La semaine dernière, grâce à notre collègue et ami Simon, ainsi qu’à mon festival favori, Fantasia, j’ai pu assister à l’avant-première de San Andreas. On nous rentre ce film dans la gorge depuis des semaines. Ça allait sûrement botter des culs! …mouais…
Je dois vous faire une confidence : Je ne suis pas un énorme fan de The Rock le lutteur. Certes, il est le maître des promos ainsi qu’un athlète complet, mais à l’époque où il roulait sa bosse, alors que j’avais entre 11 et 15 ans, j’étais beaucoup plus intéressé par Shawn Michaels, Bret Hart, Steve Austin et l’Undertaker. Cela a peut-être rapport avec le fait que je l’ai d’abord connu comme méchant dans la Nation of Domination, puisque jeune je n’aimais pas les méchants, mais honnêtement je n’ai jamais cherché corrélation. Cependant, j’ai aimé les périodes où il était le méchant baveux qui jouait de la guitare et s’applaudissait lui-même après une simple souplesse. J’apprécie aussi la valeur nostalgique qu’il apporte à chacune de ses apparitions aujourd’hui, ou le niveau de performance qu’il est encore volontiers d’offrir dans sa quarantaine bien entamée, sachant qu’il pourrait se croire bien au-delà d’avoir à le faire, alors qu’il gagne plus de 15 millions de dollars par film! Je pense à son combat contre CM Punk comme pièce à conviction.
Vous remarquerez que cette période que je préfère avec The Rock semble curieusement liée à autre chose : sa période cinématographique! Oui monsieur! En 2001, The Rock a pu annoncer en grande trombe qu’il allait briser la glace du 7e Art, une première depuis Hogan, en participant à la suite du film d’horreur/aventure à grand déploiement, The Mummy Returns. Hollywood l’avait choisi. LÀ j’étais excité! J’y ai pensé des semaines d’avance. J’étais au cinéma St-Eustache le soir de la première avec mon ami Charles pour le voir dans sa version anglaise, juste parce que The Rock allait y tenir le rôle du Roi Scorpion! Holy shit!!! Autant je pensais que j’avais aimé La Momie en 1999, ce n’est rien comparé à ce que j’ai vécu en voyant la suite! J’adore Brendan Fraser, je suis tombé en Amour avec Rachel Weisz durant le spectacle et c’est encore à ce jour un des meilleurs films d’aventure que j’ai vus. Si seulement c’était pareil avec la participation du Rock…
Ceux qui se rappellent, The Rock apparaît environ 3 minutes dans le prologue du film et ensuite, il est révélé, à la fin, à travers les PIRES effets spéciaux d’animation de visage jamais vus! Quelle déception. Mais son 3 minutes ne passe pas inaperçu. Son corps d’athlète, sa gueule carrée et son regard charismatique lui fait traverser l’écran! C’est l’ouverture d’une boite de Pandore, autant pour Dwayne Johnson, que pour la WWF, que pour Hollywood. Aujourd’hui, The Rock est le nouveau Arnold Schwarzenegger. Un coup sûr au box-office qui anime aussi aux Oscars, en plus d’avoir ses empreintes sur le Walk of Fame. Wow! J’adore The Rock au cinéma.
San Andreas, pas le jeu, est le film catastrophe de cet été. Le film où un désastre (naturel ou pas) est affronté de face par une poignée de monde “ordinaire” avec une avalanche d’effets visuels et sonores. Risqué, mais faisable. Quand c’est bien fait (Poseidon, Tour Infernale, Airport), c’est génial! Mais quand c’est mauvais (Tornade, 2012, Airport 2 à 4)… c’est vraiment mauvais…
Dwayne joue Ray, le pompier d’intervention hélicoptère le plus héroïque de tous les temps. Un vrai homme. Humble en plus! Il ne veut jamais parler de son héroïsme. Son cœur semble brisé, torturé, sans crier sa tragédie. En effet, il en procédures de divorce avec sa femme, la bombe Carla Gugino (la plus belle 40-something d’Hollywood après Salma Hayek et Sandra Bullock, quoique ma Sandra ait même 51 ans). Elle part avec leur fille, Blake, jouée par l’actrice avec les yeux les plus bleus après les lentilles de contact de Roman Reigns, vivre avec l’homme d’affaire et architecte en vue Daniel Riddick qui construit en ce moment le plus haut et solide édifice aux États-Unis. C’est une vraie moumoune, mais il est richissime. Bizarrement, c’est l’immanquable Ioan Gruffudd, alias Reid Richards… alias Monsieur Fantastique qui joue le gars du 1%. Come on! Ioan Gruffudd moumoune? Ça m’a empêché d’y croire.
Puis, le désastre! Le plus gros tremblement de terre jamais enregistré du monde civilisé frappe la Californie. The Rock enfile son costume de pompier et son hélicoptère pour aller à la rescousse. Mais lorsqu’il apprend que son ex-femme est dans la marde au sommet d’un resto de riches et que leur fille aussi est prise au piège au milieu de la ville, il n’hésite pas deux secondes à laisser tomber tout ce qu’il fait (secourir des milliers de personnes dans le besoin) pour aller sauver sa femme et sa fille, AVEC l’hélicoptère des pompiers de la Californie. Mon héros. Il va croiser des milliers, des millions de personnes en train de mourir au cours du 1h40 restant, mais l’important sera de refaire tomber sa femme en amour avec lui par ses valeurs américaines et son courage à toute épreuve, discutant de souvenirs de couple en sautant en parachute au-dessus d’un stade de Baseball. On ne fait pas plus américain.
Je ne vous dirai pas que j’ai détesté San Andreas… ce visionnage était une courtoisie… mais ma vie est trop précieuse pour le revoir une deuxième fois. La salle pleine s’est retournée contre le film après 15 minutes de toutes façons. Un mot pour décrire le tout : manichéen! Ça sera votre mot du jour. Manichéen, au cinéma, c’est quand tout est blanc OU noir, sans nuances de gris. Quand c’est bon, OU méchant. Fort, OU faible. Riddick, exemple, on le déteste, parce qu’il est riche et va vivre avec la femme de Ray le héros. Il aurait pu être un bon gars quand même vous savez, comme la plupart de nos beaux-pères. Mais non, il faut absolument que ça soit un criss d’hypocrite superficiel qui va abandonner Blake dans un stationnement qui s’effondre avant d’aussi tasser quelqu’un d’un endroit sûr pour sauver sa propre vie de riche, tuant ainsi l’innocent faible. Quoi?! Il a volé la femme de Ray le criss de riche! Chaque fois d’ailleurs que Ray sauve quelqu’un, c’est un milliseconde avant qu’il ne soit trop tard. Ça enlève toute trace de suspense qu’il y aurait pu y avoir dans San Andreas. Je m’égare, mais c’est que malgré la surabondance d’effets spéciaux écœurants, ils sont perdus dans une mare de clichés et de patriotisme convenu à la Independence Day. Aussi, époque conservatrice de mondialisation oblige : malgré qu’on voit environ 50000 personnes crever, on ne voit aucune goutte de sang ou véritable menace physique de tout le film. Juste un paquet de riches américains capitalistes de la Californie qui ont réussi dans la vie. Sauf les méchants… eux ont l’air de venir du Mexique ou de l’Angleterre. Aussi, le nez brisé de Carla Gugino suivant une chute de 4 étages (!!!) se répare tout seul. Il ne faudrait quand même pas montrer un défaut sur le corps parfait d’une vedette à Hollywood. C’est le genre de détails qui me gossent. Beaucoup.
San Andreas n’est pas un bon film. C’est un manège irréaliste et romantique de parc d’attractions pour faire rêver la masse. Un film de producteurs et d’actionnaires destiné aux pauvres. Son réalisateur, Brad Peyton, a rempli une peinture à numéros avec les couleurs qu’on voulait qu’il mette en échange d’une belle retraite. Son deuxième avec Dwayne, le premier étant la suite du film 3D en poudre Voyage au Centre de la Terre (j’adore les films venant de l’Oeuvre de Jules Verne, même si mes favoris viennent des années 50). The Rock est la pièce maîtresse de San Andreas et dites-vous que si des investisseurs lui confient une production à 200 millions de dollars, ce n’est pas le dernier film qui le mettra en vedette, il y en aura pour encore 20 ans au moins!
Semaine prochaine, retour à l’agréable. Hulk. Ptit budget. Bikinis. Plage. Musique.