Je n’ai vraiment pas envie de vous en parler, mais comme une pierre au rein, le plus vite que ça sort, le mieux c’est! Ensuite, on va se gâter un peu et penser à deux apparitions de lutteurs dans des films de Noël pour faire passer le tout, parce que oui, c’est demain Noël!!!
Revenons donc en 1996 alors qu’Hogan est en grande hésitation à savoir s’il continue sa carrière de lutte, qui demeure au neutre à la WCW. Sinon, il tente sa chance comme acteur pour de bon, maintenant qu’il est une icône culturelle et que le marketing de ses films (donc son pouvoir de négociation$$) peuvent se baser sur sa présence. De plus les films exigent beaucoup moins de commune sur la route et endommagent moins le corps, alors que le Hulk a maintenant plus de 40 ans. Il n’est qu’à quelques mois de son fameux heel turn à Bash at the Beach pour joindre les Outsiders et former la nWo, pour non seulement régénérer sa carrière, mais aussi transformer la lutte pour toujours.
Il est cependant difficile de statuer sur le moment exact d’un tournage comme le film de Noël que constitue Quand le Père Noël s’en mêle, version française de Santa with Muscle (Un Père Noël avec des Musss), simplement parce que Hogan, comme avec toutes ses histoires, offre des versions différentes chaque fois. Dans son autobiographie, revue, corrigée et réécrite par la WWE, il mentionne que ces films ont été tournés après son heel turn et que « comme tous mes films, ils ont fait de l’argent », mais si l’on se fie à son apparition au podcast de Jericho, ils ont été tournés alors qu’Hogan était dans une mauvaise passe, et sont selon ses dires « le bas-fond de ma carrière », alors qu’il enchaînait les « shitty, low-budget kids movie ».
Qui dit vrai? Hollywood Hulk Hogan™ écrit par Michael Jan Friedman en 2002… ou Terry Bollea qui parle à Jericho en mode non-censuré en 2015? On ne peut pas savoir à 100%. Chose est certaine, si vous regardez le top 100 des pires films de tous les temps sur la Bible internet du cinéma, le site de référence ultime, l’IMDb, Quand le Père Noël s’en mêle est classé 69e… PIRE film de tous les temps, avec une moyenne 2.4 / 10 selon 7700 internautes! Cette tendance se confirme sur le site Rottentomatoes, site qui compile les bonnes et les mauvaises critiques de films. Pour l’instant, on est à 100% de mauvaises critiques et à peine 22% des internautes disent apprécier le film, qui a fait 200 000$ au box-office. Ouch… Si quelqu’un a fait de l’argent, c’est juste Hogan! Sur IMDb, on apprend que le scénariste original était tellement en maudit du résultat final qu’il a poursuivi les producteurs.
Dans le cas de votre chroniqueur, c’est à ce jour le plus mauvais film de lutteur que j’ai vu, avec, malheureusement, le film de ma sirène Gail Kim. Donc dans ce film « merdique à petit budget pour les enfants », Hogan interprète le rôle de « Blake », un millionnaire acariâtre, malhonnête et misanthrope qui passe le plus clair de son temps à arranger avec ses amis qu’on le surprenne à son domicile comme des agents du FBI pour qu’il les assomme ou préarranger des poursuites de police juste pour se sauver avec son Hummer. Vous voyez le genre, un riche excentrique qui veut se désennuyer. Pensez M. Burns, mais avec des muscles.
Un jour, alors que Noël approche, Hogan se sauve de la police dans un centre d’achats… parce que… puis réussi à se dénicher le costume du Père Noël qui est en break. Se sentant reconnu, il décide de se sauver dans une genre de trappe à air, ou chute à déchets, whatever, dans laquelle il chute et se frappe le crâne. Maintenant amnésique, Blake est retrouvé par un truand nain habillé en Elf qui, le reconnaissant, lui fera croire qu’il est le Père Noël, dans le but de se rapprocher de lui pour lui voler son pognon… Êtes-vous toujours là? Parce que c’est pas fini!
Donc Blake, croyant qu’il est le Père Noël, décide d’aller répendre la joie des fêtes dans un orphelinat local… qui contient 3 enfants et 2 adultes… (aussi bien dire une famille reconstituée dans un édifice payé par le gouvernement). On le met cependant au vent qu’un genre de scientifique fou, un gars qui s’habille en chasseur australien, Brutus Beefcake habillé en sumo et une femme habillé en Carrie-Anne Moss de la Matrice (un an avant la Matrice), font pression sur « l’orphelinat » pour mettre la main sur l’édifice, qui doit contenir un vice caché qui vaut pas mal de fric. Il va donc tenter de régler ça dans des scènes de violence qui rappellent des mauvais épisodes de Tom & Jerry (pas ceux de la MGM des années 40 et 50) ou des Trois Stooges.
Pour vrai, c’est de la CRISS de marde! Tu veux haïr tout le monde qui joue dans le film pis leurs frères. Sauf Mila Kunis. Parce que c’est Mila Kunis pis on sait qu’elle va devenir merveilleuse quelques années après ce film là. À part elle, tout le monde me gosse comme Zorino me gosse dans Tintin au Temple du Soleil.
Le film est réalisé par John Murlowski, un réalisateur jobber qui a réalisé un autre film de lutteur que je n’ai pas osé regardé encore. Déjà que je me trouve bon de ne pas avoir planté de fourchette dans mes yeux avec Santa with Muscles. Ne le cherchez pas en français, c’est une VHS pratiquement introuvable. La version anglaise est sur DVD, des compilations de films de Noël pourris ou simplement sur YouTube. Mais je vous aurai avertis… C’est vraiment vraiment plate!
Par chance, Hogan n’a pas fait que de la marde (quoique c’est sujet à débat) pour Noël. En 1990, on lui a dit que Steven Spielberg voulait de ses services dans son film Gremlins 2 (réalisé par l’efficace Joe Dante). Excité comme un enfant de vouloir prouver à Spielberg qu’il pourrait jouer un travesti méchant ou un potentiel genre de néo-Terminator (ses paroles dans son autobiographie) dans un de ses futurs films, il a accepté le caméo. Malheureusement pour lui, la scène où il apparaît, dans son propre rôle, où il criss des Gremlins en dehors d’une salle de cinéma avant de briser le 4e mur, s’excuser, et dire aux gens que l’on retourne au film, a été filmée par ce qu’on appelle en cinéma la deuxième équipe. La deuxième équipe a son propre réalisateur et sa job, c’est de réaliser tous les plans pas assez importants pour le monde qui coute vraiment cher sur le plateau. Exemple, les scènes de voitures sur une route, une pancarte avec le nom d’une ville, un insert d’une maison de banlieue, du trafique, le ciel, des figurants qui marchent, etc. Hogan n’a donc jamais rencontré Steven Spielberg et donc n’a jamais pu jouer son travesti cyborg méchant, mais on l’a vu dans un film familial qui a fait des centaines de millions au box-office, cimentant ainsi son rôle d’icône populaire de la lutte.
Là vous allez dire « Ok, mais Gremlins 2 n’est pas un film de Noël » (je vous ai entendus). Ok, on ne mentionne pas Noël explicitement, vrai. Mais le 1 se passe à Noël, c’est un film de Noël et la créature qui donne le Gremlin, le Mogwai, personnellement, je ne l’associe à rien d’autre que Noël et Noël seulement. C’est comme Maman, j’ai raté l’avion 1 et 2. Ce sont des films de Noël. Le 3 ne se passe pas à Noël mais que j’en vois un me dire que ça se regarde bien l’été…
Pour finir cette semaine, voici un caméo du Big Show dans le film La Course aux jouets, avec l’Arnold des Arnold, alors que ce dernier est pris dans une usine de jouets de contrebande pour trouver un Turbo Man cheap, et que l’un des Père Noël, géant, vient pour lui péter la gueule. Jingle All the Way de son titre original, est un excellent film de Noël de 1996 réalisé par Brian Levant, qui a réalisé plusieurs classiques de notre enfance, comme le Petit Monstre 2, Beethoven et le film des Pierrafeu. Une « suite » existe, avec Santino Marella, mais on verra l’an prochain… je ne suis pas sur d’oser!
Je vous souhaite sur ce, un Joyeux Noël, et une année 2016 remplie de mauvais bons films étranges avec des lutteurs! N’oubliez jamais d’être curieux et critiques sur ce que l’on vous met devant les yeux, mais que peu importe ce que vous en faites, qu’il y a toujours une valeur à ressortir d’une produit culturel, que ça soit installé volontairement ou pas.