Filmomania XXI – Kevin Nash dans “Thor tout-puissant”

Si le cinéma est ma cocaïne, le film de cette semaine, Thor Tout-puissant, est du crack cheap de Detroit.

J’avais vraiment hâte de vous parler de celui-là, parce que malgré qu’il soit un des pires films que j’aie dû me taper pour cette chronique, il reste un fier représentant d’un type de cinéma dont on ne parle pas souvent, probablement parce qu’il n’y a rien à en dire…

Almighty Thor de son titre d’origine est un mockbuster de 2011 produit et distribué par la compagnie Asylum, le dealer du crack cinématographique le plus cheap qui soit. Un mockbuster, le nom le dit, c’est la copie carbone d’un blockbuster, avec le budget d’un mauvais film porno… sans les avantages du film porno. Les sorties desdits films coïncident toujours avec la sortie en parallèle d’un gros film à grand déploiement. Par exemple, la semaine de la sortie du nouveau RoboCop, nous avons eu droit de la part du studio au film Android Cop. Snakes on a Plane nous a permis de recevoir Snakes on a TRAIN, Panaranormal Activity nous a donné Paranormal Entity. Abraham Lincoln contre les vampires nous a donné Abraham Lincoln contre les zombies. Tout ça parsemé de films comme Sharknado (quelque chose me dit qu’on va se reparler du troisième!), Mega Shark vs Giant Octopus, TransMorphers (inversion du M et du F… quel esprit!), tout ce qui vient de l’univers maintenant domaine public de Arthur Conan Doyle ou Jules Verne… ou Titanic 2. Oui, Titanic 2. À leur défense, c’ést le nom du bateau, pas une suite non-autorisée au film le plus payant de tous les temps comme tentative de faire de l’argent sale, donc pas de risque de poursuite.

Asylum profite et produit du film lâche depuis 1997, coïncidant avec notre époque de démocratisation des moyens, où une bonne caméra digitale et un bon logiciel de montage permettent à n’importe quel crétin de faire un film. Ils sont très associés au Syfy Channel, qui les diffuse, et qui mise sur l’ironie sur-développée de gens comme votre humble chroniqueur… qui avoue payer pour se taper régulièrement des films d’Asylum, avec toujours le même regret du lendemain de quelqu’un qui fait des cochonneries avec une danseuse, sans protection, en Thaïlande, après avoir bu du Jaggermeister, sans souper, dans un motel infect, et la même promesse de ne jamais recommencer… jusqu’à la prochaine fois que je recommence. Ils n’ont jamais perdu un seul dollar avec un film! C’est ça Asylum, une dépendance toxique et un dealer riche qui profite de ma faiblesse. J’attends peut-être le jour où je trouverai la perle, le diamant brut avec lequel faire ma vie. Et je ne parle pas de danseuses.

Almighty Thor est sorti en DVD en même temps que son doppelgänger de Marvel est sorti en salle. Fort d’une note moyenne de 1.8 sur 10 sur la bible du cinéma internet, l’IMDb, après plus de 2000 votes, je n’aurais jamais loué… puis acheté… ce monceau infâme, sans la présence d’un lutteur qui sans le paraître a une carrière cinématographique bien établie. Je parle de Big Sexy, Diesel, Vinnie Vegas lui-même, Kevin Nash. L’histoire est sensiblement la même que Thor, où Loki (Richard Grieco, acteur bas de gamme de série B) tue Odin (Nash) puis croit s’emparer du marteau pour envahir leur monde, laissant Thor (Cody Deal, même pas sur la pochette, pourtant rôle principal) dans l’obligation de partir se cacher dans notre monde, avec une guerrière de son royaume. Cette dernière est jouée par la délicieuse Patricia Velasquez, seule actrice du film, que vous reconnaîtrez comme étant Anck Su Namun dans les deux Momie.

Effectivement, je mentionne tout bonnement que Nash joue Odin, le père de Thor, et que le film commence quand Loki tue Odin. Donc oui, Nash, troisième nom sur la pochette, ne joue que 15 minutes dans le film. Barnak! Je vais vous dire, rarement film m’aura paru aussi long que 1h15 sans rythme, sans histoire, sans effet, sans acteur et sans Kevin Nash qu’Almighty Thor. C’est un des plus ennuyants films qui existent, pire que des films français à Bleu Nuit, sans le payoff d’un film français qui jouait à Bleu Nuit, juste avant la pause commerciale après du tsé-veux-dire. Trouver des photos dans le film pour la chronique a été une torture parce que je ne voulais pas le revisiter d’aucune manière. C’est réalisé par le fils du légendaire Fred Olen-Ray, Christopher Olen-Ray. Il est à son père ce que Curtis Axel est à Mr. Perfect. Pas le même talent pour faire des mauvais films.

Regardez la bande-annonce, c’est certainement la bande-annonce la moins excitante de tous les temps, alors que même le narrateur semble se dire « Ah fuck ça, je veux mon chèque pis du fort! Et faites ça vite, mon char est parké en double. ». Définitivement dans le pire de l’histoire des bandes-annonces.

Je vous recommande fortement de vous inscrire à leur page Youtube pour y voir les plus récentes bandes-annonces des prochains chefs-d’œuvre. Mais rappelez-vous, ça a l’air drôle sur le coup de se taper ça en gang avec de la bière, mais ce n’est pas toujours le cas. Et les téméraires ou collectionneurs, si vous le voulez quand même, fouillez votre club vidéo… près des poubelles, ou sur Amazon, ici en français pour pas cher et ici en anglais (oui, faut décider d’avance avec Asylum, comme si on était en 1996… comme les effets spéciaux très spéciaux, d’ailleurs)… Le plus bizarre avec Asylum, c’est que les making of des films montrent que les acteurs et l’équipe technique ne se prennent aucunement au sérieux. Tout le monde a du plaisir dans la réalisation des films et personne ne s’emmerde. C’est un peu ce qui me réconcilie avec eux, comme savoir que la danseuses en Thaïlande aurait eu un vrai orgasme… même si moi non… C’est ça Asylum. The Asylum a fait plusieurs films avec des lutteurs. Personnellement, j’en connais au moins cinq. Le dealer de crack va donc repasser chez Lutte Québec.

 

La semaine prochaine Filmomania 22, c’est enfin la suite officielle de la Filmomania #2, alors que le Hot Rod, Roddy Piper, revient en Force d’une Épreuve avec Billy Blanks dans l’AUTRE film qu’ils ont fait ensemble!

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