSPW.

L’un des matchs dont Jack entend parler régulièrement est celui contre Dylan Donovan lors de l’événement NSPW Undisclosed en janvier ou février dernier. « C’était complètement fou! On a éclaté la baraque! On a monté le match d’une manière que le monde puisse aimer! » m’affirma-t-il.

Ensuite, il y a le deuxième affrontement contre Les Goons, clan composé de Chris Andrews et Hank Chabot, contre Tom Leblond et lui il y a deux ans, lors de l’événement Final Step. Beaucoup d’amateurs affirment que c’est un des meilleurs matchs de la NSPW Generation Next. « C’est un match qui a solidifié notre position comme équipe sauvage et dominante! » ajouta-t-il.

Cependant, il y a également un moment que Jack n’aime pas tant aborder mais qui revient souvent dans les conversations. Il s’agit du match qu’il avait fait avec Paul London contre Kickin ‘n Stompin à St-Victor en Beauce. Ça faisait un moment que la motivation n’était plus au rendez-vous. Même s’il a réalisé le rêve de son frère en faisant équipe avec Paul London, il a malheureusement blessé Stephen Sullivan en exécutant son cannonball sans le vouloir. « Je suis parti en courant pour exécuter mon cannonball durant le match. Steve a eu comme réflexe de se protéger avec l’épaule alors il a reçu le coup sur le bras et ça lui a cassé la clavicule. » m’expliqua-t-il. Ce moment a été décisif pour lui: il était temps de prendre une pause.

Le lendemain, Jack a contacté Martin Girard, le booker de la NSPW Generation Next pour lui annoncer la nouvelle. Abasourdi, Martin a tenté de le convaincre de ne pas quitter vu qu’il avait entamé une rivalité avec Pee-wee et que celle-ci ne pouvait pas se terminer comme ça. Ils ont alors convenu de faire un dernier match, c’est-à-dire un match « titre contre carrière ». Après celui-ci, il est parti sans saluer personne. « Il n’y avait pas de froid lorsque j’ai quitté. Je n’avais juste pas envie d’étirer la sauce. Je le faisais pour moi. » m’avoua-t-il.

Heureusement, l’année suivante, il y a eu un événement qui lui a redonné la motivation de retourner sur le ring. Sa conjointe, qui le connait si bien, savait que la flamme reviendrait. Il a contacté Martin pour lui demander s’il y avait une place pour lui dans le prochain gala en disant que ça ne serait que pour cette fois. Après le match terminé, Martin est revenu le voir en lui demandant s’il voulait recommencer. Sans savoir quoi dire, il lui a demandé de lui laisser quelque temps pour réfléchir. Cependant, ce temps était compté car il devait prendre part au dernier match du gala pour attaquer celui qu’il avait blessé auparavant. « Je n’étais aucunement à l’aise. Je me suis demandé ce que j’allais faire. Ah pis F*ck it! Faisons-le!” me raconta-t-il. Ce fut une rivalité qui a duré près d’un an et qui s’est terminée par un combat sans disqualification.

South Shore Wrecking Crew (SSWC)

Le moment où s’est formé SSWC remonte à environ 2 ans, lors d’un événement à St-Pierre-Les-Béquets. Tom Leblond venait tout juste de revenir sur le ring après une commotion et voulait y aller un peu plus doucement. Le booker lui a proposé de faire équipe avec Saunders pour affronter Buxx Belmar et Jesse Champagne. Peu de temps après le début du match, Leblond et Saunders se sont découverts une complicité naturelle. Ça cliquait entre les deux lutteurs! « Ce qui est assez comique là-dedans, c’est que Tom et moi, nous nous connaissons depuis 13- 14 ans et ça ne nous était jamais venu en tête de faire équipe ensemble! », m’avoua-t-il en riant.

Ce n’est qu’un peu plus tard que les deux lutteurs ont considéré retenter l’expérience et l’essayer officiellement à la NSPW Generation Next. Lors du premier match à la Generation Next, on leur remettait les titres par équipe. À eux deux, ils dominent la Generation Next et tentent de le démontrer un peu partout dans les autres organisations de la province. Ça a porté fruit car ils sont actuellement champions par équipe à la AWE. Une équipe avec beaucoup de potentiel!

sswc

Twitch

Quelques semaines après que la pandémie ait commencé à faire des ravages, Jack et Tom ont décidé de se lancer sur Twitch. Sans se vanter, ils ont été parmi les premiers lutteurs québécois à s’afficher sur cette plateforme. Ils ont commencé à faire des tournois de Beer Pong avec leurs confrères et amis, et à jouer ensemble au Playstation. Malheureusement, ils ne pouvaient pas continuer comme ça très longtemps s’ils voulaient être pris au sérieux. Ils devaient innover!

Ça a commencé avec des streams caritatifs pour l’Eucan, la Fibrose Kystique Canada, le Centre de prévention du suicide du SLSJ, etc. Grâce à Twitch, Jack a pu retrouver une amie avec qui il allait à l’école étant jeune. Ensemble, ils ont collaboré lors d’un projet en septembre dernier, avec une autre streameuse, prenant place à l’académie de la NSPW, tout en respectant les mesures sanitaires, pour des cours de lutte en ayant Jack comme professeur. Ce projet a fait beaucoup de publicité pour sa chaîne ainsi que pour ses collaboratrices. Il en a été extrêmement satisfait. « Nous ne faisons pas ça pour avoir du succès ou être reconnus. Nous ne le faisons que pour nous amuser! Tout ce que Tom et moi ramassons, on le remet sur la chaîne! », conclua-t-il avec conviction.

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