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03/11/2019 | Chroniques, Québec

Deepak Massand : Une légende montréalaise qu’il faut sortir de l’oubli

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Je dois l’admettre bien humblement, il y a quelques semaines à peine, le nom Deepak Massand m’était encore inconnu. Comme bien d’autres amateurs de lutte âgés de moins de quarante ans, j’ignorais tout du parcours fascinant et des nombreuses prouesses de cet homme pour le moins inspirant. Dans le cadre de cette chronique, j’aimerais vous faire découvrir (ou redécouvrir) une légende du monde de la lutte, l’un des «managers» les plus réputés de son époque, et surtout un être courageux ayant fait face à l’adversité à maintes reprises au fil des ans. Voici donc mon humble hommage à Monsieur Deepak Massand, alias «The Sheik», alias «Deepak Singh.»

Né au Pakistan en novembre 1942, Deepak Massand s’est établi à Montréal en 1967, lorsqu’il s’est vu offrir un emploi dans le pavillon de l’Inde, à l’occasion d’Expo ’67.

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(Ci-dessus: Deepak Massand en compagnie du maire de Montréal, Jean Drapeau)

Originaire d’une famille hindouiste, Massand et ses parents ont rapidement été persécutés en raison de la montée de l’Islam dans l’ouest du Pakistan. C’est pourquoi sa famille et lui ont dû fuir leur patrie pour s’établir à Delhi, en janvier 1948. Les parents de Massand l’ont prévenu qu’il était né sous un «masal», une étoile noire, une sorte de malédiction qui devait s’acharner sur lui toute sa vie durant.

À l’âge de 15 ans, Massand s’est joint à une école de lutte («khara») à Delhi, où il a rapidement appris à combattre des hommes plus costauds et plus âgés que lui dans des fosses d’argile et de vase obscures. Ce type de lutte n’était pas «arrangée» comme le sport-spectacle que nous connaissons aujourd’hui; il s’agissait de véritables épreuves de force.

Suite à son arrivée à Montréal en 1967, Massand a acquis une certaine notoriété en tant que «heel» (méchant) en incarnant le rôle de «The Sheik.» Toutefois, la longévité de ce personnage a été de courte durée, en raison d’un conflit opposant les promoteurs locaux Paul Vachon et Johnny Rougeau, pour lesquels Massand travaillait régulièrement.

Massand a alors quitté Montréal à la faveur de Calgary, où il a lutté et a parfait son entraînement en compagnie du légendaire promoteur Stu Hart.

Après s’être lié d’amitié avec le Grand Antonio, Massand a fait la transition vers un rôle de «manager» (gérant), ce qui l’a amené à voyager au Japon en compagnie de l’homme fort montréalais. Cependant, cette amitié a apparemment tourné au vinaigre assez rapidement, et les deux hommes ont rompu leurs liens.

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(Ci-dessus: Deepak Massand avec le Grand Antonio)

En 1985, Massand est devenu le «manager» d’Abdullah The Butcher. Il était alors connu sous le nom «Deepak Singh.» Les combats sanglants et d’une extrême violence préconisés par Abdullah The Butcher ont toutefois porté Massand à se remettre en question. Ces bains de sang lui rappelaient les horreurs qu’il avaient vécues au Pakistan durant ses jeunes années, et il a éventuellement pris la décision de se retirer du monde de la lutte.

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(Ci-dessus: Abdullah The Butcher et Deepak Massand)

Après avoir fait ses adieux à la lutte, Massand a joué divers petits rôles à la télévision et au cinéma. Il a également tenté sa chance en politique et s’est impliqué durant plusieurs années sur la scène fédérale, notamment comme candidat du Parti Conservateur. Puis, en 2007, Monsieur Massand a publié sa propre autobiographie («Deepak Massand: An Autobiography»). Certaines sources proches du principal intéressé affirment toutefois qu’il a été escroqué par des gens prétendument «bienveillants» et qu’il n’a jamais pu bénéficier de l’argent découlant des ventes de son livre.

Souffrant de dystrophie musculaire depuis 1979, Deepak Massand passe désormais son temps entre sa résidence et l’hôpital. Il peine à se déplacer et, tristement, il ne semble plus avoir de famille dans la région de Montréal. Son amitié avec le fondateur de la FLQ Wrestling, Monsieur Paul Leduc, semble être l’un des derniers vestiges d’une époustouflante carrière qui, depuis quelques années, a sombré dans l’oubli.

Deepak Massand aura 77 ans un peu plus tard en novembre.

Merci pour tout, Monsieur Massand! Nous n’avons que du respect pour vous.

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(Ci-dessus: Dino Bravo, Deepak Massand et Hulk Hogan)

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