Bienvenue à Filmomania IX! Je vous parlais d’une streak d’un film qui commence avec un nouveau lutteur. On ne peut parler de streak sans penser à un seul homme : GOOOOOLDBERG! GOOOOOLDBERG!
Bill Goldberg au cinéma est un choix carrément logique! C’est un naturel, un vrai badass, énorme, fort, avec un faciès souple et charismatique qui peut véhiculer une émotion avec un seul jeu de regard. Il est donc absolument normal qu’un Jean-Claude Van Damme en pleine forme, à son sommet professionnel et cocaïné, décide en bon producteur que l’archi-populaire lutteur Bill Goldberg serait le parfait méchant dans une des suites de la franchise du même nom : Universal Soldier : The Return. Cette série des Universal Soldier a été entamée en grandes pompes en 1992 par le réalisateur Roland Emmerich (Independance Day), surfant sur la vague androïde et robotique des débuts 90, avec Terminator et RoboCop à l’origine du courant. Ça racontait avec beaucoup de violence d’époque George-Bushiste l’histoire de soldats tués au Viêtnam puis ramenés à la « vie » par un programme Soldats Universels. Les corps étaient maintenus vivants grâce à un exosquelette de muscles résistants et un cerveau informatisé, conservant la personnalité et les souvenirs du défunt, mais le forçant à répondre aux commandes absolues d’un ordinateur central (S.E.T.H.) contrôlé par le gouvernement. Belle prémisse. Bon film aussi, même si sa seule fonction, c’est de permettre un film d’action de robots… sans montrer de robots coûteux, comme dans Terminator… De ce succès mettant en vedette JCVD et Dolph Lundgren sont nés deux bâtards, Universal Soldier II et III, faits pour la télé, dénudés de budget et de vedettes (on peut débattre sur les qualités de vedette de Matt Battaglia et Gary Busey…).
Puis, miracle! Jean-Claude revient, à titre de producteur, en 1999, et réussit à amener une nouvelle suite, la sortir du marasme infini des téléfilms pour retourner au cinéma! Du jamais vu. Jean-Claude était en feu. Le projet est dirigé par Mic Rodgers (sa seule réalisation), un cascadeur légendaire qui peut prendre le crédit pour les plus impressionnantes cascades dans plus de 120 des plus gros succès box-office des trois dernières décennies.
Van Damme reprend son rôle culte de Luc Devereaux (prononcé Devereux en vf?!), l’UniSoldat original, seul capable de faire fî des ordres de l’ordinateur central. Étant également le meilleur combattant du groupe et apte à tous les neutraliser en combat singulier, Luc est maintenant un conseiller principal du projet, testant les capacités des UniSoldats sur le terrain. C’est à ce moment que Goldberg peut aller se faire récupérer par les policiers dans son vestiaire pour être amené sur le plateau de tournage en soufflant de la boucane de feux d’artifices! Il interprète ROMEO, modèle UniSoldat 2500, le plus avancé de sa gamme. L’ordinateur S.E.T.H. sait qu’il est celui qui donne le plus de fil à retordre à Luc. Lorsque les budgets sont coupés parce que l’Armée trouve les UniSoldats trop instables, S.E.T.H. saute une coche et déclenche une mutinerie androïde, menée par ROMEO. Luc devra sortir du site assiégé pour aller protéger le code de désactivation de S.E.T.H. qui se mettra en fonction dans 12 heures.
Mis à part pour les simagrées de visage d’un Jean-Claude complètement poudré, Bill Goldberg vole aisément la vedette à chacune de ses présences à l’écran. C’est une brute, un naturel je vous dis! Le running gag, c’est que Van Damme a toujours le meilleur sur lui dans des scènes qui rappellent le Coyote et le Road Runner, scènes qui se terminent inlassablement avec un Goldberg en feu, écrasé ou la face dans le mur, murmurant « Je déteste ce type! Je le déteste vraiment! », avec la même voix qui traduit Harry (Joe Pesci) dans les Maman j’ai râté l’avion (la magie de Patrice Melennec). Du bonbon! L’une de ces fois, c’est quand il essaye de faire un Spear à Devereaux pour finir le crâne dans un mur d’ascenseur qui se ferme, avant de soupirer « Sauvé par le gong Devereux! ». Parce que oui! Goldberg fait des prises de lutte dans Universal Soldier, notamment dans une scène où il pète les gueules de gardes de sécurité et infirmiers dans un hôpital, joués entre autres par Sylvester Terkay (voyons qui qui écoutait Smackdown en 2006-07?) et un autre que je soupçonne être Rhyno… (je lui demanderai, si jamais je lui jase; ces rôles étant non-crédités au générique).
Il y a des pires films avec de pires durées. À 83 minutes, votre risque d’emmerdement est plutôt bénin. Les faces de Van Damme, le cabotinage de Goldberg, la scène au club de danseuses et le combat de la fin entre Luc et S.E.T.H. (Michael Jai White, le gars dans Spawn) feront très bien la job! Voici d’ailleurs un ptit vidéo exclusif de moi-même pour rendre hommage à toutes les vitrines qui se font éclater dans la bagarre finale, scène de combat extrêmement impressionnante par ailleurs, rappelant l’âge d’or de Van Damme.
La version française VHS originale a été utilisée pour cette chronique. Un Blu-ray existe, pour 15$, mais Amazon nous présente la pochette de l’édition italienne, alors que la pochette d’ici est dans la section discontinuée. Je ne peux donc pas garantir que la version française s’y trouve. Le DVD est unilingue anglais. Les extraits sont nombreux sur YouTube. L’un d’eux est le mien, alors que je vous présente les meilleurs moments de Goldberg en sirupeuse langue de Molière. Notez au passage que j’y ai rajouté des effets sonores comiques pour accentuer la performance de Goldberg… À vous de deviner lesquels viennent du film.
La semaine prochaine, pour célébrer la dixième chronique, on lâche les lutteurs! Ce sera un spécial MADAME! Et tant qu’à faire un spécial Madame, aussi bien y aller avec LA Madame des madames, MA Madame. Stratusfaction garantie…
Avez-vous apprécié cette chronique? Le film? Le matériel supplémentaire? Venez m’en jaser sur la page de Lutte Québec sur Facebook!