Comme toute la planète Lutte, j’ai été secoué par le décès soudain du Dream, Dusty Rhodes. En tant que jeune homme de la batch 1987, je ne peux pas me vanter que mon enfance ait été bercée par lui, si ce n’est que ses combats PPV pour la WWF disponibles sur VHS Coliseum Video en polka dots avec Sapphire. Cependant, comme n’importe quel fan dont la connaissance va sans cesse chercher de nouvelles limites, j’ai pu me familiariser au travail de Dusty en DVD et maintenant grâce au WWE Network. J’ai versé une larme durant les dernières minutes de son hommage de lundi où les jeunes superstars particulièrement révèlent comment Rhodes a pu les marquer. Je me permets de vous suggérer le triple DVD produit par la WWE en 2006 qui contient le documentaire de 90 minutes et 2 autres DVDs de matchs complets. Essentiel.
Ceci étant dit, je devais vous parler cette semaine de Thunder in Paradise II avec notre ami Hulk Hogan… mais je me suis surpris suivant l’annonce sur Dusty à scruter les zinternets pour savoir si notre homme commun avait eu l’occasion de participer à une aventure cinématographique comme tant d’autres de sa profession. La chance me sourit quand l’IMDb, bible du cinéma en ligne, soutenu par des recherchistes stagiaires chez ESPN, mentionne qu’effectivement, Dusty apparaîtrait dans le film thaïlandais « The Gold Raiders » (Le Baroudeur), film EXTRÊMENT rare de 1982 qui oppose un commando américano-thaïlandais contre des méchants communistes laotiens (du Laos, un pays asiatique) pour une cargaison d’or.
Ce qui a frappé votre humble chroniqueur, c’est que je possède cette VHS rare en version française (!!!) et l’ai déjà regardée. À mon souvenir, aucune trace d’un lutteur de 280 livres blond qui ne saurait passer inaperçu dans ce qui est au final un mélange raté de Thunderball et You Only Live Twice (des James Bond, avec Sean Connery, de 1965 et 1969) perdu en Thailande. Mais bon, si ma Bible le dit et que c’est renforcé par un crétin d’ESPN lors de son eulogie… ça doit être moi qui ai tort. Je me suis donc REtapé au complet Le Baroudeur, toutes ses 110 minutes… pour finalement me rendre à l’évidence : Dusty Rhodes n’y est pas! Pas celui que je cherche en tout cas. Car oui, le générique affirme la présence d’un certain Dusty Rhodes, ou du moins essaye, mais c’est sûrement le vrai nom d’un des acteurs américains du film…. Dusty Rhodes. Je profite de l’occasion pour officiellement dire à l’IMDb et surtout aux abrutis de médias sportifs, (ESPN!) qui ont affirmé ce passage au cinéma du Dream, d’aller chier!
Maintenant, la question demeure : Notre homme commun a-t-il, ou non, joué dans un film?
Il faut se tourner vers le réalisateur de Hell Comes to Frogtown, Donald G. Jackson, pour la réponse, avec un « documentaire » appelé I Like to Hurt People. Un film parfaitement résumé par Abdullah the Butcher lorsque notre collègue Simon lui a montré la VHS lors d’un événement de la TOW. Abdullah ne savait même ce que c’était, alors qu’il est l’un des principaux sujets! Il a demandé à Simon (lire forcé Simon) à lui donner sa copie, chose qu’il a faite, gardant ainsi ce souvenir impérissable d’Abdullah avec sa VHS dans les culottes…
I Like to Hurt People est un documentaire kayfabe, c’est-à-dire qu’il respecte le côté spectacle de la lutte en le documentant comme s’il s’agissait de la réalité. Un genre de reportage télé. Rien d’étonnant pour l’époque, alors que la business était protégée coûte que coûte. Son sujet principal est le Sheik (The Original Shiek), un lutteur influent que je ne connaissais personnellement pas, autre que pour le fait qu’il a entraîné son propre neveu Sabu et mon préféré, Rob Van Dam. Sans surprise, Sheik a déjà dit en entrevue qu’il fallait d’abord protéger la business, ensuite son adversaire. On le voit donc démolir et anéantir des lutteurs au courant du « documentaire » dans plein de territoires américains dans des spectacles documentés avec un œil extérieur, voire backstage de fan.
Avec un œil de fan de 2015, c’est incroyablement pertinent et intéressant! On voit des moustachus monter un ring d’époque, des caméras en action, le réalisateur de l’émission studio de la NWA dans son local de production et des lutteurs entre les combats faire des entrevues ou cuter des promos. Tout ça à la sauce 70’s, puisqu’une décennie ne commence jamais vraiment avant la troisième ou quatrième année de celle-ci. Dans ce cas, même si le film date de 1985, on voit qu’il a été tourné bien avant, alors que la musique, les coupes de cheveux et les lutteurs datent du début de la décennie 80 tout au plus, encore tatouée des années 70. Il y a des entrevues où les lutteurs et arbitres parlent de leurs blessures réelles, les promoteurs parlent de ce qui fait déplacer les foules devant un spectacle comme la lutte et des extraits de reportages télé de l’époque y sont montrés, tout y est. Je ne sais pas ce que ça a pu avoir comme réception à l’époque, mais, je ne peux que le recommander. Vous pourrez y voir quelques matchs en extraits du Sheik en plus. Du luxe.
Il fût un temps où le film était sur YouTube. C’est un succès culte donc il y apparaît ici et là, sauf au moment d’écrire ces lignes, mais une belle copie DVD existe. Je vous la suggère. Vraiment. C’est la version que je possède, en Triple-Feature, avec Hell Comes to Frogtown et un autre film de lutte en bonus. Dépêchez-vous, Amazon en a reçu quelques copies dernièrement pour moins de 10$! À ce prix-là, ça en vaut chaque sou, c’est l’un de mes meilleurs achats de tous les temps!
Et pour les Hardcores fans, vous connaissez Colt Cabana? Oui, ZE Colt Cabana. Colt aime tellement ce film qu’il en a produit une version avec commentaires audio! Pour 1.99$, vous pouvez acheter le mp3 de ses commentaires sarcastiques et scientifiques du film et les jouer en même temps que I Like to Hurt People sur un lecteur DVD pour profiter du meilleur des deux mondes. Le distributeur en ligne High Spot offre aussi la possibilité d’acheter une copie DVD du film.
On se reprend la semaine prochaine mon Dusty, promis, parce qu’on a un AUTRE film avec toi en notre possession…