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04/09/2018 | Chroniques

Filmomania 51 – John Morrison dans “Boone: The Bounty Hunter” + entrevue exclusive

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John Morrison (Johnny Mundo) en entrevue exclusive avec Lutte Québec

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Pour cette 51e chronique de Filmomania, nous allons nous intéresser à un lutteur qui s’est vraiment démarqué depuis son départ de la WWE, au point où il est à mon avis l’un des deux ou trois lutteurs les plus intéressants à suivre sur le circuit indépendant. Vous l’avez vu à la WWE, maintenant à la TNA Impact, la Lucha Underground et même à RDS pour la IWS, je parle de John Hennigan, alias Johnny Mundo, alias John Morrison, alias Johnny Nitro. Plus précisément, il sera question de ce qu’il considère être son bébé, un « labor of love », Boone : The Bounty Hunter!

Pochette DVD du film

Pochette DVD du film

Hennigan a produit, écrit et joué le rôle principal de Boone : The Bounty Hunter. Il a aussi probablement réalisé le film, sans en être le réalisateur crédité (ce titre revient à Robert Kirbyson), parce qu’il semble qu’il n’ait laissé aucune étape hors de sa supervision personnelle, durant les 5 ans de travail acharné derrière le projet.

Boone c'est une télé-réalité qui sur-américanise l'Amérique. Des muscles, des explosions, des chars pis de la violence.

Boone c’est une télé-réalité qui sur-américanise l’Amérique. Des muscles, des explosions, des chars pis de la violence.

 

Pour la mise en contexte, un Bounty Hunter est un chasseur de primes. Ici au Québec, tout comme en France, nous n’avons pas la culture des chasseurs de primes, car le plus proche que nous avons ici, ce sont des huissiers, des agences de recouvrement et la Cour des petites créances. Aux États-Unis par contre, ça fait partie de la culture populaire, ils sont omniprésents dans les westerns, et plusieurs émissions de télé-réalité y sont consacrées. En gros, quand tu ne payes pas tes dettes aux États-Unis (admettons une facture d’hôpital pour ton enfant malade, de plus de 100,000$, ce qui est assez fréquent), la compagnie privée à qui tu la dois va « vendre » ta dette à une autre compagnie, ou individu, qui aura le droit de te traquer et te faire payer cette dette comme il l’entend, en partie, en totalité, avec ou sans frais supplémentaire. Cette « profession » est légale dans 46 des 50 États américains, quoique TRÈS critiquée. La télé et le cinéma ont transformé l’image de ces collecteurs de dettes violents en véritables héros, transformant du même coup l’image des endettés en perdants, en idiots irresponsables ou en humains indignes et dangereux, alors que la réalité est beaucoup plus nuancée. Pas tous les endettés sont des fumeurs de crack qui ne paient pas l’école de leurs enfants. Mais je m’égare…

Aux États-Unis, l'un des seuls endroits au monde où être chasseur de prime est légal... et comme on le voit ici, fortement héroïsé!

Aux États-Unis, l’un des seuls endroits au monde où être chasseur de prime est légal… et comme on le voit ici, fortement héroïsé!

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Moi aussi tu signes mes seins?

Moi aussi tu signes mes seins?

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Eh oui, Chavo Guerrero en caméo!

Eh oui, Chavo Guerrero en caméo!

Boone est donc la vedette de sa propre télé-réalité, maintenant en fin de saison 5, mais avec des cotes d’écoute trop faibles. Afin de sauver son émission et la job de ses collègues, Boone décide qu’ils doivent traquer un vrai criminel pour terminer la saison, et ainsi avoir une couverture médiatique. Boone demande l’aide de l’un de ses contacts de la D.E.A. pour se trouver un sujet.

Dans la séquence d'ouverture, Morrison y va d'un pied-de-nez à la réalité alors qu'il arrête Kevin Sorbo (dans son propre rôle), en l'appelant "Hercules". Morrison a lui-même joué Hercules en 2014 dans le mockbuster de celui avec The Rock.

Dans la séquence d’ouverture, Morrison y va d’un pied-de-nez à la réalité alors qu’il arrête Kevin Sorbo (dans son propre rôle), le Hercules de la télé dans les années 90. Morrison a lui-même joué Hercules en 2014 dans le mockbuster de celui avec The Rock.

 

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On va surement en parler un jour de celui-là...

On va surement en parler un jour de celui-là…

Ce sujet, ça sera Ryan Davenport, fils d’un baron de la drogue américain dont les activités se passent au Mexique. Le kid a une prime rattachée qui s’élève à un million de dollars. C’est une merde de fils à papa laissant une trainée de filles mortes derrière lui qui doit être amené en justice sur le territoire américain. Boone se rend donc au Mexique pour tourner en catimini son épisode final dans la petite ville où les activités de drogue se trament.

Il fait prendre aux filles des doses mortelles de drogues, ou elle sont tuées par son père, qui ne veut pas de témoiuns de leurs affaires criminelles, puisque le détestable Ryan parle trop.

Il fait prendre aux filles des doses mortelles de drogues, ou elle sont tuées par son père, qui ne veut pas de témoins de leurs affaires criminelles, puisque le détestable Ryan parle trop.

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Et Ryan, tenez-vous bien, est joué par Jonathan Lipnicki, qu'on a vu en grandissant comme le ptit garçon mignon dans Le Petit Stuart. Mais vous allez L'HAÏR ici!

Et Ryan, tenez-vous bien, est joué par Jonathan Lipnicki, qu’on a vu en grandissant comme le ptit garçon mignon dans Le Petit Stuart. Mais vous allez L’HAÏR ici!

Le père, et baron de la drogue, c'est Richard Tyson, alias le méchant dans tous les estis de films depuis 30 ans, dont un Flic à la Maternelle.

Le père, et baron de la drogue, c’est Richard Tyson, alias le méchant dans tous les estis de films depuis 30 ans, dont Un Flic à la Maternelle.

La légende des films d'action Lorenzo Lamas apparait aussi quelques minutes dans le film, sans trop faire de remous.

La légende des films d’action Lorenzo Lamas apparait aussi quelques minutes dans le film, sans trop faire de remous.

Sitôt arrivé, Boone se fera l’ami d’un enfant qui adore l’émission, et se mettra vite dans la marde dans un bar tenu par la légende des films d’action de série B, Lorenzo Lamas, qu’on a vu dans le film de Bam Bam Bigelow! Il capture rapidement Ryan qu’il enfermera dans une toilette chimique renversée, dans le désert, pour toute la durée du film. La ville est corrompue à l’os par les activités de Davenport et quand ses amis sont arrêtés, séquestrés, torturés, ou tirés, Boone doit unir le village effrayé contre des criminels, la police, et les hommes de Davenport, tout en filmant son épisode ultime. C’est un scénario qui s’écrit pas mal tout seul. Ajoutez-y du parcours complètement gratuit et des plans du corps parfait de Mundo et on a Boone: The Bounty Hunter.

Boone rencontre un de ses fans qui lui sera utile alors qu'il ne connait rien aux us et coutumes du Mexique, lui qui croit leur apporter The American Way of life.

Boone rencontre un de ses fans qui lui sera utile alors qu’il ne connait rien aux us et coutumes du Mexique, lui qui croit leur apporter The American Way of life.

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"Heille mon père est riche en tabarnak!"

“Heille mon père est riche en tabarnak!”

"YOU'RE GONNA GET THESE HANDS!" (Pour vrai la WWE a rien inventé...

YOU’RE GONNA GET THESE HANDS!”
(Pour vrai la WWE a rien inventé…

À part beurrer Kevin Owens de beaucoup trop de liquide bleu.

À part beurrer Kevin Owens de beaucoup trop de liquide bleu.

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Vous vous souvenez peut-être que je vous ai déjà parlé du film de Trish Stratus en 10e chronique, également appelé The Bounty Hunters? Ici c’est un peu le même genre de projet, c’est-à-dire que l’histoire de chasseur de prime permet une intrigue semi-automatique, avec des rôles très facilement attribuables. Ici, comme Trish, Johnny se permet de se mettre en scène dans toutes les situations possibles, exposant ses multiples talents pour la comédie, le parcours, le monologue, les arts martiaux et les cascades. Ce film devient sa carte de visite dans l’espoir de se faire remarquer et confier des rôles sur des plus gros projets. C’est une version indépendante du Roi Scorpion ou No Holds Barred.

Parlant de "No Holds Barred", encore un caméo de "Tiny" Lister, alias Zeus dans la WWE et le méchant de No Holds Barred

Parlant de “No Holds Barred“, encore un caméo de “Tiny” Lister, alias Zeus dans la WWE et le méchant de No Holds Barred

Le John pensif

Le John pensif

Le john abattu

Le john abattu

Le John expert en arts martiaux

Le John expert en arts martiaux

Le John qui laisse le temps à ses commaditaires

Le John qui laisse le temps à ses commanditaires

Le John qui fait ses cascades

Le John qui fait ses cascades

Le John versatile

Le John versatile

Et bien sur le John qui fait du parcours!

Et bien sur le John qui fait du parcours!

Comme fan de lutte, et fan avoué de Johnny Mundo, je dois vous avouer que même si le film ne révolutionne rien, j’ai ri aux bonnes places et j’ai adoré les scènes de combats. Il n’a pas oublié ses racines, parce que Morrison exécute des manœuvres de lutte dans tous les combats du film, dont certaines qu’il exécute aussi dans le ring. Mais hey, le Canadian Destroyer, fait par un Américain, dans un bar mexicain, c’est tout ce que vous avez besoin de savoir sur l’ALENA. Personnellement, ça remporte ma palme d’or de tous les temps (pour l’instant), pour meilleure manœuvre de lutte dans un film avec un lutteur.

Y'en a pour tous les gouts! Ici un Powerslam sur le bar.

Y’en a pour tous les gouts! Ici un Powerslam sur le bar.

Le dropkick!

Le dropkick!

Le suicide dive

Le suicide dive

le corkscrew moonsault

Le corkscrew moonsault

...ou personne ne l'attrape et il tombe sure une caméra!

…ou personne ne l’attrape et il tombe sur une caméra!

Le suplex

Le suplex

Et mon préféré, de tous les temps dans un film:

Et mon préféré, de tous les temps dans un film:

Le Canadian Destroyer!

Le Canadian Destroyer!

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Puis, Johnny a ce talent incomparable d’être une espèce de parodie de lui-même, assumée et ajustée à 11. Mundo s’amuse avec son image ici, puisqu’étant de toute évidence un athlète phénoménal, dont l’image du corps ne laisse aucune place au hasard, il s’attend à ce qu’on l’associe à une culture plus douchebag, naïve et fendante. Son personnage de Boone est complètement inculte et fait des jeux de mots ringards avec son nom de famille (You just got Booned! Boone voyage! Etc). Il a un délire narcissique de sa personnalité et oublie la réalité en vivant sa gimmick à fond. Il se sauve des policiers en leur disant de le suivre sur Twitter à la place, donne une carte de membre honoraire de son fan-club à un itinérant mexicain en pensant lui rendre service, argumente que les mots écrits en espagnol, au Mexique, sont mal écrits par rapport à l’anglais, ou pose pour les caméras en se battant contre des criminels dans le bar. vlcsnap-2018-09-03-19h32m43s708

Hennigan prend le temps de cabotiner et tente d'expliquer la vie (grandir, sexe, drogue), alors que lui-même n'a aucune idée de quoi il parle. Un des meilleurs moments du film.

Hennigan prend le temps de cabotiner et tente d’expliquer la vie (grandir, sexe, drogue) à son jeune fan, alors que lui-même n’a aucune idée de quoi il parle. Un des meilleurs moments du film.

Y'a aussi un combat entre la fille méchante et la fille gentille, parce que....

Y’a aussi un combat entre la fille méchante et la fille gentille, parce que….

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Étrangement, quand j’ai rencontré Mundo à la IWS, j’avais l’impression de rencontrer Boone. Boone, c’est une extension de la gimmick de Johnny Mundo, qui elle est une extension exagérée de John Hennigan. Il le sait, et s’amuse avec ça. Où est la vérité? Qui est vraiment John Hennigan dans tout ça? Je ne le sais pas, et c’est ce qui est intéressant avec lui. C’est un bro évident, un Dude, un professionnel de l’image, une gimmick ambulante et un homme qui a compris comment se construire une marque. L’avantage de l’intelligence, c’est de pouvoir jouer à l’imbécile, alors que le contraire est impossible.

Il offre de l'eau à un homme en pleine punition, avant de lui donner son adresse Twitter et poser avec lui pour les caméras.

Il offre de l’eau à un homme en pleine punition, avant de lui donner son adresse Twitter et poser avec lui pour les caméras.

Il appelle tous les Mexicains "chief". On est dans la grosse parodie de l'Américain nombriliste trop centré sur lui-même.

Il appelle tous les Mexicains “chief“.

Et il les accuse de ne pas savoir épeler le mot "liquor".  On est dans la grosse parodie de l'Américain nombriliste trop centré sur lui-même.

Et il les accuse de ne pas savoir épeler le mot “liquor“. On est dans la grosse parodie de l’Américain nombriliste trop centré sur lui-même.

 

Pour faire la promotion du film, et avec l’aide de DDP, Mundo s’est présenté dans des dates Tinder en personnage de Boone, et en essayant d’inviter des filles à aller chasser un hors-la-loi avec lui. C’est vraiment très drôle!

Si vous êtes fans des films de lutteurs en général, fans de Morrison ou fan de lutte, donnez une chance à Boone, produit de façon complètement indépendante par Morrison, qui a vendu sa maison et laissé tomber la WWE pour s’y consacrer. Il est facilement trouvable sur Amazon en DVD, ou sur iTunes et Vimeo, si vous être du genre digital. C’est une belle façon d’encourager directement un lutteur que vous aimez. Et les profits iront directement au financement de ses autres projets. Vous pouvez aussi voir des vidéos sur le making of du film sur la page Facebook du film. Le film est également disponible sur Netflix au Canada.

 

En bonus, voici mon entrevue avec Johnny Mundo:

 

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