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21/06/2015 | Chroniques

Dusty Rhodes: Seul dans sa ligue

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MITB Dusty

Dusty Rhodes, l'American Dream!

Dusty Rhodes, l’American Dream!

If you will.

Ces trois petits mots qui signifient « si vous le voulez bien » sont les mots que bien des gens se servaient dans les dernières années afin d’imiter Dusty Rhodes. On ne se moquait pas du American Dream, bien au contraire, on lui rendait hommage, car il était pour une nouvelle génération de lutteurs beaucoup plus qu’une légende. Après une carrière de lutteur qui à elle seule lui permettrait d’ouvrir les portes de tous les temples de la renommée, une carrière en arrière-scène qui, bien que critiquée par plusieurs, fut excellente, il était devenu un professeur et un mentor pour les jeunes en développement en Floride.

Dusty n’avait pourtant pas un physique impressionnant. Il faisait 6 pieds 2 pouces, mais il avoisinait les 300 livres à un certain moment, et même dans ses meilleures années, n’a jamais eu le corps de quelqu’un qui allait s’entraîner quotidiennement. Mais il pouvait parler. Et il pouvait vendre un match. Doté d’un charisme hors du commun, il arrivait à attirer les foules avec ses entrevues plus divertissantes et plus vraies les unes que les autres. Dans un ring, il vendait ses adversaires, pouvait saigner à souhait afin d’ajouter de l’émotion si l’angle le demandait et il pouvait faire un comeback spectaculaire, y allant de stépettes qui auraient rendu jaloux Normand Brathwaite. Ses coups portés avec son coude, communément appelé coude bionique, allait devenir sa prise de prédilection et les fans y répondaient autant que pour les coups d’atemi de Ric Flair. Dusty était aussi nanti, lorsque nécessaire, d’une intensité qui nous faisait douter de la légitimité de ce que nous voyions, juste assez longtemps pour croire le temps d’un instant que la lutte, c’était peut-être vrai après tout.

Après avoir débuté sa carrière en heel, il est devenu le babyface le plus populaire de l’histoire de la Floride. Pour la Floride, il est plus gros que Hulk Hogan aux États-Unis, plus gros que Bruno Sammartino à New York, plus gros, ou aussi important (chauvinisme oblige) qu’Yvon Robert au Québec. Parlant de la Belle Province, on se souvient ici surtout de Rhodes à la WWF, accompagné de sa gérante Sapphire, une fan de St-Louis que Terry Garvin se souvenait. The Common Man comme on l’appelait, fils d’un plombier, un personnage controversé, surtout à cause de son accoutrement, un gilet noir avec des pois jaunes. Bien qu’il était réellement le fils d’un plombier et qu’il avait l’allure d’un homme bien normal, deux éléments que Dusty se servaient lui-même lors de ses entrevues, le costume était risible et pas du tout adéquat. Encore une fois, Vince McMahon fut accusé d’avoir engagé un ancien champion de la NWA et de lui avoir donné un personnage loufoque, sans le mettre à l’avant-plan, un peu comme avec d’autres anciens champions tels que Harley Race et Ronnie Garvin.

Dusty au début des années 90 pour la WWF  photo: WWE

Dusty au début des années 90 pour la WWF photo: WWE

Malgré tout, les avis sont partagés.

« Dusty était 100% correct avec ça, de dire l’ancien lutteur et agent de la WWE, René Goulet. Plusieurs l’agaçaient avec le personnage, mais il s’en foutait. Il avait réussi à faire fonctionner le personnage. »

« Ce n’était pas une revanche de quoique ce soit. Ils ont juste pris ce qu’il disait en entrevue, fils d’un plombier, et ils en ont fait un personnage », ajoute un autre ancien lutteur et agent pour la WWE Gerry Brisco.

Peut-être que ses pairs essayent de protéger quelque peu leur ancien patron, car pour les journalistes et historiens, il en est tout autre.

« C’était carrément des représailles, une vengeance de la part de Vince. Il a complètement changé le personnage. Et l’association n’a pas duré longtemps. Vince trouvait que pour être dans le ring, Dusty était trop vieux. Mais au lieu de le laisser aller, il aurait dû lui offrir un poste dans l’office », affirme le journaliste et éditeur du très réputé Wrestling Observer Newsletter, Dave Meltzer.

La gérante de Dusty dans ses années à la WWF, Sapphire  photo: WWE

La gérante de Dusty dans ses années à la WWF, Sapphire photo: WWE

« C’était une petite claque dans la face de la NWA, ajoute l’historien et auteur Mike Mooneyham. Dusty a quand même fait du bon argent et ça lui a permis de faire lutter Dustin. »

Parce qu’effectivement, le fils aîné de Dusty provenant de son premier mariage, Dustin, avait débuté en Floride à la fin des années 80, mais avait quitté avec son père lorsque celui-ci a quitté vers New York. Même s’il n’a pas lutté longtemps pour la WWF à l’époque, il y reviendra au milieu des années 90, après avoir passé quelques années à lutter régulièrement pour la WCW, avec le personnage pour lequel il fut surtout connu, celui de Goldust.

Malgré tout cela et comme Dusty le disait lui-même, ce fut sa meilleure année financière de toute sa carrière. Son thème d’entrée de l’époque est celui qui est encore connu et fredonné par des milliers de fans.

Rhodes était aussi un scripteur qui a laissé sa marque partout sur son passage et qui, de 1985 à 1988, a présenté avec les promotions Jim Crockett une compétition féroce à l’expansion nationale de la WWF. Si la nWo fut le plus grand succès de la WCW, ils sont plusieurs à dire que c’est à l’époque de Dusty que la NWA a eu la meilleure chance de remporter la victoire face à ce qui allait devenir l’empire McMahon. C’est d’ailleurs peut-être une autre raison pour laquelle McMahon ne lui a pas donné une vraie chance lorsqu’il l’a engagé, car quelques temps auparavant, ils étaient en compétition, un peu comme Bischoff et McMahon quelques décennies plus tard. Même si avec les années on l’a peut-être oublié, Dusty Rhodes était un des génies du monde de la lutte à être toujours parmi nous.

« Je considère que le booking de Dusty durant ces années a permis de produire les meilleurs spectacles de lutte que j’ai eu la chance de regarder. Il savait comment mettre la chaleur sur les heels et rendre les babyfaces si sympathiques à la foule. Je crois fermement que Dusty fut le meilleur scripteur dans les années où j’ai évolué dans le monde de la lutte », raconte l’ancienne valet Missy Hyatt, pour qui Rhodes fut un mentor et un ami.

Sa feuille de route est assez impressionnante. Il est la personne derrière le concept du War Games, un combat que plusieurs affectionnent et qui fut longtemps un fer de lance de la WCW. Le Great American Bash, la seule thématique reprise par la WWE pour ses événements à la carte après le rachat de la WCW est un autre concept de Rhodes, de même que les Clash of the Champions, les spectacles spéciaux de la WCW sur le réseau TBS.

« Il était excellent pour développer de nouveaux personnages, pour faire en sorte que ces personnages aient une réaction de la foule. Il savait reconnaître le talent, il était très créatif, mais il n’était pas un bon scripteur pour la télévision. Il voulait faire trop d’histoires à la fois », témoigne Meltzer.

Comme tous les bons scripteurs, Rhodes a aussi réalisé des mauvais coups, abusé de certains concepts, comme par exemple ce qui est dorénavant appelé le « Dusty finish ».

« Le plus drôle à propos du Dusty finish, raconte Meltzer, c’est que ce n’est même pas lui qui l’a inventé. Bobby Burns à St-Louis, Eddie Graham en Floride, Verne Gagne à Minneapolis l’ont tous fait avant lui. Mais ça avait tellement bien fonctionné à Starrcade 1985 qu’il l’a refait et refait et refait et c’est ça le problème, c’est qu’il l’a fait trop souvent pour que ce soit efficace. »

Dusty dans l'un de ses classiques!

Dusty dans l’un de ses classiques!

En effet, lors d’un des événements importants de la NWA, Starrcade 85, Rhodes avait battu Flair pour le titre à Atlanta. Mais, puisque Arn Anderson était intervenu quelques minutes plus tôt pendant que l’arbitre était sonné, la décision fut renversée pour une disqualification, le titre revenant autour de la taille du Nature Boy.

« Peu importe ce que Dusty aurait fait à ce moment-là, Jim Crockett dépensait trop d’argent et aurait fermé boutique de toute façon », affirme Mooneyham, parlant du fait que Crockett fut obligé de vendre à Ted Turner, ce qui mit un terme à la National Wrestling Alliance tel qu’on la connaissait.

Meltzer va plus loin dans la relation entre Rhodes et Crockett.

« La relation entre les deux étaient la même que celle entre Eric Bischoff et Hulk Hogan à la WCW, dit-il. Crockett avait tellement confiance en Rhodes, qu’il se disait que tant et aussi longtemps qu’il resterait avec lui comme scripteur, qu’il ne pouvait se tromper. Il avait tellement amené le produit de Crockett à un autre niveau. Mais ce n’est pas facile de rester scripteur au même endroit sur une longue période. »

Respecté comme peu dans son domaine, il travaillait pour le futur de la WWE depuis une décennie. Il fut d’abord longtemps en charge du territoire de développement en Floride avant d’être le professeur attitré aux entrevues, un rôle dans lequel il excellait, aidant les lutteurs en développement à faire de leurs rêves une réalité.

« Il a fini par avoir une bonne relation avec Vince, raconte Mooneyham. Vince le voyait comme un excellent coach pour les plus jeunes. C’était comme si une équipe de baseball ramenait Babe Ruth pour entraîner les recrues. »

Mais jeudi le 11 juin 2015, à la surprise de tous, sa carrière et sa vie ont pris fin.

La veille, mercredi le 10 juin, Rhodes a perdu connaissance et est tombé à son domicile vers les 6 heures du matin. Il fut transporté d’urgence à l’hôpital. Le lendemain, il a souffert de déshydration, ses reins ont rapidement arrêté de fonctionner et il est finalement décédé le jeudi matin à l’âge de 69 ans.

En plus de ses fils Dustin et Cody (Stardust), il laisse dans le deuil sa femme Michelle, et ses deux filles, Kristin et Teil.

C’est Paul Levesque (Triple H), via son compte Twitter, qui a été le premier à partager la triste nouvelle.

Le monde de la lutte était sous le choc. Contrairement au décès de Verne Gagne, malade depuis plusieurs années, personne ne s’attendait à cette nouvelle.

De Gerry Brisco à Pat Patterson, en passant par Dave Meltzer et Kevin Owens, toutes les sphères du monde de la lutte ont été secouées. Les commentaires fusaient de partout sur les réseaux sociaux. Des amateurs, des lutteurs de différentes promotions, des vétérans qui ont connu Dusty, des journalistes, des historiens et la nouvelle génération de lutteurs ont tous exprimé leur peine et leur désarroi face à la situation.

Mooneyham l’as vu pour la dernière fois au mois d’août 2014 à Charlotte en Caroline du Nord. « Il sonnait comme Dusty, mais il ne ressemblait pas à Dusty », dit-il, faisant référence à l’importante perte de poids que Rhodes avait subi.

D’ailleurs, personne dans ses amis proches n’ont osé parler de maladie ou de problèmes de santé lorsque la question leur était posé. Pourtant, une personne impliquée dans le milieu qui était en arrière-scène à WrestleMania cette année et qui a un père qui a souffert d’un cancer a vu Dusty et était sûr qu’il avait un cancer lui aussi. Sa perte de poids et la couleur de sa peau en inquiétait plus d’un.

De son côté, le principal intéressé, qui avait des problèmes de phlébites connus, se limitait à dire « Je suis ok, et je compte vivre encore longtemps. »

Certains proches ont fini par admettre, à mots couverts, que Dusty n’était pas aussi en santé qu’il prétendait l’être, mais qu’il ne voulait jamais en parler.

Un vibrant hommage lui a été rendu au début du PPV Money in the Bank dimanche dernier. Entendre l’animatrice Renee Young littéralement pleurer en ondes était une scène qui aurait attendri le plus dur des hommes. Le lendemain à Raw, on a rejoué le clip de la veille et après la diffusion de l’émission, un très bon documentaire d’une heure fut présenté sur le WWE Network.

Plusieurs médias ont parlé de la nouvelle jeudi et vendredi de la semaine dernière, tels que CNN, Fox News, New York Times, Yahoo! Sports, ABC News, CBS Sports, New York Post, NPR, Chicago Tribute, IGN, Los Angeles Times, ESPN, Fox Sports, Newsday, Washington Post, Forbes, Digital Spy, Tampa Bay Times et l’Associated Press. Pendant la diffusion d’une partie des Braves d’Atlanta sur le réseau TBS, qui a longtemps diffuse la lutte de la NWA et de la WCW, les commentateurs ont mentionné le décès de Rhodes et ont parlé très positivement de la lutte. Son décès fut aussi mentionné par des combattants d’arts martiaux mixtes, dans des émissions générales de sports et même lors de la diffusion de combats de boxe. Démontrant le changement lent mais ô combien nécessaire que subit la lutte en ce moment, même le prestigieux magazine Variety, qui couvre habituellement le show-business, a couvert le décès de ce personnage important qui a façonné le monde de la lutte tel que nous le connaissons. Signe des temps, Dusty Rhodes étaient les mots les plus populaires sur Twitter quelques minutes après que la sortie de la nouvelle. Plus près de chez nous, La Presse Canadienne a écrit un article sur son décès, mentionnant qu’il a influencé les deux Québécois à la WWE, Kevin Owens et Sami Zayn, en plus de citer Raymond Rougeau à quelques reprises, article repris par RDS. Les sites Web de Radio-Canada et de TVA Sports ont aussi mentionné son décès, une couverture médiatique qui n’est pas sans rappeler celle qu’avait eu le décès de Randy « Macho Man » Savage.

Plusieurs personnalités du monde de la lutte ont partagé leur chagrin sur les réseaux sociaux, tels que Tommy Dreamer, Jimmy Hart, William Regal, Triple H, Christian, Mick Foley, Steve Austin, Jerry Lawler, Christopher Daniels ainsi que plusieurs de ceux qu’il appelait ses « kids », les lutteurs et lutteuses de NXT dont Sasha Banks, Aiden English, Enzo Amore, Finn Balor et le Québécois Sami Zayn, qui ont tous perfectionné l’art de faire des entrevues sous l’égide de Rhodes.

L’une de ceux-là est le Marievillois Kevin Owens.

« Dans les dernières semaines, je voulais arrêter au Performance Centre et parler à Dusty. Je voulais le remercier de toute l’aide qu’il m’a apportée dans la dernière année et surtout de lui dire combien je suis reconnaissant d’avoir eu la chance de travailler avec lui…Je ne peux qu’espérer que même si je ne lui ai pas dit directement, que Dusty sait à quel point j’ai apprécié son aide, sa sagesse, son support et son amitié. Il était comme personne que j’ai rencontré dans ce milieu…Mes pensées vont à sa famille et surtout à ses enfants. Votre père était un entraîneur incroyable et un meilleur homme encore…Il n’y pas de mots pour exprimer la tristesse dans nos cœurs. RIP Dusty Rhodes…Tu vas nous manquer, Dream…On t’aime.»

Rhodes a beaucoup aidé les jeunes à NXT, dont Kevin Owens   photo: Twitter Kevin Owens

Rhodes a beaucoup aidé les jeunes à NXT, dont Kevin Owens photo: Twitter Kevin Owens

Né Virgil Riley Runnels Jr. le 12 octobre 1945 à Austin au Texas, il jouait régulièrement au football et au baseball lorsqu’il était au secondaire et ensuite, a joué au football pour West Texas State University (aujourd’hui appelé West Texas A&M), un programme de football reconnu pour avoir vu plusieurs futurs lutteurs dans ses rangs, tels que Terry et Dory Funk, Tito Santana, Bruiser Brody, Tully Blanchard, Stan Hansen et Ted DiBiase.

Alors qu’il jouait dans la Ligue Continentale de Football, il fit ses débuts comme lutteur à Boston le 21 décembre 1967 pour le promoteur Tony Santos, luttant sous le nom de Dusty Runnels. Après quelques combats, il continua en Ohio et en Ontario avant de retourner dans son Texas natal, sous l’égide du promoteur Joe Blanchard (père de Tully). C’est à Fort Worth au Texas qu’il utilisa le nom Dusty Rhodes pour la première fois, le 27 mai 1968. Durant une bonne partie de sa jeunesse, son père l’appelait Dusty, à cause de l’ancien joueur de baseball des Giants de New York, James « Dusty » Rhodes. Il était donc normal pour Dusty de prendre le nom complet du joueur de baseball, qui selon Rhodes, était le préféré à son père.

Par la suite, il se fit les dents dans des villes comme Kansas City, Detroit, Cleveland, Buffalo et Toronto, faisant équipe avec un autre Texan, Dick Murdoch.

« Déjà à Detroit, lorsqu’il travaillait pour The Sheik avec Dick Murdoch dans les années 60, on pouvait voir qu’il avait une bonne promo, que les entrevues seraient sa force », se souvient l’ancien lutteur et promoteur Gino Brito.

Les Texas Outlaws, Dusty Rhodes et Dick Murdoch font un mauvais parti à The Iron Sheik

Les Texas Outlaws, Dusty Rhodes et Dick Murdoch font un mauvais parti à The Iron Sheik

Toujours en équipe avec Murdoch, Rhodes lutta en Australie et au Japon avant de connaître beaucoup de succès pour l’AWA, où ils seront impliqués dans une rivalité avec l’équipe composée de Dick the Bruiser et The Crusher. Si Murdoch était le meilleur lutteur des deux, Rhodes était définitivement la star. Surnommés les Texas Outlaws, ils ont influencé plusieurs lutteurs dont un jeune Ric Flair, qui rêvait de créer un personnage qui deviendrait le frère de Rhodes. Flair finira plutôt par créer son propre héritage sous la recommandation de Rhodes et deviendra facilement l’un de ses rivaux les plus importants en compagnie de Terry Funk, Harley Race et Ole Anderson.

« Aujourd’hui j’ai perdu mon meilleur adversaire et mon meilleur ami. Il était la définition même de cœur et d’âme et je suis content d’avoir pu partager l’arène avec lui aussi souvent, a dit Flair en entrevue. Il est devenu l’American Dream parce que les gens avaient besoin d’un héros qu’ils pouvaient respecter et il était l’homme de la situation. Dusty Rhodes, tu vas me manquer mon mentor et ami. »

Si Rhodes a influencé plusieurs lutteurs, il fut lui aussi influencé par certains de ses pairs en début de carrière, tels que « The Beast » Yvon Cormier, membre de la célèbre famille des Maritimes ainsi que « The Great Mephisto » Frankie Cain.

Il a débuté du côté des heels en Floride, pour ensuite devenir un favori de la foule, le génie d’Eddie Graham ayant frappé à nouveau. En effet, lors d’un combat contre le champion de la NWA d’alors, Jack Brisco, Graham avait demandé à Brisco de mettre son pied sur la corde au lieu du traditionnel « kick out » afin de briser le compte. La foule s’est mise à huer, prouvant la théorie de Graham que Rhodes était fin prêt à devenir un babyface. Il deviendra le favori de la foule lorsque son partenaire du temps, Pak Song, ainsi que leur gérant, le talentueux Gary Hart, se retourneront contre lui.

« Eddie Graham était le patron, Jack Brisco était la vedette et Dusty était la colonne, sur qui le spectacle reposait », raconte le frère de Jack, Gerry.

Graham a d’ailleurs beaucoup influencé la carrière de Rhodes.

« Tout ce que Dusty a appris, il l’a appris d’Eddie Graham. Il était un bon étudiant », ajoute Brisco.

Rick Martel est arrivé en Floride en 1975, alors que Harley Race était le scripteur en chef sous Graham. Si le Québécois commençait à peine sa carrière, la Floride étant son premier territoire aux États-Unis, Rhodes pour sa part débutait son parcours de favori de la foule.

« En Floride c’était fou, raconte Martel en parlant de la popularité de Rhodes dans cet état. Quand il faisait ses stépettes, c’était quelque chose à voir. Je me souviens que j’allais voir ses entrevues et que je me disais qu’il était formidable. Même Harley était venu me voir une fois pendant que je regardais une entrevue de Dusty, et il m’avait dit que je regardais le meilleur. »

Martel aura aussi la chance de voyager quelques fois avec Rhodes en 1977 et 1978 alors qu’il travaillait en Géorgie.

« La population noire d’Atlanta l’aimait tellement », se souvient-il.

Paul Leduc et son « frère » Jos ont lutté contre Dusty à plusieurs reprises en Floride dans les années 70, alors que Rhodes faisait équipe avec un autre Dick, Slater celui-là.

« Dusty était l’un des meilleurs pour les entrevues. C’était un naturel. Il n’avait pas besoin de faire beaucoup de prises pour créer une réaction. Il était un leader dans le ring, à sa manière, un peu comme Mad Dog Vachon. Pour avoir un bon match avec lui, il fallait le laisser être le leader du combat, affirme Leduc. Je m’entendais bien avec Dusty, tu ne pouvais pas le haïr. Lui et Dick Slater nous ont mis over au boute. Dusty et Jos ont pacté l’aréna à Sarasota. Son meilleur partenaire a été Dick Slater selon moi. Pour préparer les combats entre Jos et Dusty, ça leur coûtait deux ambulances. Jos envoyait Slater dans une et Dusty m’envoyait dans l’autre! »

Rhodes était tellement populaire à Tampa que le maire de l’époque avait dit être content de ne pas avoir à se présenter contre Rhodes à la mairie de la ville.

« Il n’y avait pas de Lightning, de Rays ou de Buccaneers à Tampa à l’époque. Il n’y avait que Championship Wrestling from Florida », explique Brisco.

Après avoir connu beaucoup de succès en Floride, principalement à Tampa, il fit un court passage à New York pour Vincent James McMahon. Ses combats avec le champion de la WWWF Superstar Billy Graham sont rapidement devenus des classiques.

« J’étais à New York en même temps que Dusty dans les années 70 et il m’avait dit qu’il me ferait venir en Floride, où il était le scripteur, se souvient René Goulet. Il a tenu sa parole. »

Toujours en travaillant principalement pour le territoire de la Floride, Rhodes a aussi lutté à Atlanta et dans les Carolines. C’est à ce moment que Raymond Rougeau l’a rencontré pour la première fois.

« Quand j’étais à Atlanta en 1976 et que Dusty y venait, les shows étaient souvent à guichets fermés, se souvient l’ancien lutteur et intervieweur. Il ressortait plus que les autres en entrevue. Je me souviens que je sortais durant ses entrevues pour l’écouter. Je trouvais ça très intéressant. »

Dusty pendant sa célèbre promo Hard Times

Dusty pendant sa célèbre promo Hard Times

Dusty est populaire dans le sud des États-Unis parce que malgré son physique, ses cheveux blonds et sa peau blanche, il parlait comme un noir du sud du pays et son look d’homme de la populace lui permettait d’aller chercher une plus grande palette de fans.

Michel Dubois, qui a aussi lutté sous le nom d’Alexis Smirnoff, a lui aussi connu Rhodes à Atlanta et il partage l’opinion de Paul Leduc.

« En équipe avec Ivan Koloff, j’ai affronté Dusty à Atlanta et en Floride, se souvient l’ancien lutteur toujours domicilié en Géorgie. Quand il le voulait, il était un excellent travaillant dans l’arène. Mais il avait besoin d’être le leader dans le combat. La pratique veut que les heels prennent en charge le match, mais si tu voulais avoir un bon match avec lui, il fallait que tu le suives. Par contre, il était vraiment excellent au micro. La vraie voix du sud, c’était lui ! » conclut Dubois, faisant référence au surnom du gérant Jimmy Hart.

Au travers de tout cela, il a été trois fois champion du monde de la NWA, champion des États-Unis ainsi que champion du monde par équipe de la NWA à deux reprises. En plus d’une multitude de championnats régionaux dont 10 championnats NWA en Floride, l’état dans lequel il est devenu le Rêve Américain incarné. Il était le héros de la classe ouvrière, le champion du peuple bien avant que The Rock en fasse une expression populaire. Pourtant Rhodes n’avait rien d’un shooter que les dirigeants de la NWA avaient tant affectionné dans les années 70 avec des gars comme Race, Brisco et les Funks. Mais les années 80 frappaient aux portes, les temps commençaient à changer et Dusty pouvait vendre des billets et ça, c’était un facteur déterminant.

« Il avait tellement une facilité à se faire aimer par des fans qui ne le connaissaient pas. Il était un amuseur public, un artiste. Dans les années 80, il savait aussi avec qui travailler. Des gars comme Flair, Tully Blanchard, Arn Anderson, des gars moins mobiles mais qui pouvaient bien le faire paraître. Le seul problème c’est qu’il a utilisé cette même façon de faire trop longtemps », explique Meltzer.

Trois fois champion mondial de la NWA

Trois fois champion mondial de la NWA

Ceci dit, le premier règne de Dusty ne dura que cinq jours. Après avoir défait Harley Race le 21 août 1979 à Tampa devant ses fans, il le reperdit face à ce même Race à Orlando le 26 août. Son second règne arrive le 21 juin 1981 alors qu’il bat à nouveau Race, cette fois-ci à Atlanta. Moins de trois mois plus tard, il le perd à nouveau, cette fois donnant à Ric Flair son premier titre mondial en carrière. En février 1983 à Miami, sous le personnage masqué du Midnight Rider (puisque Dusty avait perdu un loser-leaves-town match contre Kevin Sullivan le 25 décembre 1982, il luttait sous un masque, bien que tout le monde savait de qui il s’agissait, comme Junkyard Dog avec Stagger Lee et Hulk Hogan avec Mr. America), Dusty bat Flair, mais doit retourner le titre ou se démasquer car les règles de la NWA stipule qu’un champion ne peut être masqué. Un bon vieux Dusty finish ! Le troisième et dernier règne de Rhodes survient donc le 26 juillet 1986 à Greensboro en Caroline du Nord, alors qu’il est le scripteur en chef du territoire, mettant fin à 793 jours de dominance par Flair. Mais tout comme la première fois, ce n’est que de courte durée alors que Flair bat Rhodes 14 jours plus tard à St-Louis pour débuter un autre 412 jours de règne. Somme toute, il n’avait pas de besoin du titre pour attirer, expliquant ainsi ses courts règnes de champion.

C’est le Montréalais Ronnie Garvin qui battra Flair pour le titre le 25 septembre 1987. Mais 62 jours plus tard, Flair redevenait champion, une situation que Garvin n’accepte toujours pas aujourd’hui et qui implique Rhodes.

Comme expliqué dans le livre À la semaine prochaine si Dieu le veut, Garvin et Rhodes n’étaient pas les meilleurs amis du monde.

En 1987, à Détroit, Ronnie Garvin est devenu champion du monde et il le méritait ! », explique Dusty Rhodes dans le DVD Secrets of the Ring, produit par la Ring of Honor, où il explore l’année 1987 via son journal de bord. « Flair contre Garvin avait eu une recette de 40 000 $ à Chattanooga au Tennessee, c’était vraiment très bon pour cette ville », ajoute-t-il pour édifier son propos et expliquer pour la centième fois cette décision.
« Dusty n’était pas trop d’accord avec l’idée que je gagne la ceinture. C’est Jim Crockett qui me voulait champion », croît plutôt Garvin aujourd’hui. « Je roulais quatre villes certains soirs en 1987, je ne sais pas à quoi je pensais. J’avais cent lutteurs qui travaillaient en même temps. Il est évident qu’un d’entre eux allaient être en maudit après moi », continue toujours Rhodes dans le même DVD. Pour d’autres observateurs de cette époque, il est clair que Garvin avait sa place, mais qu’il n’était peut-être pas le choix idéal pour une promotion nationale. « Ronnie Garvin était très crédible et on croyait dans tout ce qu’il faisait même s’il n’était pas toujours flamboyant », explique ainsi J.J. Dillon dans sa biographie, lui qui était l’assistant de Dusty. « Garvin était populaire à Greensboro et d’autres endroits du genre dans le sud. Mon personnage de Ric Flair était fait pour une ville comme Chicago », explique pour sa part Ric Flair dans sa biographie, parlant de la réaction de la foule face à Garvin lors du combat revanche où il reprend la ceinture à Starrcade 1987. Il faut expliquer que Ric Flair avait eu une rivalité bien montée avec Ronnie. Celle-ci avait débuté par des approches de Flair face à la femme de son « frère » Jimmy Garvin. Ce fut une rivalité où le sang coulait à flot par la seule force de leur main alors que Flair et Garvin allaient faire découvrir les chops (ou atémis) à un auditoire nationale. En plus du surnom de One Man Gang et de Rugged, Garvin est surtout connu comme l’homme aux mains de pierre, Hands of Stone. « Les gens croyaient que c’était un vrai dur et avec raison, ses coups étaient solides. J’ai eu du plaisir contre Ronnie. On se tapait dessus à qui mieux mieux. J’avais la poitrine au sang, j’ai dû me mettre du Neosporin durant un an pour combattre l’infection », se rappelle Ric Flair.
Dave Meltzer compare le règne de Garvin à celui de John Cena à la WWE en 2006. « Ron Garvin a fait face à un problème similaire en 1987, alors que tous les fans étaient derrière lui lorsqu’il pourchassait Ric Flair pour le titre, mais dès qu’il est devenu champion, ils ont réalisé que Flair méritait le titre plus que lui. » Ceci expliquerait pourquoi Flair se faisait applaudir plus que Garvin lorsque ce dernier était champion, la même situation que vécut Cena à ses débuts. Malheureusement pour Garvin, la NWA n’a pas autant de patience à son endroit que la WWE pour Cena.
Moins d’un an plus tard, alors que Crockett sera vendu à Ted Turner, Ronnie Garvin termine sa carrière avec la NWA. « Ça a commencé quand je devais perdre le titre contre Flair et faire une série de matchs revanches contre lui. Mais Rhodes a changé les plans, car il ne voulait pas me donner un push », explique Garvin. « Le 10 juillet 1988, à l’événement The Bash, Ronnie Garvin est devenu heel. Dusty voulait travailler un programme contre lui. Mais Ronnie est un travailleur méthodique comme Johnny Valentine et il n’avait aucun problème à attendre vingt minutes pour obtenir une première réaction. C’est pour cela que Dusty m’avait demandé d’être son gérant, mais avant même que nous puissions commencer, Ronnie a quitté pour la AWA », raconte dans sa biographie Gary Hart, qui travaillait lui aussi dans l’office. « Dusty n’aimait pas qu’un autre lutteur soit populaire. Dans mon cas, j’avais en plus les cheveux blonds, j’étais un batailleur et on me disait des États du Sud, exactement comme Dusty lui-même, explique Garvin. Et son ego est plus grand que les États-Unis ! » conclut-il au sujet du « American Dream ».

Après avoir été congédié des promotions Jim Crockett après Starrcade 88, il a signé un contrat avec la WWF. Son premier combat pour la Fédération eut lieu à Montréal, le 2 juin 1989, alors que Rhodes est appelé à remplacer un Jake Roberts absent. Le 15 décembre 1990, toujours au Forum de Montréal, il perdait en quelques secondes face à Virgil, une preuve que son personnage méritait mieux. D’ailleurs le nom du garde du corps de Ted DiBiase a un lien direct avec Rhodes, car il a été appelé ainsi au moment où Rhodes était le scripteur en chef de la NWA, faisant référence au vrai prénom de Dusty. À l’époque, les fans ne connaissaient pas les vrais noms des lutteurs, contrairement à aujourd’hui. Même lors des télédiffusions des promotions Jim Crockett, on listait le nom de Virgil Runnels comme producteur délégué, sans crainte qu’un fan sache de qui il s’agissait.

Le principal programme dans lequel Rhodes fut impliqué à la WWF fut celui contre Macho King Randy Savage, le tout culminant avec un combat lors de WrestleMania 6. Mais qu’il ait à lutter contre Virgil ou Savage, Dusty demeurait lui-même.

« Lorsqu’on faisait les entrevues pour promouvoir les shows à Montréal, il était toujours très gentil et coopératif. Certains étaient des prima dona, mais pas Dusty », se souvient Rougeau.

Puis en 1991, lorsque l’aventure WWF pris fin, ce fut un retour avec la WCW principalement derrière le rideau. Mais dans la structure de Ted Turner, il n’a jamais pu recapturer la magie qu’il avait créé à la glorieuse époque des Nikita Koloff, Magnum TA, Road Warriors, Midnight Express et des Four Horsemen. Il y travailla tout de même pendant presque toute la décennie 90, en arrière-scène et comme commentateur, faisant même partie de la nWo à un certain moment.

Il fera ensuite quelques apparitions avec l’ECW de Paul Heyman, qui le considère comme un mentor comme en témoigne sa récente apparition sur le podcast de Steve Austin. Puis, de 2003 à 2005, il va naviguer les eaux troubles de la TNA, alors qu’il est scripteur en chef, une époque qui en rétrospective fut l’âge d’or de cette promotion. Il quitte lorsqu’on l’oblige à travailler au sein d’un comité. C’est ensuite qu’il rejoint le côté créatif de la WWE et sera introduit à son Temple de la renommée en 2007. En plus d’être le coach des entrevues, son implication dans les territoires de développement de la WWE lui ont permis d’être celui derrière le personnage de Bray Wyatt et aussi d’avoir mis ensemble Rusev et Lana.

Dans les dernières années, il fut aussi impliqué dans l’excellent programme qui sera le dernier de sa carrière, alors que ses fils Dustin et Cody se faisaient menacer de perdre leur emploi, tout comme lui d’ailleurs. Et comme c’est le cas avec les plus grands, on pouvait toujours sentir le feu de la passion brûler en lui lorsqu’il prenait le micro.

Dusty avec ses fils Dustin (Goldust) et Cody  photo: WWE

Dusty avec ses fils Dustin (Goldust) et Cody photo: WWE

« Dusty est clairement l’un des meilleurs de l’histoire au micro avec des gars comme Flair, The Rock, Graham, Lawler, Austin, Heyman, Cornette. Mais c’est plus facile comme heel. Comme babyface, il est dans le top 5 avec Rock, Austin, Lawler. Il était meilleur qu’Hogan », affirme Meltzer.

Son entrevue la plus connue est certainement celle d’octobre 1985, alors qu’il était en rivalité avec Flair. Dans cette entrevue, mieux connue sous le nom de « hard times promo », Dusty s’associait aux travailleurs d’usines et aux ouvriers, tout comme son surnom d’homme commun l’indique. Même le réseau ESPN a glorifié cette entrevue il y a quelques années. À la fin de celle-ci, Dusty se compare à une de ses idoles, l’acteur John Wayne, qui, ironie du sort, est aussi décédé un 11 juin (1979).

La vie n’étant pas toujours bien faite, le soir de son décès, Rhodes devait assister à une soirée bénéfice à Tampa afin de commémorer l’impact que la lutte a eu au Fort Homer Hesterly Armory, le lieu culte des rencontres de lutte dans ce coin de pays.

Plusieurs grands noms de la lutte professionnelle tels que Bill Watts, Dory et Terry Funk, J.J. Dillon, Rocky Johnson, Brian Blair, Bushwhacker Luke, Jimmy Hart, Kofi Kingston, Ricky Steamboat, Lelani Kai, Dean Malenko, Roman Reigns et Gerry Brisco y étaient.

« Tout le monde savait ce qui c’était passé, mais personne osait en parler. Ça devait être une rencontre festive. Puis on a regardé la photo que j’avais prise avec Dusty pas plus loin que vendredi dernier et Dusty avait l’air si heureux sur cette photo et c’est à ce moment qu’on s’est mis en a parler. C’était vraiment triste », raconte Brisco.

La photo que Gerry Brisco a prise avec Dusty une semaine avant son décès   photo: TMZ & Gerry Brisco

La photo que Gerry Brisco a prise avec Dusty une semaine avant son décès photo: TMZ & Gerry Brisco

« La soirée était à guichets fermés. J’ai alors dit ‘Merci Dusty, t’as remplie l’aréna une fois de plus ! ’ » continue-t-il en riant.

Cependant, sur une note plus sérieuse, Brisco, un ami de longue date, fut très attristé par la nouvelle.

« Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai appelé à l’office pour confirmer, je me suis assis, puis j’ai pleuré. C’était comme si je perdais mon frère une deuxième fois. C’était si proche que j’étais de lui. »

Mercredi le 17 juin avait lieu les funérailles de Rhodes à Tampa en Floride. Parmi les personnalités présentes, notons sa femme Michelle, ses enfants dont Dustin et Cody, Vince et Stephanie McMahon, Triple H, Terri Runnels (l’ex à Dustin) Michael Hayes, Ric Flair, Brian Blair, Jerry Sags, Brian Knobbs, Magnum T.A, Ata Johnson (mère du Rock), Terry Taylor, Undertaker, Dory Funk, JJ Dillon, Pat Patterson, Bill Apter, Missy Hyatt, Tommy Dreamer, Tessa Blanchard (fille de Tully et elle-même lutteuse) ainsi que la plupart des lutteurs et lutteuses de la WWE et de NXT.

Les funérailles n’étaient pas ouvertes au public, il fallait être sur une liste d’invités pour y être admis même si certaines personnes ont été capables de se faire ajouter à la liste à la dernière minute. Un repas pour les amis proches et la famille était servi par la suite.

Rhodes est un monument dans l’histoire de la lutte comme il en reste très peu. Une vraie inspiration pour plusieurs.

« Il est l’une des personnes les plus influentes de l’histoire de la lutte. Sûrement celui qui fut le plus imité par ses pairs. Tout paraissait facile pour Dusty », conclut Mooneyham.

« Il était un des meilleurs babyfaces de tous les temps. Il avait un style unique et ses entrevues étaient fantastiques. Comme babyface, il avait une façon de jouer avec la foule, il est le meilleur que j’ai vu, mieux qu’Hogan même à ce niveau. Dusty et Lawler sont probablement les deux meilleurs pour ramener les fans à toutes les semaines et dans différentes villes », dit Meltzer.

Et ce dernier en ajoute :

« Il est seul dans sa ligue. Il est le seul à avoir eu autant de succès comme lutteur, scripteur et entraîneur. Verne Gagne n’était pas aussi créatif, même s’il a connu beaucoup de succès à son époque. Antonio Inoki n’a jamais vraiment coaché qui que ce soit. Pat Patterson n’a jamais été la personne en charge. Hunter était bon dans tout, mais pas excellent dans un aspect en particulier. Dusty est vraiment seul dans sa ligue. »

Il appartient réellement à l'élite et sa nomination au temple de la renommée de la WWE est pleinement méritée

Il appartient réellement à l’élite et sa nomination au temple de la renommée de la WWE est pleinement méritée

C’est une énorme perte pour le territoire de développement de la WWE. Dusty était tellement parfait dans ce rôle qu’il est difficile de penser à une personne qui a les capacités requises pour pouvoir transmettre les connaissances que seul un maitre du micro peut transmettre. Parce qu’il s’agit de deux talents différents, soit celui de savoir faire une entrevue et celui de pouvoir le montrer à quelqu’un d’autre. Peut-être qu’un Michael Hayes ou un Paul Heyman pourrait faire le travail, mais on ne sait pas encore s’ils sont capables de partager leurs connaissances à ce niveau ou pas.

Un lutteur, un scripteur, un coach, quel sera le véritable héritage de Dusty Rhodes ?
« L’héritage de Dusty va d’avoir transcendé son sport en devenant une vedette à l’extérieur de la lutte, d’avoir apporté du prestige à l’industrie et de la couverture médiatique à celle-ci », répond sans équivoque Gerry Brisco.

Pour Meltzer, son héritage va passer à travers la nouvelle génération.

« Pour la nouvelle génération, on va se souvenir de lui comme un excellent coach, mais les fans vont se souvenir de lui comme étant l’un des lutteurs les plus charismatiques de l’histoire. »

Même si une pareille légende ne disparaîtra jamais de la mémoire collective, il est important pour tous ceux qui ont eu la chance de le côtoyer et d’apprendre à ses côtés de réaliser qu’ils sont les héritiers d’une connaissance qui elle risque de disparaître avec lui. Leur mission sera de faire profiter, if you will, les prochaines générations de lutteurs, qui elles aussi rêvent de réaliser leur « American Dream ».

Voici en terminant plusieurs lien YouTube qui vous permettront de découvrir, de mieux connaître ou de vous rappeler de bons souvenirs de Dusty Rhodes.

Une collaboration de Pat Laprade & Bertrand Hébert

https://youtu.be/9py4aMK3aIU
https://youtu.be/-V2WCh_T744
https://youtu.be/TcpFkdIu37A
https://youtu.be/6_KCuwQrsmw
https://youtu.be/FuOavpbCm04
https://youtu.be/qAtEuuzui30
https://youtu.be/9-jSlqx4aXw
https://youtu.be/Ka5sPJKnXA0
https://youtu.be/K5Ld6EatBuk
https://youtu.be/KI7pBvA8g7Q
https://youtu.be/D-ELlm_-PBk
https://youtu.be/0PKf4DbCe9U

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