Pas facile le temps des fêtes côté cinéma. Mis à part les classiques non-négociables comme Christmas Vacation, A Christmas Story, It’s a Wonderful Life, Elf ou The Grinch Who Stole Christmas, le cinéma de Noël c’est en général de la grosse marde. C’est toujours la même histoire : Un individu solitaire, ostracisé et déplaisant avec un passé triste et secret perd tout avant Noël, mais réapprend à devenir heureux loin des moyens matériels et du bonheur vide associés au pouvoir d’achat, sauvé par l’Esprit de Noël, fête des moyens matériels et célébration du pouvoir d’achat. L’an dernier on avait parlé de Santa’s Slay avec Goldberg et Quand le Père-Noël s’en mêle avec Hulk Hogan. Voyons ce que j’ai subi cette année…
Santa’s Little Helper est un film de 2015 produit par la WWE qui met en vedette The Miz et Paige en second rôle. Miz est Dax, un genre d’huissier de compagnie privée qui se spécialise dans le recouvrement de dettes, il est froid, solitaire et ostracisé. Après avoir été avertir un centre d’aide aux enfants qu’il allait les faire fermer juste avant Noël, il apprend qu’il n’aura pas sa promotion tant attendue, mais qu’au contraire, comme il est un individu de marde et que tout le monde le déteste, il est viré. Comme il vient d’acheter sa maison et croule sous les dettes de son mode de vie superficiel et vide, il apprend quelques heures plus tard qu’il perdra sa maison, au moment que sa voiture est remorquée et que sa blonde criss son camp. Tout ça dans le même après-midi (le premier 10 minutes du film!). Les films de Noël aiment ça simple de même.
Parallèlement, rien ne va plus au Pôle Nord. Le poste d’assistant du Père-Noël est vacant, juste avant Noël. En anglais, le poste s’appelle Santa’s Ho Ho Ho (un mot qui veut aussi dire « travailleur du sexe ») et c’est ironiquement Paige qui tente de l’avoir. Elle interprète Eleanor, une elfe ambitieuse qui est sensée être la méchante. Je n’ai pas compris pourquoi elle est méchante d’ailleurs, autre que de…. Bah… être « méchante »? Meh. Film de Noël…
Pour une raison que tout le monde ignore, le Père-Noël veut avoir Dax pour cette position, malgré que tout son entourage ne soit pas d’accord. Mais le Père-Noël se fout de l’opinion des autres qui sont de toute façon trop mitaines pour lui donner. Dax est donc le Roman Reigns du film et le Père-Noël est Vince McMahon (merci Simon!). Il envoie donc une de ses assistantes, Billie (AnnaLynneMcCord) pour lui faire passer une série de tests à son insu pour mesurer sa capacité à être, ou ne pas être, le Roman Reigns du film.
En chemin, on découvrira aussi pourquoi Dax est aussi méchant, ostracisé et froid, avec son passé triste. À travers Billie et l’esprit de Noël, il réapprendra à être heureux, loin des plaisirs superficiels liés à l’argent. Ses défis vont consister à aller provoquer des motards dans un bar et essayer de régler la situation sans effluve de sang, à aller divertir des vieux qui regardent Total Divas en attendant la mort (ce que moi j’appelle mon jeudi soir) et à récupérer un objet dérobé par une gang de délinquants à un homme dans une ruelle.
Suivant la réussite des tests, Miz est amené au Pôle Nord pour y être assermenté. C’est là que Paige va invoquer sa clause de Money in the Bank, où comme elfe et fille de l’ancien assistant, elle a priorité sur un humain pour la job. À cause de ça, Miz et elle devront s’affronter dans une compétition qu’un seul peut gagner, et où le perdant peut apparemment tout perdre, incluant sa vie(!!). Mais qu’est-ce que peut bien être cette compétition qu’on nous vend comme un combat no-DQ mortel de gladiateurs?
Miz se fait donc planter par une Paige heel qui triche chez Arbre-en-arbre dans une scène crissement inutile. Miz s’en ira, et tentera de sauver de son propre chef le centre communautaire d’aide aux enfants de ses anciens employeurs, ce qui aura pour effet surprise d’annuler la clause de Paige (?! parce que?!), et donner la job à Miz, qui lui la donnera à Billie, qui en rêvait. Du p’tit booking facile pour un film de Noël.
Sorti en 2015 pour Noël, le film est passé tout droit. Il est réalisé très beigement et sans personnalité par Gil Junger (10 choses que je déteste de toi), un réalisateur de compétence très moyenne, qui est habitué de faire des films pour la TV, rapidos, pas cher, en respectant un budget, ce qui est exactement ce que ça se voulait. Comme la plupart des récents films WWE Studios d’ailleurs. Est-ce que c’est bon? Non. Est-ce que c’est mauvais? Non. C’est juste Meh. C’est tiède. Très tiède, tellement tiède, dangereusement tiède, et beige. C’est l’examen pour lequel tu n’as pas étudié, et pour lequel tu as eu 55.1%. Tu passes, certes, mais eh, tu n’es ni heureux, ni malheureux. Regarder ce film, c’est comme manger un Ficello de marque maison qui ne s’épluche pas quand t’es à l’école. À 90 minutes, y’a quelques scènes inutiles et plates. Ce film est l’équivalent d’un mercredi où il ne se passe absolument rien d’inhabituel, sans surprise, ni bonheur.
Miz est un bon acteur, avec un registre de comédie et de chien battu. Ça reste très proche du personnage qu’il est à Raw, jusqu’à même utiliser sa catch-phrase « Really?! »plus d’une dizaine de fois en 90 minutes (une gorgée de bière à chaque fois ). Paige est bonne, sauvée par son accent anglais qui nous donne une touche d’exotisme à son dialogue beige. Pour le reste, elle sonne exactement comme heel Paige qui fait une promo sarcastique et confiante sur une rivale, genre Asuka y’a quelques semaines. Côté musique, ce n’est pas vraiment agréable. Un mélange de chansons poches originales de Noël, et des remixes de tounes connues, d’artistes de centre d’achats à rabais, pour les autres. Ça représente bien le film, qui est disponible pour moins de 10$ sur Amazon.
Regardez Gremlins, Le Noël des Muppets, Home Alone, L’étrange Noël de Monsieur Jack… ou d’autres films avec des lutteurs, mais pas Santa’s Little Ho.
Au nom de toute l’équipe de Lutte.Québec qui se joint à moi, je vous souhaite un heureux et joyeux Noël, entouré de ceux que vous aimez. Merci de faire de ce site ce qu’il est.
Très hâte à la prochaine chronique, car on va parler à Johnny Mundo (John Morrison), en personne, de son plus récent film « Boone the Bounty Hunter »! Vous ne voudrez pas manquer celle-là.